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Auguste par Pierre Grimal Professeur à la Sorbonne Le huitième jour avant les calendes d'octobre, sous le consulat de Cicéron (23 sept.

Publié le 05/04/2015

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Auguste par Pierre Grimal Professeur à la Sorbonne Le huitième jour avant les calendes d'octobre, sous le consulat de Cicéron (23 sept. 63 av. JC), le sénat délibérait sur les révélations qui venaient de lui être faites concernant la conjuration de Catilina. Un sénateur, Octavius, arriva en retard ; pour excuse, il annonça que sa femme venait de lui donner un fils. Entendant cela l'un des sénateurs présents, Nigidius Figulus, fort versé dans la science des astres, s'enquit du moment précis où l'enfant était né et, après un bref calcul, prédit que cet enfant serait maître du monde. Plus tard, en Thrace, des prêtres de Dionysos, interrogés par Octavius sur le destin de son fils, lui firent la même réponse. Les dieux leur avaient envoyé un présage qui ne s'était produit qu'une fois, pour Alexandre le Grand. Tout cela se passait longtemps avant que rien pût laisser prévoir quelle serait la fortune de cet enfant. Octavius, surnommé Thurinus (parce que son père avait remporté une victoire sur des esclaves fugitifs, dans la région de Thurii, non loin de Tarente), était le fils d'un sénateur, qui avait suivi honorablement la carrière habituelle, gouverné la Macédoine avec sagesse et énergie. Il en était revenu au printemps de l'année 59 av. JC, pour briguer le consulat. Cette année-là, l'un des consuls était Jules César, dont il avait épousé la nièce, Atia. Le consulat d'Octavius rentrait dans les combinaisons politiques de César. Mais Octavius mourut brusquement, pendant le voyage vers Rome, à Nole, en Campanie. Le jeune garçon, ainsi orphelin, fut élevé par sa mère et le nouveau mari de celle-ci. Il vivait habituellement dans une maison campagnarde, à Velitrae (Velletri), mais ses dons naturels s'étaient révélés lorsque, à l'âge de douze ans, il avait prononcé publiquement l'éloge funèbre de sa grand-mère Julia, la soeur de César. Il grandissait sous la protection de celui-ci, remplaçant, en 48 av. JC, Domitius Ahenobarbus au collège des pontifes, et son grand-oncle voulut l'emmener avec lui en Afrique contre les Pompéiens ; mais Atia s'y opposa, ce qui ne l'empêcha pas de figurer dans le cortège du triomphe que César célébra en 46 av. JC. Et l'année suivante, César l'inscrivait sur son testament pour être son principal héritier - un acte qui allait être à l'origine de son extraordinaire élévation. Dès la fin de l'année, le jeune Octavius était envoyé à Apollonie, sur la rive grecque de l'Adriatique, où César rassemblait l'armée destinée à son expédition contre les Parthes. Octavius devait sans doute devenir le " maître de la cavalerie " du dictateur. Cependant, il vivait entouré d'amis, parmi lesquels Vipsanius Agrippa, et de professeurs grecs, le rhéteur Apollodore de Pergame, et, probablement, les philosophes Areios et Athénodore. Lorsqu'il apprit l'assassinat de César, il songea à soulever contre les meurtriers les troupes qui se trouvaient dans la région, mais il jugea plus prudent de revenir à Rome réclamer l'héritage de son grand-oncle. Il apprit, en arrivant en Italie, qu'il avait été adopté par César. Désormais, son nom sera Caius Julius Caesar Octavianus. Un nom dont il accepta tout ce qu'il impliquait. Le premier problème qui lui était posé était celui de sa propre situation à Rome. Simple particulier, trop jeune pour briguer régulièrement une magistrature, il savait que le véritable débat n'était pas entre lui et les républicains, mais entre ceux-ci et Antoine, consul en exercice et qui se considérait comme le véritable dépositaire de la pensée du dictateur mort. Antoine, semble-t-il, en serait venu à un accommodement avec les républicains. Mais le jeune Octavien ne le permit pas. Très vite, il entreprit d'exploiter le culte dont César avait été l'objet de son vivant, et que la foule continuait de lui porter depuis sa mort. Une comète, qui parut dans le ciel, ...
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