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Apulée par A.

Publié le 05/04/2015

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Apulée par A. Ernout Professeur au Collège de France Interrogez sur Apulée un homme ayant quelque teinte des littératures antiques : " Ah ! Oui, vous répondra-t-il, c'est l'auteur de L'Âne d'Or. " Peut-être ajoutera-t-il, s'il est un peu mieux informé : " N'a-t-il pas eu à se défendre de l'accusation de magie ? " Et vous n'en tirerez pas davantage. Pourtant je doute que cette façon réduite de survivre dans la mémoire des hommes eût satisfait notre auteur, et c'est une toute autre idée qu'il se faisait de sa personne et de son oeuvre. " Pour moi, dit-il au début du panégyrique de Carthage, voici les coupes auxquelles j'ai bu à Athènes : celle de la poésie, toute d'imagination, celle de la géométrie, à la clarté limpide, celle de la musique, faite de douceur, celle de la dialectique, assez austère ; mais surtout celle de la philosophie universelle, pleine d'un nectar inépuisable. Empédocle compose des poésies, Platon des dialogues, Socrate des hymnes, Epicharme des mimes, Xénophon des histoires, Cratès des satires : votre Apulée pratique tous ces genres et cultive les neuf Muses avec un zèle égal ; et s'il a plus de bonne volonté que de moyens, il n'en mérite peut-être que plus d'éloges... " Et ce n'est pas là pure vantardise. En dehors des ouvrages qui nous sont parvenus, l'Apologie, les Métamorphoses, les Florides, les traités sur le dieu de Socrate, sur la doctrine de Platon, sur le monde, nous savons qu'il écrivit des poèmes, des discours, des " Questions naturelles ", des traités d'agriculture, de géométrie, d'astronomie, de politique, d'histoire, un ouvrage sur les poissons, un autre sur les proverbes, un Eroticus, un roman, Hermagoras, une traduction du Phédon ; et j'en passe. Le temps, dans sa miséricorde, a fait disparaître toutes ces compilations ; il aurait pu anéantir sans grand dommage les trois traités philosophiques, qui n'ont plus d'intérêt que pour l'historien, pour ne laisser subsister que les deux ouvrages qui assurent à notre auteur une place de choix parmi les écrivains latins : le plaidoyer qu'il prononça pour se défendre d'une accusation de magie, et son roman intitulé les Métamorphoses ou l'Âne d'Or. Nous ne connaissons sa vie que par ses confidences. Il naquit vers 125 ap. JC, à Madaure, petite ville située non loin de Carthage, où son père comptait parmi les notables. La sagesse de l'administration romaine avait assuré à la province d'Afrique une prospérité dont témoignent encore les ruines imposantes qui la couvrent. Carthage, redevenue capitale, enrichie par son commerce et les produits d'un sol fertile, rivalisait avec Rome dans l'amou...

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