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Alexandre Blok par Sophie Laffitte Professeur à la Sorbonne Son visage est régulier et beau, ses yeux larges et gris.

Publié le 05/04/2015

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Alexandre Blok par Sophie Laffitte Professeur à la Sorbonne Son visage est régulier et beau, ses yeux larges et gris. Le front haut, droit, est surmonté d'une chevelure cendrée, rebelle. De haute taille, large d'épaules, doué d'une grande force physique, Alexandre Blok surprend par l'étrange lenteur de ses mouvements, par l'expression figée, comme morte, de ses yeux, par sa voix, sourde, rappelant celle d'un homme mal éveillé ou d'un médium qui aurait à traduire les sons de l'Au-delà. Chaque mot, il le prononce comme s'arrachant à un songe. Et de ses vers, il en parle bizarrement : une volonté étrangère s'y est manifestée à laquelle il n'a pas pu ne pas se soumettre. Quand le poète Goumilev critique la fin des Douze, voyant dans l'apparition du Christ un simple artifice littéraire, Blok l'écoute sans changer de visage. Puis, pensivement : " Moi non plus, je n'aime pas la fin des Douze... Quand j'eus terminé le poème, je fus moi-même surpris : pourquoi le Christ ? Mais plus attentivement je regardais, plus clairement je voyais le Christ, et je notais, à mon regret, le Christ. " Il voit le Christ, il perçoit " la marche brumeuse des autres mondes " ; il dévoile aux hommes " ce qui n'est pas de cette terre ". Il écrit : " Ouvrez mes livres ; là est dit tout ce qui arrivera. Oui, je fus un prophète. " De ce prophète, de ce visionnaire, l'univers poétique est un ailleurs, délié de notre temps, de notre espace et dont l'essence est musique. Pour créer, c'est&l...
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