LES FRÈRES LUMIÈRE

« Les frères Lumière Ancêtre de_ la ..,.._ camera, le cinématographe des frères Lumière permet à lui seul l'enregistrement, la projection sur écran - à la différence du kinétoscope d'Edison qui n'offrait qu'un visionnage individuel-l'analyse et la synthèse du mouvement.

Léger, il est activé ..._ manuellement.

� Dans les premières années du xx• siècle, la société Lumière produit une grande quantité de films qui font l'objet de séances de projection payantes en France et dans de nombreux pays.

La constitution d'un important catalogue de vues animées, tournées à l'origine par Louis Lumière lui-même, puis par des opérateurs (également projectionnistes) et envoyées dans le monde entier , favorise la vente du matériel malgré la concurrence des autres fabricants.

Les frères Lumière sont également à l'origine des premières actualités filmées et des premiers documentaires.

Pourtant, malgré la richesse de son catalogue (plus de mille titres dès 1898), la société abandonne l'exploitation en salle de ses propres films dès 1901 et cesse de produire de nouvelles bandes en 1907.

Les autochromes L'effort de Louis Lumière se porte désormais sur la photographie en couleurs.

La photographie en noir et blanc existe depuis 1822; Nicéphore Niepce (1765-1833) et Jacques Daguerre (1787-1851) produisent directement des positifs, par défini- tion uniques et impossibles à reproduire en plu­ sieurs exemplaires.

En Grande-Bretagne, en 1941, William Talbot (1800-1877) invente le négatif d'où il tire des positifs par contact : c'est le caloty­ pe, ou talbotype.

Le calotype est à l'origine de tous les procédés photographiques en usage depuis plus de cent cinquante ans.

Pourtant, en 1900, la photographie est toujours en noir et blanc.

Divers procédés permettent d'obtenir de belles épreuves, mais ils sont chers, lents et très difficiles à mettre en œuvre.

Ils utili­ sent plusieurs plaques qu'il faut juxtaposer avec une extrême précision, faute de quoi le manque de repérage rend l'image illisible.

Pour Louis Lumière, les difficultés ne seront résolues que par l'emploi d'une seule plaque.

Il y parvient en 1906, décrivant ainsi son procédé: «Si l'on dispose à la surface d'une plaque de verre et sous forme d'une couche unique, mince, un ensemble d'éléments microscopiques, trans­ parents et colorés en rouge-orangé, vert et violet, on peut constater [ ...

] que la couche ainsi obte­ nue, examinée par transparence ne semble pas coloriée, cette couche absorbant seulement une fraction de la lumière transmise.

Les rayons lumi- ......

La sortie des usines Lumière à Lyon, considéré comme le premier film de l'histoire du cinéma, fut présenté à Paris le 28 décembre 1895, lors d'une projection payante au Grand Café.

Il inaugure une série de films sur l'actualité et la vie quotidienne tournée en France puis à l'étranger par les frères Lumière et leurs collaborateurs.

' Les Archives du film, au Bois d'Arcy, conservent et restaurent les premières pellicules utilisées par le cinématographe.

Témoins de la naissance du septième art, leur sauvegarde est essentielle.

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neux traversant les écrans élémentaires orangés, verts et violets reconstitueront, en effet, la lumière blanche, si la somme des surfaces élémentaires pour chaque couleur et l'intensité de la colora­ tion des éléments constitutifs se trouvent établies dans des proportions relatives bien déterminées.

Cette couche mince trichrome ainsi formée est ensuite recouverte d'une émulsion sensible pan­ chromatique [sensible à toutes les couleurs ].

Si l'on soumet alors la plaque préparée de la sorte à l'action d'une image colorée [ ...

] les rayons lumineux traversent les écrans élémentaires et subissent, suivant leur couleur et suivant les écrans qu'ils rencontrent, une absor ption variable.

On a ainsi réalisé une sélection qui porte sur des éléments microscopiques et qui permet d'obtenir, après développement et fixage, des images colorées dont les tonalités sont com­ plémentaires de celles de l'original.» Pour rétablir les couleurs de l'original, Lumière inverse la plaque, c'est-à-dire qu'il transforme chi­ miquement le négatif en positif pendant le déve­ loppement; les photographies ainsi exécutées sont lisibles par transparence ou projection, comme nos diapositives modernes.

Ces particules microscopiques sont d'abord des grains de fécule de pomme de terre appli­ qués sur des plaques de verre de 9 x 12 cm.

En 1913, il sort quotidiennement des usines Lumière six mille de ces plaques, les célèbres auto­ chromes.

Plus tard, la levure de bière remplace la fécule, et le souple Celluloïd se substitue au verre rigide et lourd, sans que le procédé varie.. »