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L'Espagne réincarnée de Pedro Almodovar

Publié le 04/12/2018

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Célèbre pour ses mélodrames kitsch et ses comédies échevelées, qui traduisent l’esprit d’une certaine « libération espagnole », le réalisateur Pedro Almodovar a changé de registre en 1997 : avec En chair et en os, libre adaptation d’un roman de Ruth Rendell, il donne naissance à des personnages enfin incarnés.

 

C’est pour lui l’occasion de s’interroger, d’une part, sur les séquelles du franquisme et, d’autre part, sur la difficile conciliation entre hommes et femmes, dans une Espagne marquée par une longue tradition machiste.

VARIATIONS AU GÉNÉRIQUE

 

En chair et en os ne marque pas seulement une rupture de ton, mais un changement de « famille » : à Antonio Banderas ou Marisa Paredes, dont les personnalités extraverties dominaient jusqu’à présent le petit monde d’Almodovar, succèdent des comédiens plus discrets - mais dont l’image n’est pas moins chargée de signes : c’est le cas de Javier Bardem, acteur espagnol très populaire qui occupe ici le contre-emploi du policier paraplégique ; c’est le cas d’Angela Molina, révélée il y a vingt ans par le dernier film de Bunuel (Cet obscur objet du désir), et qui réapparaît sous les traits d’une initiatrice maternelle... Et Liberto Rabal est lui-même le petit-fils de Francesco Rabal, l’un des acteurs de prédilection de Bunuel ; dans le rôle de Victor, il affirme une vitalité qui coïncide avec la nouvelle jeunesse du cinéaste.

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