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Charles Baudelaire L'illustre beau-fils du général Aupick - le mot est

Publié le 05/04/2015

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Charles Baudelaire L'illustre beau-fils du général Aupick - le mot est d'Alphonse Allais et l'on admire à quelle profondeur divinatoire atteint parfois le génie de la calembredaine, s'il est bien vrai qu'en convolant avec le général après vingt mois de veuvage la mère du poète fit à un enfant de sept ans une blessure dont littéralement il fut marqué pour la vie - l'illustre beau-fils, donc, du général Aupick, lequel alors n'était que commandant, naquit à Paris le 9 avril 1821. Son père, Joseph-François Baudelaire, avait soixante-deux ans ; sa mère, Caroline Dufays, vingt-sept. Joseph-François meurt le 10 février 1827. Et le 8 novembre 1828, survient Aupick. D'emblée, Baudelaire détesta l'intrus, qui n'était pas du tout un soudard et dont le seul tort, mais irrémissible, fut de le priver d'une part de la tendresse maternelle. On n'a pas manqué d'épiloguer sur quelques mots de Baudelaire et de dénoncer ce qu'avait de trouble son intimité avec sa mère. Stendhal aussi, plus crûment, a évoqué tel souvenir de sa petite enfance... On n'est pas un monstre à si bon marché. En 1833, le lieutenant-colonel Aupick tient garnison à Lyon et Baudelaire, interne au Collège royal, éprouve à la fois un " sentiment de destinée éternellement solitaire " et un " goût très vif de la vie et du plaisir ". En 1836, retour à Paris : à Louis-le-Grand, très bonnes études, brillantes même. N'empêche qu'en avril 1839, il est expulsé, on n'a jamais su au juste pourquoi. Ayant signifié à ses parents qu'il entendait se consacrer à la littérature et que toute carrière lui faisait horreur, il mène " une vie libre " (c'est son mot), il ébauche ses " premières...
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« L'illustre beau-fils du général Aupick ­ le mot est d' Alphonse Allais et l'on admire à quelle profondeur divinatoire atteint parfois le génie de la calembredaine, s'il est bien vrai qu'en convolant avec le général après vingt mois de veuvage la mère du poète fit à un enfant de sept ans une blessure dont littéralement il fut marqué pour la vie ­ l'illustre beau-fils, donc, du général Aupick, lequel alors n'était que commandant, naquit à Paris le 9 avril 1821.

Son père, Joseph-François Baudelaire, avait soixante-deux ans ; sa mère, Caroline Dufays, vingt-sept.

Joseph-François meurt le 10 février 1827.

Et le 8 novembre 1828, survient Aupick.

D'emblée, Baudelaire détesta l'intrus, qui n'était pas du tout un soudard et dont le seul tort, mais irrémissible, fut de le priver d'une part de la tendresse maternelle.

On n'a pas manqué d'épiloguer sur quelques mots de Baudelaire et de dénoncer ce qu'avait de trouble son intimité avec sa mère. Stendhal aussi, plus crûment, a évoqué tel souvenir de sa petite enfance...

On n'est pas un monstre à si bon marché. En 1833, le lieutenant-colonel Aupick tient garnison à Lyon et Baudelaire, interne au Collège royal, éprouve à la fois un “ sentiment de destinée éternellement solitaire ” et un “ goût très vif de la vie et du plaisir ”.

En 1836, retour à Paris : à Louis-le-Grand, très bonnes études, brillantes même. N'empêche qu'en avril 1839, il est expulsé, on n'a jamais su au juste pourquoi.

Ayant signifié à ses parents qu'il entendait se consacrer à la littérature et que toute carrière lui faisait horreur, il mène “ une vie libre ” (c'est son mot), il ébauche ses “ premières liaisons littéraires ”, d'autres liaisons aussi, plus inquiétantes, dans une bohème pas très éloignée de la pègre et chez les filles.

Le court règne de Sarah, dite Louchette, date de cette époque et lui inspira, avant des vers fameux (“ Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive… ”), cette épitaphe pour lui-même, ironique et clairvoyante : Ci-gît qui, pour avoir par trop aimé les gaupes Descendit jeune encore au royaume des taupes. En fait, Sarah lui donna la syphilis : sans en mourir, on n'en guérissait pas en ce temps-là.

Les parents s'alarment et point n'est besoin d'ajouter foi à la scène pugilistique où, au cours d'un grand dîner présidé par le général Aupick, le poète aurait tenté d'étrangler son beau-père, pour comprendre. »

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