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David Lloyd George par A.

Publié le 05/04/2015

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David Lloyd George par A. J. P. Taylor Fellow of the British Academy Dans son discours du 19 octobre 1922 devant les parlementaires conservateurs, Stanley Baldwin caractérisa Lloyd George comme une " force dynamique ". Bien qu'il eût ainsi provoqué la chute du gouvernement de Lloyd George, il avait parfaitement compris celui-ci. Une " force dynamique " est la meilleure définition de Lloyd George, l'explication de sa carrière et de sa politique, car le don de l'action fut sa seule constante. Il débuta comme radical et démocrate, comme l'auteur du " budget du peuple ". Ultérieurement, au lendemain de la Première Guerre mondiale, il sauva le capitalisme de l'agitation socialiste. A ses débuts, il fut pro-Boer et tout proche des pacifistes ; plus tard, il fut " l'homme qui a gagné la guerre ". Durant le premier conflit mondial, il fut l'avocat du jusqu'au-boutisme ; durant le second, celui d'une paix négociée. Il se disait sorti du rang et le seul Premier ministre anglais d'origine populaire, mais il devint l'ami de millionnaires, voire de rois. Il mena une guerre de terreur contre les Irlandais, puis leur accorda une indépendance de fait. Démagogue dans l'opposition, il se comportait au pouvoir comme un tyran. Mais, fondamentalement, le motif restait le même : un dynamisme qui le poussait à des initiatives toujours nouvelles. De tous les hommes politiques britanniques, il fut celui qui rappelait le plus Napoléon. Né à Manchester, le 17 janvier 1863, David Lloyd George était d'origine bien modeste : son père, William George, était un enseignant besogneux qui, peu après la naissance de son fils, alla s'établir sur une ferme du Pembrokeshire et mourut dès 1864. La tutelle de sa famille incomba à l'oncle maternel de David, Richard Lloyd, cordonnier à Llanystumdwy, et c'est dans ce village reculé de Galles du Nord que Lloyd George passa sa jeunesse. Il obtint les qualifications nécessaires pour s'installer comme solicitor, en 1884, à Criccieth. Il se fit le porte-parole des opprimés et défavorisés : des ouvriers des carrières contre leurs patrons, des fermiers contre leurs maîtres, des dissidents contre l'Église établie. Ces débuts dans le Pays de Galles contribuèrent à former ses conceptions politiques. Élevé par un oncle baptiste, il fut toujours très attaché à la tradition non conformiste. Il avait connu la pauvreté et comprenait les problèmes des pauvres, mais il s'agissait de la pauvreté rurale, celle du petit fermier ou de l'ouvrier agricole ; il n'avait pas d'expérience de l'industrie et ne comprenait ni le mouvement syndical, ni le socialisme qui lui était souvent associé. Enfin, Lloyd George se présenta toujours comme " le petit Gallois ", mais en fait il abandonna de bonne heure le nationalisme gallois. Le Pays de Galles était pour lui un théâtre trop limité : il voulait jouer un grand rôle dans les affaires de la Grande-Bretagne et de son Empire. En 1890, Lloyd George se présenta comme candidat libéral à une élection complémentaire dans les bourgs du Caernavon ; il l'emporta à dix-huit voix de majorité, et en resta député jusqu'à la veille de sa mort. A la Chambre des communes, il fut David défiant les Goliaths de son temps. Ses discours n'étaient pas des compositions littéraires, mais une forme d'action, ils pouvaient être violemment agressifs ou doucement conciliateurs. Il pouvait provoquer chez des ducs une menace d'apoplexie, mais aussi se montrer un charmeur, tout en restant lui-même de sang-froid. Bien qu'il fût un habile tacticien parlementaire, il ne faisait pas grand cas du Parlement et c'était dans les réunions publiques qu'il excellait. A la différence des autres politiciens, qui s'exprimaient avec solennité et modération, Lloyd George fut tout de suite un amuseur et il devint bientôt le plus fameux des orateurs radicaux. La guerre des Boers lui donna l'occasion de se distinguer en défendant une cause impopulaire. Il fut le plus notoire des pro-Boers ; ses réunions furent perturbées et sa vie en danger. Mais, la guerre s'éternisant, sa position se renforça. En 1902, il dirigea l'opposition des non-conformistes contre la loi Balfour sur l'enseignement. En 1903, Chamberlain entreprit une campagne protectionniste, qui refit l'unité des libéraux sous l'étendard du libre-échange. Lloyd George y participa, mais sans beaucoup d'enthousiasme ; pour lui, le libre-échange n'était qu'un slogan négatif e...

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