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Charles II le Chauve par Jean Devisse Né le 13 juin 823

Publié le 05/04/2015

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Charles II le Chauve par Jean Devisse Né le 13 juin 823 à Francfort du second mariage, avec une Welf d'origine bavaroise, Judith, contracté par l'empereur Louis le Pieux, Charles a vingt-huit ans de moins que son frère Lothaire, qui est aussi son parrain, et treize que son frère Louis, nés l'un et l'autre du premier mariage impérial. Né dans la pourpre, il a été élevé comme un prince que son père voulait exemplaire. Cette éducation, sa jeunesse difficile l'ont marqué : de l'une il a retiré une rectitude dans la conduite conjugale qui est exceptionnelle chez les Carolingiens ; de l'autre une forme de dissimulation de ses desseins, une faculté de décider seul après avoir reçu conseil, qui caractérisent, dit-on, les meilleurs politiques. Dès l'âge de six ans, son père lui destine un royaume. A sept ans, Walafrid Strabon lui apprend à lire et à commenter la Bible, tandis qu'autour de l'enfant se déchaînent les heurts qu'ont déclenchés sa naissance et la volonté de son père de lui assurer un avenir équivalent à celui de ses frères, en dépit des dispositions solennelles prises en 817. A dix ans, le drame, une première fois, l'atteint. Il est interné seul à Prum avant de retrouver son père détrôné par Lothaire et d'être emmené, captif, jusqu'à Saint-Denis où le retournement de l'opinion libère son père et lui-même. Le souvenir de cette année 833 ne s'effacera jamais de sa mémoire et de celle de ses partisans. Très jeune, il a appris à ne compter que sur son père et sur lui. A seize ans, Louis le Pieux lui confie la succession de Pépin Ier, roi en Aquitaine et qui vient de mourir laissant du reste un fils, Pépin, compétiteur en puissance du jeune Charles. Ce dernier, jusqu'ici destiné à régner en Alsace, en Bourgogne, dans les régions orientales de la Francie où le lignage de sa mère est puissant, se trouve soudain, déclaré majeur depuis un an, à la tête d'un royaume soulevé, avec sa mère pour seul conseiller sûr. Chef de guerre trop prématurément, il perd son père quelques mois après son accession à la charge royale d'Aquitaine. S'ouvre alors une tragique période de trois ans, où Charles a mille fois été sur le point d'être écrasé par Lothaire : sa remarquable ténacité, son courage, son audace stratégique l'ont sauvé et l'adolescent s'est imposé aux rares hommes qui lui demeurent fidèles. Il a su, il est vrai, s'assurer le concours d'un autre lignage que celui de sa mère, en épousant, en décembre 842, la cousine de Robert le Fort, l'ancêtre des Capétiens, Ermentrude. La jeune reine a écarté Judith des affaires - la mère de Charles meurt en 843 - et a pris dans la vie du royaume une place incontestable mais difficile à mesurer. Dès 844, elle a donné au roi une fille, Judith ; en 846, un fils, Louis, futur successeur de Charles ; puis quatre autres enfants, dont la destinée est obscure ou tragique. Charles, d'autre part, a reçu, en 841, l'appui de Louis, son demi-frère, totalement détaché de Lothaire : leurs deux armées ont défait, le 25 juin 841, celle de l'empereur à Fontenay-en-Puisaye. Les morts ont été nombreux, la victoire non décisive. Il faut resserrer l'alliance avec Louis, à Strasbourg, en février 842, et guerroyer encore plus d'un an pour amener Lothaire à accepter le fait accompli. Le partage entre les trois rois est effectué, après de longues conversations, à Verdun en août 843. Charles, à peine sorti de l'adolescence, reçoit un royaume limité par l'Escaut, la Meuse et la Somme, le rebord oriental du Massif Central à quelques enclaves impériales près, la Méditerranée et l'Ebre. C'est probablement le plus peuplé des trois royaumes issus de Verdun, c'est aussi le plus désordonné, le plus divisé par les querelles de lignages et les particularismes régionaux. De 843 à 864, les drames se multiplient et s'entrecroisent. Charles cherche avec méthode, avec obstination, avec courage à s'imposer à tous et à résoudre les difficultés une par une ; même s'il lui faut souvent faire face, militairement, en des endroi...

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