Conrad Witz 1400 ?
Publié le 05/04/2015
Extrait du document


«
la Sibylle (préfigure de la naissance du Christ ou de l'Adoration de l'Enfant), et le Musée de
Nuremberg possède une Annonciation.
En plus de ces panneaux qui formaient autrefois un ensemble, le Musée de Bâle nous offre
la vue de deux peintures qui avaient une autre destination : un Saint Christophe portant
l'Enfant à travers les flots et la Rencontre de saint Joachim et de sainte Anne à la Porte dorée.
L'ampleur du style se révèle dans l'attitude des personnages.
Les armures, les étoffes, les
objets d'or, de bois, les pierreries, les joyaux ont une vraisemblance telle qu'on croirait
pouvoir les toucher.
Les couleurs sont tantôt vives, tantôt dégradées, suivant ce que
l'artiste veut nous dire.
Elles n'harmonisent les unes avec les autres.
Les visages ne sont
pas traités avec l'acuité que van Eyck met dans ses portraits, ils sont soumis à une formule
d'ensemble.
Il en est de même des mains, dont l'anatomie n'est pas poussée, mais qui
néanmoins sont parlantes.
Dans la Rencontre d la Porte dorée, le relief va jusqu'au
trompe-l' œ il.
Le paysage lacustre du Saint Christophe exalte la poésie de la nature.
Sainte Marguerite et Sainte Catherine (Musée de Strasbourg) marquent une nouvelle étape
dans la carrière du maître.
Sa peinture s'enrichit d'une gamme plus mélodieuse.
La voûte
gothique, sous laquelle les deux saintes sont réunies, s'emplit d'une lumière adoucie.
Les
visages paraissent comme sculptés ; ils sont néanmoins vivants et pleins d'expression.
Les deux volets de Genève sont les dernières œ uvres de Witz.
Nous y voyons la Pêche
miraculeuse, Saint Pierre délivré de la prison (faces extérieures), I'Adoration des Mages et le
Cardinal de Mez agenouillé devant la Vierge et l'Enfant (faces intérieures).
La Pêche miraculeuse est l' œ uvre capitale de l'artiste.
Witz en sentait la réussite puisque, à
une époque où les artistes faisaient rarement usage de leur nom, il l'a signée : “ hoc opus
pinxit magister conradus sapientis de basilea. 1444 ”.
Le sujet est placé dans un paysage qui
rend la vue du lac Léman prise de Genève, exactement de l'endroit qui se nomme
aujourd'hui le quai du Mont-Blanc, près du pont ; à droite, l'entrée du port de Genève est
marquée par des piquets ; dans une barque, saint Pierre se retourne vers le Maître et
apparaît une seconde fois dans le tableau, dans l'eau.
C'est la plus ancienne peinture qui
représente un paysage dont tous les détails peuvent être identifiés.
L'exactitude de la
topographie resterait néanmoins un simple objet de curiosité, si l'artiste en était resté là.
Witz a fait de son sujet une œ uvre d'art.
C'est en quoi réside son mérite.
La Délivrance de saint Pierre est composée d'après les mêmes principes, et dans L'Adoration
des Mages, nous retrouvons sur un fond d'or les allures majestueuses, les costumes
somptueux qui nous ont frappé dans les œ uvres de Bâle.
La scène, bien que tenant encore
de l'art du statuaire, est plus déliée, plus vive.
Le peintre laisse plus de jeu à sa veine
narratrice.
Enfin, un portrait : le Cardinal de Mez, vêtu de ses ornements sacerdotaux, est agenouillé
devant la Vierge et l'Enfant.
Conrad Witz a atteint ici à une grandeur d'allure
impressionnante..
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