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Le western et l'archétype de l'Indien

Publié le 30/08/2012

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Le western connaît son âge d'or dans les années 50. Il véhicule, à travers des œuvres très hétérogènes, les valeurs traditionnelles d'une Amérique sûre d'elle et de son bon droit. Hollywood est soucieux de conserver au western une popularité acquise sur les pistes mille fois parcourues du mythe triomphant mettant en scène le héros blanc sans peur et sans reproche, la femme aimante et soumise, les charges grandioses des tuniques bleus et bien sûr le Peau-Rouge cruel et fourbe. Le mythe westernien est un élément fondateur de la société américaine, l'histoire des Etats-Unis est solidement construite autour de morceaux de bravoure. 

Des années 50 aux années 70, les Etats-Unis connaissent de profondes crises identitaires causées notamment par la Guerre Froide, la guerre de Corée, du Vietnam ou la crise de Cuba. Le western est ainsi influencé, il évolue, de l'épopée on passe à la tragédie. Les personnages deviennent ambivalents, tiraillés entre des choix, entre le bien et le mal; le western cherche à justifier son existence par des intérêts supplémentaires d'ordres esthétiques, sociologique, moral, psychologique. Comme pour l'expressionnisme qui est le reflet de la vision pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque, hantée par la menace de la Première Guerre Mondiale, le western reflète une crise d'identité, de remise en question de l'Homme par rapport à ses semblables. Dans Le bon, la brute et le truand par exemple, Leone n'hésite pas à insérer dans le scénario des idées personnelles: la façon dont Blondin et Tuco perçoivent la guerre est la même que la sienne. Le regard de ces deux personnages sur le champ de bataille synthétise ce que Leone voulait transmettre. De plus, il arrive à créer plusieurs contrastes durant les scènes de guerre, critiquant et parfois même satirisant la guerre civile. On constate aussi que ces évolutions, ces apports de points de vue touche l'image de l'Indien. 

« Images: http://www.allocine.fr/film/ Autre film, La Chevauchée Fantastique (1939) de John Ford toujours, dans lequel nous trouvons une dévalorisation et une altération de l'Indien.

Tout au long dupériple des courageux blancs, les Indiens représentent une menace permanente.

Lors de la course-poursuite, nous notons la présentation des Indiens en sauvagesgalopant, tirant des flèches, criant, jusqu'à ce que l'armée arrive au secours. Cette figure de l'Indien s'est ancrée dans l'imaginaire occidental, et a été largement diffusé dans les westerns des années 30 jusqu'aux années 60 avec notamment desfilms comme La captive aux yeux clairs (Howard Hawks, 1952), La flèche brisée (Delmer Daves, 1950), La chevauchée Fantastique (John Ford, 1939) ou Laprisonnière du désert (John Ford, 1956).

Mais nous savons que l'Histoire est un des grands facteurs ayant influencé l'histoire du cinéma, les crises modifient laperception des Hommes et nous retrouvons dans les films ces changements qui frappent les genres dont celui du western.

Le western évolue, et la perception desIndiens aussi. II- L'évolution des points de vue Le western connaît son âge d'or dans les années 50.

Il véhicule, à travers des œuvres très hétérogènes, les valeurs traditionnelles d'une Amérique sûre d'elle et de sonbon droit.

Hollywood est soucieux de conserver au western une popularité acquise sur les pistes mille fois parcourues du mythe triomphant mettant en scène le hérosblanc sans peur et sans reproche, la femme aimante et soumise, les charges grandioses des tuniques bleus et bien sûr le Peau-Rouge cruel et fourbe.

Le mythewesternien est un élément fondateur de la société américaine, l'histoire des Etats-Unis est solidement construite autour de morceaux de bravoure.Des années 50 aux années 70, les Etats-Unis connaissent de profondes crises identitaires causées notamment par la Guerre Froide, la guerre de Corée, du Vietnam oula crise de Cuba.

Le western est ainsi influencé, il évolue, de l'épopée on passe à la tragédie.

Les personnages deviennent ambivalents, tiraillés entre des choix, entrele bien et le mal; le western cherche à justifier son existence par des intérêts supplémentaires d'ordres esthétiques, sociologique, moral, psychologique.

Comme pourl'expressionnisme qui est le reflet de la vision pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque, hantée par la menace de la Première Guerre Mondiale, lewestern reflète une crise d'identité, de remise en question de l'Homme par rapport à ses semblables.

Dans Le bon, la brute et le truand par exemple, Leone n'hésite pasà insérer dans le scénario des idées personnelles: la façon dont Blondin et Tuco perçoivent la guerre est la même que la sienne.

Le regard de ces deux personnages surle champ de bataille synthétise ce que Leone voulait transmettre.

De plus, il arrive à créer plusieurs contrastes durant les scènes de guerre, critiquant et parfois mêmesatirisant la guerre civile.

On constate aussi que ces évolutions, ces apports de points de vue touche l'image de l'Indien.Ainsi, le réalisateur John Ford qui réalisait des films véhiculant l'image faussée de l'Indien voit son oeuvre modifiée.

Dans Cheyennes Autumns, 1964 (LesCheyennes), l'hypothèse émise est que Ford aurait été bouleversé par l'expérience du montage de rushes tournés au cours de la libération des camps de concentrationnazis par l'armée américaine.

L’expérience visuelle qu’il a fait, à la demande de l’US Navy pour le procès de Nuremberg, lui aurait permis de révéler le caractèregénocidaire de certaines actions et de certains comportements à l’égard des populations indiennes d’Amérique du Nord.

Dans ce film (qui est le dernier qu'il réalisa),le réalisateur compare l'Ouest américain anti-indien à l'Est allemand antisémite.

Dans une scène, un groupe de Cheyennes entrent dans l'enceinte du fort Robinsonpour échapper au froid et à la faim.

Froid et manque de nourriture, dont les américains sont directement responsable à cause des troupeaux de bisons qu'ilsexterminent, font des Cheyennes des ombres humaines, similaires à celles des rescapés des camps. Au cours d'une autre scène, le capitaine du fort reçoit l'ordre d'enfermer les Cheyennes dans un dépôt et de les contraindre ensuite de retourner dans le sud, derenoncer définitivement à retrouver leurs terres.

L'ordre reçu est en réalité un ordre d’extermination.

Ce film dénonce l'action néfaste et injuste des américains parrapport aux tribus indiennes, la situation est renversée, l'Indien n'est plus un « méchant », il est la victime.

Et le parallèle avec l'Allemagne Nazie renforce l'idée quel'Indien a toujours été persécuté pour, finalement, des valeurs seulement culturels et illégitimes.Nous retrouvons dans d'autres westerns ces évolutions de points de vue : dans Little Big Man de Arthur Penn (1970), c'est l'histoire d'un visage pâle, Jack Crabb,tiraillé entre ses origines et sa famille d'adoption indienne.

Il erre entre ces deux cultures totalement opposées, nous révélant le caractère de chacune et en mettant enévidence les us et coutumes des Indiens et leur impuissance face aux blancs.

L'une des scènes les plus marquantes est celle de l'arrivée des troupes du général Custerdans le village indien.

Elles surgissent un matin, sans autre raison apparent que celle d'exterminer les Indiens.

Le spectateur est placé au point de vue de Jack qui voitsa femme et son enfant tués sous ses yeux.

Cette scène est réaliste et directement inspirée de l'Histoire et de l'extermination des Indiens par les Blancs.

Le réalisateurnous montre alors la profonde injustice et aberration des actes commis contre les tribus indiennes.

Autre scène, celle de la bataille de Little Big Horn, dans laquelleles Indiens réussissent à vaincre les troupes armées américaines (c'est la seule grande victoire des Indiens face aux Blancs), le général Custer, représentant de l'armée,est présenté comme un fou pour lequel le spectateur ne peut avoir de sympathie.

C'est un portrait réaliste, le blanc n'est aucunement un héros et si l'Indien tue c'estparce qu'il est victime d'une injustice et tente de s'en défendre.

Jack nous rappelle tout de même que le héros blanc peut-être humaniste, et que c'est à travers ladécouverte, l'ouverture à d'autres cultures et la tolérance que les peuples peuvent s'entendre.

Dans ce film, le chef « Peau de de vieille hutte » qui à plusieurs reprisesénonce cette phrase : « Aujourd'hui est un bon jour pour mourir » semble exprimer la fatalité des Indiens.Avec le film Danse Avec Les Loups (Kevin Costner, 1990), cette ouverture à la culture indienne est reprise.

Cette fois, c'est le lieutenant nordiste John Dunbar,représentant de la bravoure américaine (malgré lui) qui est adopté par la tribu des Sioux avec qui il entretient des rapports d'amitié et de loyauté.

Dans une scène, lesIndiens retrouvent des centaines de cadavres de bisons dans une plaine, tués uniquement pour leur peau par les Blancs.

La réaction des Indiens par rapport à cet acteest celle du dégoût et de la tristesse : les Indiens, qui entretiennent une relation forte avec la nature et ne tuent les animaux que pour se nourrir, ne comprennent pascette destruction.

C'est ici une critique de la soif matérielle des américains, entraînant, entre autre, le manque de nourriture qu'endurent les Indiens.

Dunbar, alorsinconscient des problèmes des Indiens, découvre avec le spectateur, les conséquences néfastes provoquées par les Blancs et ressenties presque quotidiennement dansla tribu des Sioux.Dans Dead Man de Jim Jarmusch (1995), un blanc, William Blake effectue un voyage, métaphoriquement un voyage vers la mort, accompagné d'un Indien : Nobody.Nobody est un Indien des plaines, moitié Blood moitié Blackfoot qui joue le rôle de « l'étranger » soulignant le fait déplacé qu'aux Etats-Unis les Indiens sontconsidérés comme des étrangers.

Le western Dead Man démasque la mythologie selon laquelle les Blancs ont été les premiers colons « véritables » et« authentiques » en Amérique du Nord.

Entre Blake et Nobody, coexiste une amitié comique et chaleureuse, bien qu'aucun des deux ne comprennent vraiment l'autre.Le film affiche une authentique rupture avec la manipulation conventionnelle des thèmes indiens et manifeste un effort significatif pour dépeindre l'existence desIndiens sans user des stéréotypes des nombreux films précédents.

Nobody expose à Blake sa vision de la vie, de la mort, de la nature...

Le réalisateur a cherché à êtrele plus précis possible par rapport à cette vision en effectuant des recherches, en interrogeant des Indiens.

Cette fois ce n'est pas un film avec un Indien destiné aupublique américain, on prend en compte que le public est aussi composé d'Indiens : les dialogues en Blackfoot, cree et makah ne sont pas traduits, et les Indiensvoient enfin leurs points de vue présentés à l'écran.

Le film pose alors la question suivante : Que penserait (ou pourrait penser) un spectateur indien d'une tellereprésentation des Indiens ? L'Histoire a grandement influencée les réalisateurs, le western a évolué, l'image de l'Indien avec lui.

Nous considérons que l'authenticité de cette représentation est unbut inaccessible.

Le passé existe seulement dans les imaginations individuelles, et deux personnes ne peuvent imaginer le passé, même le plus proche, d'une mêmefaçon: même en modifiant l'image de l'Indien, sa vraisemblance n'est au mieux qu'une approximation.

Le cinéma a diffusé dans l'imaginaire occidental, ce stéréotypede l'Indien, et même si de nombreux films ont remis en cause ce « type » il n'en reste pas moins que les Indiens ont été les victimes de la colonisation, de l'avancéindustrielle et aujourd'hui, ils en subissent encore les conséquences. Sources : Partie Cinéma Sites internet : http://skildy.blog.lemonde.fr/2006/11/02/la-revolte-anti-nazie-dans-cheyennes-autumn-western-de-j-ford-de-1964/http://www.ombreflets.com/poeme-le-cinema-expressionniste-98.htmlhttp://www.krinein.com/cinema/little-big-man-3288.htmlhttp://www.cineclubdecaen.com/analyse/westernfilms.htm. »

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