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Claude Debussy par G.

Publié le 05/04/2015

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Claude Debussy par G. et D.-E. Inghelbrecht Il serait agréable et de bon profit de vivre davantage avec les grands hommes, selon la vérité de leur personnalité. Il serait bon de pouvoir se les représenter tels qu'ils ont été en réalité. Or, nous ne pouvons toujours accepter en bloc les récits et les descriptions qui paraissent sur eux. Nous ne pouvons croire aveuglément certaines biographies, cependant détaillées et bien intentionnées. En connaissant, en pénétrant les oeuvres, nous arrivons à une espèce de divination de l'homme tel qu'il fut, et nous sentons mieux, alors, le moment où le biographe a touché juste, lorsqu'il a saisi, dans son sujet, un trait caractéristique, évocateur, ou lorsque au contraire il a glissé dans une interprétation erronée. Les " vies romancées " sont un attrait et un danger. A vouloir mettre trop d'émotion dans le récit que l'on fait d'une existence passée, à vouloir envelopper ce récit d'un halo de poésie, on risque de s'écarter de la vérité initiale du personnage et des circonstances, pour ne suivre que l'appel secret et passionné de ce qui nous plaît en lui ou dans son oeuvre. Nous le voyons d'après nous-mêmes et il n'est plus là pour nous prouver notre erreur. Ce sont souvent les petites anecdotes rapportées sur les grands disparus par ceux qui les ont connus qui, comme autant de touches de couleur, nous les rendent vivants, proches, qui nous les donnent avec une voix, des gestes, un visage, une apparence humaine et sympathique. Penchons-nous sur les photographies que nous possédons de Debussy, et scrutons son visage. Chez lui, la sensibilité à haute dose, la somme outrepassée de sensibilité nécessaire au génie, se cachait, comme à l'affût, sous la profonde arcade sourcilière, sous le masque rude et barbu, dans une sorte de silence profond qui semble immobiliser pesamment son visage, comme s'il entendait, sous son front exagéré et puissant, clamer les flots de la Mer où se plaindre l'amour de Pelléas. Je ne connais pas de visage de musicien où se lise d'une manière plus éloquente combien l'attention est portée tout entière vers les voix intérieures. C'est dans une petite rue de Saint-Germain-en-Laye, au 38 de la rue du Pain, que naquit Claude Debussy, le 22 août 1862. Ses parents ont tenu là pendant deux années une boutique de faïencerie. Ensuite, ils se fixèrent à Paris, où le père obtint un poste dans la Compagnie de Fives-Lille. Claude Debussy est d'ascendance purement française. Lorsqu'on fait des recherches dans sa généalogie, on ne trouve qu'artisans, cultivateurs, ouvriers français, sans aucun mélange de race. Son instruction première fut des plus négligées. Et c'est ainsi que, même parvenu à la pleine possession de ce style inimitable qui atteste le maître écrivain dans ses articles et dans ses lettres, il émaillera parfois celles-ci de fautes d'orthographe quand le temps lui manquera de se relire. Le petit Claude adorait collectionner des papillons. Il les chassait lui-même, les attrapait et les arrangeait, dans des boîtes nombreuses, en files, en losanges, en dessins, sur les murs de sa chambre, et d'après les couleurs de leurs ailes. Il remplissait également sa chambre de bibelots et de petites images très fines...
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