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Charles James Fox 1749-1806 Charles James Fox n'a exercé des fonctions ministérielles que pendant trois brèves périodes -- en 1782, 1783 et 1806 -- dont la durée totale n'atteignit pas vingt mois et l'on pourrait s'étonner de le voir rangé parmi les grands hommes d'État.

Publié le 05/04/2015

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Charles James Fox 1749-1806 Charles James Fox n'a exercé des fonctions ministérielles que pendant trois brèves périodes -- en 1782, 1783 et 1806 -- dont la durée totale n'atteignit pas vingt mois et l'on pourrait s'étonner de le voir rangé parmi les grands hommes d'État. Cependant, avec son rival, le Second Pitt, il domina la politique anglaise entre la fin de la guerre d'Amérique et l'année 1806, où la mort les frappa tous deux à quelques mois d'intervalle. Son père, Henry Fox, Premier Lord Holland, était un politicien typique du XVIIIe siècle anglais ; intelligent et habile, il n'avait eu que des ambitions limitées -- la fortune et un pairage -- qu'il avait satisfaites grâce au poste lucratif de " Paymaster of the forces " et à son ralliement au groupe des " Amis du roi ", après l'avènement de George III. C'est comme membre pour un bourg de poche, que son père venait d'acheter, que Charles James entra à la Chambre des Communes en 1769, avant sa vingtième année. En 1770, il fut nommé l'un des lords de l'Amirauté dans le gouvernement de Lord North, mais bien qu'il eût d'abord soutenu celui-ci dans l'affaire Wilkes, il fit preuve d'insubordination et fut renvoyé en 1774. Il se joignit alors aux Rockingbam whigs, se lia d'amitié avec Burke, leur penseur, dénonça avec violence les erreurs du gouvernement dans les affaires d'Amérique, condamna " l'influence " de la Couronne et participa au mouvement qui réclamait la réforme du Parlement. Cette attitude d'opposition lui valut l'hostilité du roi, qui par surcroît lui reprochait d'avoir entraîné à la dissipation le prince de Galles, avec lequel Fox était fort lié. Élevé de façon très permissive par son père, Fox menait en effet une vie de plaisirs, avec notamment une violente passion pour le jeu, auquel il se ruinait. Or, dans le système politique du XVIIIe siècle, un politicien ne pouvait accéder durablement au pouvoir s'il ne jouissait pas de la confiance du souverain, et l'inimitié de George III brisa la carrière de Fox, qui de son côté n'évita pas les maladresses...
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« personnalités, et par les ranc œ urs nées chez Fox et ses amis du “ complot ” de 1783.

Les espoirs de Fox se ravivèrent, quand George III eut son premier accès de folie en 1788, et il se fit le champion des prétentions du prince de Galles à la Régence, c'est-à-dire paradoxalement du trône contre le Parlement, mais la guérison du roi ruina ces espérances, que bientôt la Révolution française et la guerre contre la France réduisirent à néant. Sur le plan des idées politiques, Fox peut être défini comme un pur libéral.

Il vivait dans le souvenir de la lutte des défenseurs des libertés anglaises contre l'absolutisme des Stuart, et de la “ Glorieuse Révolution ” de 1688.

Sa générosité en fit le champion des libertés individuelles et l'avocat des opprimés : colons américains, dissidents religieux, esclaves noirs, Irlandais, Indous ; concrètement, ses deux grands succès furent son “ Libel Act ” de 1792, qui protégeait la presse dans les procès en diffamation, et la résolution en faveur de l'abolition de la traite des Noirs, qu'il fit adopter en juin 1806, trois mois avant sa mort. Mais Fox ne souhaita jamais un changement radical dans les institutions anglaises ; son idéal était une constitution “ équilibrée ”, dans laquelle la Chambre des Communes serait pleinement indépendante à la fois de la Cour et du peuple et agirait entre eux comme médiatrice ; son objectif constant fut de rétablir une “ balance ” entre l'exécutif et le législatif, que la politique de George III avait compromise.

À cet égard, une réforme électorale était souhaitable, mais Fox, tout en étant persuadé qu'elle renforcerait le “ leadership ” de l'aristocratie whig, sans entraîner de révolution sociale, considéra rarement qu'elle était urgente ; d'ailleurs, nombre de ses amis n'étaient-ils pas propriétaires ou élus de bourgs “ non réformés ” ? Fox accueillit donc avec enthousiasme la Révolution par laquelle la France semblait s'engager enfin dans la voie de la liberté ; il salua la prise de la Bastille comme “ le plus grand événement qui soit encore arrivé dans le monde et de loin le meilleur ”, et la Révolution comme “ l' œ uvre la plus glorieuse jamais réalisée par l'intégrité humaine ”. Mais il persista dans son admiration une fois que la Révolution se fut radicalisée et fut devenue sanglante.

Il soutint qu'il voulait continuer à “ écouter ” la Révolution française, qu'elle restait une grande force bénéfique, dont les Britanniques devaient adopter les vertus, et que ses crimes étaient seulement le produit de l'hostilité des puissances étrangères.

Il condamna la politique de guerre de Pitt, qui engageait l'Angleterre dans une croisade du despotisme contre la liberté, et n'hésita pas à se réjouir des succès de la France sur les coalisés.

Fox serait-il le précurseur de ces belles âmes qui applaudissent des régimes de terreur ? Cependant, s'il y eut aveuglement de sa part, il y avait aussi confiance dans la stabilité des institutions anglaises et conviction que la peur panique d'une contagion révolutionnaire, qui animait le gouvernement et ses partisans, n'était pas justifiée.

Si les foxites condamnèrent la répression contre-révolutionnaire, ils ne s'allièrent pas avec les Jacobins anglais, dont leurs appartenances aristocratiques les séparaient et ils se tinrent au-dessus de la mêlée, sans penser à prendre la tête d'un mouvement populaire. Face à la vague contre-révolutionnaire et gallophobe qui déferla sur l'Angleterre, cette attitude coûta cher à Fox.

Dès mai 179I, Burke avait rompu spectaculairement avec lui, puis les “ Portland whigs ” l'abandonnèrent, pour se rallier à Pitt en 1794.

Il ne lui resta qu'un petit groupe de fidèles pour poursuivre une opposition condamnée à l'impuissance, braver l'impopularité et les accusations de trahison.. »

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