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Charles le Téméraire par Lucie Favier Conservateur aux Archives nationales, Paris Au moment

Publié le 05/04/2015

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Charles le Téméraire par Lucie Favier Conservateur aux Archives nationales, Paris Au moment où la mort de Philippe le Bon, le 15 juin 1467, le fit duc de Bourgogne, Charles " le Travaillant " que nous connaissons sous le nom de Charles le Téméraire, était un homme dans la force de l'âge. Né à Dijon, le 11 novembre 1433, Charles, héritier présomptif dès sa naissance, reçut aussitôt les titres de comte de Charolais et de chevalier de la Toison d'Or. La longue vieillesse de son père, l'influence de la famille de Croy qui cherchait à accaparer le pouvoir que ne pouvait plus exercer le vieux duc, avaient imposé au comte de Charolais une attente particulièrement pénible pour un homme doué d'une énergie et d'une ambition exceptionnelles. Grand et fort, légèrement penché en avant, les yeux très clairs contrastant avec un teint basané et des cheveux noirs, le menton carré, tel nous le montre le portrait de Roger Van der Weyden, du Musée de Berlin, tel nous le décrivent les chroniqueurs Philippe de Commines, Georges Chastellain, Olivier de La Marche qui l'ont connu et servi. Toute sa physionomie avait un " air de sauvagerie ". Charles reçut une éducation à la fois raffinée et austère ; sa jeunesse fut assez solitaire, sans compagnon de son âge ; une seule personne trouvait chez lui quelque crédit : sa mère, la douce et sérieuse duchesse Isabelle. Intelligent et acharné au travail, à la fois impulsif et entêté, prompt à la colère et ignorant l'art du pardon, dur à lui-même comme aux autres, il était surtout mû par une ambition sans limite : " Une moitié de l'Europe, écrivait Commines, n'eût su le contenter. " Il rêvait d'égaler Alexandre, mais se souciait peu de loyauté chevaleresque, rivalisant de mauvaise foi avec Louis XI, pourtant maître en la matière. Charles aimait les jeux de force, la chasse et, curieux contraste, la musique. Très religieux, sa vie privée, au contraire de celle du bon duc Philippe, fut d'une droiture exemplaire. Il se plaisait à porter des vêtements somptueux, à ordonner des fêtes magnifiques qui affirmaient la grandeur de sa maison. Il avait enfin un goût très vif pour la guerre. Au contraire de ses prédécesseurs, les ducs Valois de Bourgogne, Philippe le Hardi, Jean sans Peur et Philippe le Bon son père, Charles le Téméraire ne se sentait plus prince français. Il avait appris et parlait couramment le flamand et, toute sa vie, se plut à séjourner dans ses États du Nord, à Bruges, à Bruxelles, dans sa résidence de Tervueren. Un fait est significatif : Charles le Téméraire ne fit qu'en 1474 son entrée solennelle à Dijon. Au gré des circonstances, il se voulait Anglais ou Portugais comme sa mère. Il aimait, disait-il, tellement la France qu'au lieu d'un roi il aurait voulu lui en voir six. Et en effet, l'histoire du règne de Charles le Téméraire est dominée par celle du conflit franco-bourguignon. A l'avènement du Téméraire en 1467, les États bourguignons s'étendaient des rives de la Loire et de la Saône jusqu'à la mer du Nord et, par-delà les estuaires de la Meuse, de l'Escaut et du Rhin, jusqu'au Zuyderzée. Ils se composaient de deux blocs distincts : d'une part les deux Bourgognes, la Bourgogne ducale et la Bourgogne comtale (notre Franche-Comté), biens de Philippe de Rouvres érigés en apanage pour Philippe le Hardi, auxquelles s'ajoutaient les annexes du Charolais et du Nivernais ; d'autre part, autour de l'Artois et de la Flandre, héritage de Marguerite de Flandre, femme de Philippe le Hardi, le Vermandois, le Hainaut, le Brabant, le Limbourg, les villes de Namur, Malines et Liège, la Hollande, la Zélande, la Frise, soit en gros les départements actuels du nord de la France et les royaumes de Belgique et de Hollande. Ces États, que la guerre de Cent Ans avait relativement épargnés, connaissaient alors la prospérité, grâce au vin de Bourgogne et au sel de Franch...

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