Le roman L’inspecteur Ali et la CIA (1997) de Driss Chraïbi.

« Le roman L’inspecteur Ali et la CIA est un roman de 1997 de Driss Chraïbi.

C’est un écrivain marocain qui a passé sa vie en France, après avoir quitté le Maroc, sa première œuvre date de 1954, l’Indépendance du Maroc en 1955.

Elle s’intitule le Passé simple, il s’agit de la dénonciation au vitriol de la société patriarcal au Maroc.

Le roman met en scène une relation entre un père et son fils, c’est une relation de révolte, de volonté de la part du fils de brisé tout ce que le père représente.

Ce roman est d’une violence extrême.

Ce roman a fait un scandale au moment de la montée indépendantiste.

On lui reproche de trahir sa culture en donnant un tableau du Maroc complètement au passé, une société archaïque. L’écrivain a choisi un personnage qui existe déjà dans un roman de 1981, qui s’intitule Une enquête au pays.

Le personnage du policier Ali apparaît dès 1981, il apparaît comme un être sinistre qui va arrêter un écrivain.

Dans Une enquête au pays, Chraïbi se met en scène sous son propre nom et Ali est son ennemi, qui veut la mort de la littérature.

Ce n’est que 10 ans après que Chraïbi reprend le personnage d’Ali et va le transformer pour en faire un inspecteur dans L’inspecteur Ali et la CIA.

Il va en faire un cycle autour d’Ali.

Cet inspecteur va servir à Chraïbi d’explorer d’autres mondes comme l’Europe, le problème de l’Islamisme, l’Occident américain. Ce qu’on voit c’est le principe du « jeu », qui va être celui de Chraïbi.

On va prendre les codes du polar et en faire ce qu’on veut car on demande l’intérêt de l’enquête.

Pour C, le polar sert à créer un sous genre qu’il appelle le « polar marrant ».

Cela sert à mettre en jeu une chose, le rire, l’humour, l’absurdité, le non-sens comme posture d’attaque contre les idées reçues.

Ali dit pas 104 : « Les idées reçues sont le chien dent de l’humanité ».

Le polar n’a aucun intérêt en roman noir mais elle est intéressante pour deux principes : 1) c’est le principe de enquête qui est fondateur et qui va permettre à Ali de trouver d’autres types de raisonnement, ça repose sur le rencontre qu’il va faire, sur la découverte de codes culturels et alimentaires qu’il va faire, sur des codes littéraires et de l’intertextualité ; 2) et un jeu sur l’humour qui consiste à défaire le langage. Le type de l’enquêteur qui est inventé par C, est un anti-héros.

Chraïbi a voulu écrire contre l’inspecteur Maigret.

Ce qui intéresse C c’est la nourriture et le roman policier.

On a des policiers qui mangent et qui boivent.

On a dans le polar deux grands types et c’est ce qui a intéressé C, le policier qui boit est souvent celui qui est désespéré et qui voit du monde que l’horreur et le crime, et celui qui mange conçoit l’enquête comme une psychologie humaine. Cette dichotomie du polar relève d’une différence qu’il fait entre l’Occident Européen et l’espace américain.

Pour Ali, la nourriture est un lien, le principe de l’enquête, du partage, de l’amour. Une des grandes caractéristiques de l’enquêteur est l’amour qu’il voue à sa femme, la passion qu’il éprouve pour Sofia.

L’amour qu’il a pour sa femme le lie à la nourriture et à la littérature dont la poésie.

Le polar est associé à l’enquête chez les vivants, savoir détecter tous les ressorts à être bons. Dès les premières pages, Ali va découvrir le criminel car il ne mange pas, refuse toute sorte de plaisir.

Le crime est démasqué par les idées reçues de l’américain incapable d’imaginer qu’un vendeur de poisson puisse être un espion et l’incapacité de l’américain à manger.

On comprend que la nourriture aide à rentrer dans le fonctionnement de l’Autre tout comme la poésie.

Ali a 3 refrains qui ponctuent le texte.

Ce qui ne ment pas est la réciprocité du sentiment amoureux et l’enchantement poétique.

La poésie s’oppose à la prose, à un monde vulgaire, quotidien, banale, sans intérêt, c’est le monde du pain blanc. Il y a 2 horreurs pour Ali.... »