Devoir de Philosophie

Le petit monde de « Gare centrale »

Publié le 09/01/2015

Extrait du document

trialisation massive, le che¬min de fer devient le symbole du progrès. Lieu de transit pour les marchandises et les hommes, la gare principale du Caire voit défiler une po-pulation bigarrée et enthou-siaste. Tout semble devenir possible. Pour autant, sous le regard du cinéaste, des fêlu-res imperceptibles tempèrent cette allégresse nationale les destins individuels restent fragiles, et les laissés-pour-compte sont nombreux. La gare, espace clos qui se suffit à lui-même, agit comme un aimant. Ceux qui sont arrivés en ces lieux ne sont pas assu¬rés d'en repartir : nombreux doivent être les ouvriers qui, ayant quitté leur village si¬non pour faire fortune du moins pour gagner un peu plus d'argent, se sont retrou¬vés ici sans avoir la possibilité de quitter la gare, anticham¬bre de la mégalopole. Le réalisateur le sait bien, qui se dédouble, endossant ad-mirablement le rôle du pau¬vre Kenaoui et insérant pa-rallèlement la scène autobio-graphique de son propre dé-part, celui du jeune Youssef Chahine quittant l'Égypte pour l'Amérique, heureux élu qui échappe à l'emprise de la gare.

« qui se presse dans cette gare, les gens des villages pauvres du Sud côtoient de futu r s hommes d'affaire du nord de l' É gypte .

Bien au-delà de sa filiation artistique, l'intérêt du film réside dans ce talent qu'a Youssef Chahine pour mêler un humour un peu triste à des scènes d' une extrême viole n ce.

Une gare pour personnage central D ans les années cinquante, au momen t où le film est tourné, l'Égypte est sous l'emprise d'un double phé­ nomène, à la fois patriotique et économique, qui laisse présager d'un avenir plus ra­ dieux .

Indiscutab lement, et comme ce fut toujours le cas pour les pays en voie d'indus- trialisat ion massive, le che­ min de fer devie nt le symbole du progrès .

Lieu de transit pour les marchand i ses et les hommes, la gare principale du Caire voit défiler une po­ pul ation bigarrée et enthou ­ siaste.

Tout semble devenir possibl e.

Pour autant, sous le regard du cinéaste, des fêlu­ res imperceptibles tempèrent cette allégresse nationale: les destins individuels restent fragiles , et les laissés-pour­ compte sont nombreu x.

La gare, espace clos qui se suffit à lui-même, agit comme un aimant.

Ceux qui sont arrivés en ces lieux ne sont pas assu ­ rés d'en repartir : nombreux do ivent être les ouvriers qui, ayant quitté leur village si­ non pour faire fortune du moins pour gagne r un peu plus d'argent, se sont retrou­ vés ici sans avoir la poss ibil ité de quitter la gare, anticham­ bre de la mégalopo le.

Le réalisateur le sait bien , qui se dédouble , endossant ad­ mira blement le rôle du pau­ vre Kenaoui et insérant pa­ rallèlement la scène autob io­ graphique de son pro pre dé­ part, celui du jeune Youssef Chahine quittant l'Égypte pour l'Amérique, heureu x élu qui échappe à l'emprise de la gare.

Le thème de la frustration K enaoui, un mendiant boi­ teux venu de la campa­ gne, se voit proposer un em­ ploi de vendeur de journaux à la criée et tombe éperdu­ ment amoureux d'Hanouma, qui vend des sodas à la sau­ vette.

L'histoire d'amour est bien entendu impossible. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles