«Pharaon», de Jerzy Kawalerowicz

« mais elle a surtout pour effet d'affaiblir encore plus le sou­ verain, à la grande satisfac­ tion des prêtres .

Bien qu'ils désorientent le roi, les men ­ songes et les intrigues de pa ­ lais le confortent dans son opposition au clergé.

Il pense trouver le moyen de s'en dé­ barrasser en soulevant le peuple contre lui, mais cette fois encore il subira un échec retentissant.

UN FILM AMPUTÉ Le tournage de Pharaon dure de longs mois au Turkménistan, en Égypte et enfin dans les studios polonais de Lodz.

Au festival de Cannes, la critique internationale salue le talent du réalisateur, mais le film est distribué par une société allemande qui le réduit de près d'une demi-heure, ce qui le rend parfois incompré­ hensible.

Le public ne sera pas au rendez-vous.

Quelque temps plus tard, la société en question fait faillite et les droits permettant d'accéder à la version longue seront gelés durant de nombreuses années avant que la version intégrale ne soit enfin disponible.

La chute de Pharaon R amsès souhaite améliorer le sort de ses sujets en leur octroyant un jour de repos et, pour compenser la perte fi­ nancière qui en résultera, propose de prélever des fonds sur le Trésor de l' État, lequel est confié à la garde des prêtres.

Bien évidemment, ceux-ci s'y opposent, suggé­ rant de chasser les Phéniciens et le corps expéditionnaire li­ byen pour faire des écono­ mies.

Les Phéniciens, quant à eux, conseillent à Pharaon de s'emparer du Trésor par la force .

Le roi s'y emploie, et dans ce but pousse la population à se soulever contre les grands prêtres.

Son intention est de les arrêter et de les faire accu­ ser de trahison pour avoir traité avec les Assyriens.

Il attend donc de recevoir les missives échangées qui recè­ lent toutes les informations compromettantes.

Mais Pha­ raon est jeune et manque d'expérience.

Quelles chances peut-il avoir face à des prêtres dont le talent pour la mani­ pulation est tel que ce sont eux qui décident du jour du soulèvement ? En effet, une éclipse de soleil est prévue, et ils sauront en ti­ rer parti.

Certes, aucun film sur l'Égypte ne peut passer outre l'omniprésence du so­ leil dans la civilisation pharao­ nique,mais l'astre prend dans l'œuvre de Kawalerowicz une dimension particulière.

En ef­ fet, la plupart des plans sont tournés en extérieurs et le réalisateur nous montre une Égypte désertique, écrasée de. »