M*A*S*H [Robert Altman] - analyse du film.

« Tourné alors que la guerre du Viêt Nam atteint son « point culminant », M*A*S*H est une charge antimilitariste redoutablement efficace.

En effet, derrière la légèreté du ton et le choix du genre, cette comédie satirique s’attaque à la violence de la guerre, à l’absurdité de l’institution militaire et fait voler en éclats le mythe du héros guerrier. M*A*S*H fonctionne selon les principes codifiés d’un genre traditionnel du cinéma américain : le college movie. Ici, pas de lycée ni d’université, mais une antenne militaire qui figure cet univers en un modèle réduit au sein duquel s’affrontent des héros sympathiques et drôles, dont l’unique objectif est de contourner les règles que le système leur impose et les tenants antipathiques de cet ordre.

Les héros jouent au football, draguent, s’amusent et boivent ; les valeureux chirurgiens militaires ne sont que de vulgaires obsédés sexuels, des clowns qui à aucun moment ne prennent la mesure de la gravité de la situation.

À sa sortie, le film est d’ailleurs interdit dans les cinémas des forces armées américaines. Premier succès de Robert Altman en tant que réalisateur, le film obtient un véritable triomphe critique.

Récompensé en 1970 par deux oscars — meilleur scénario (écrit par Ring Lardner Jr) et meilleure mise en scène — et par la palme d’or au festival de Cannes, M*A*S*H s’inscrit dans l’œuvre de Robert Altman comme l’une de ses premières relectures — délibérément critiques, toujours dérangeantes — des mythes hollywoodiens à la lumière des nouvelles valeurs gouvernant la société américaine.

Le film peut ainsi être considéré comme une pertinente incursion — tant formelle (filmage et montage notamment) que du point de vue du contenu — de la Nouvelle Vague européenne en territoire cinématographique américain. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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