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Denys l'Ancien vers 430-367 av.

Publié le 05/04/2015

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Denys l'Ancien vers 430-367 av. JC Dans le courant de la période dite classique, deux Denys, le père et le fils, ont exercé la tyrannie à Syracuse. Le plus célèbre est Denys Ier l'Ancien. Né vers 430 avant Jésus-Christ, il arriva au pouvoir en 406-405 et s'y maintint jusqu'à sa mort, en 367. Issu d'une famille de la classe moyenne que rien n'appelait au commandement suprême, Denys sut profiter des circonstances. La Sicile d'alors était dans la zone d'influence des Carthaginois, qui, par les armes, multipliaient les empiétements au détriment des cités grecques. En 406, les stratèges syracusains n'avaient pas réussi à empêcher la prise d'Agrigente : Denys, jeune officier, les dénonça devant le peuple assemblé et obtint leur remplacement par un nouveau collège, dont il était lui-même admis à faire partie. Il ne tarda pas à s'y assurer une place prépondérante, jusqu'à devenir autokratôr, c'est-à-dire détenteur de pleins pouvoirs dans le domaine militaire -- et, par ricochet, dans le domaine politique. Ce fut le début d'un règne qui allait durer près de trente-huit années, et dont la guerre constitua presque toujours l'arrière-plan. Adversaire de Carthage au moment où il s'imposa, Denys luttait encore contre elle quand il mourut. Les répits, dans l'intervalle, ne furent jamais longs. Interrompues en 405, les hostilités reprirent en 397-396, en 393-392, de 383 à 378 environ et, enfin, en 368-367. Elles abondèrent en péripéties varices. Denys y connut des hauts et des bas. Sans les épidémies qui frappaient facilement les troupes puniques, il se serait trouvé plus d'une fois en fâcheuse posture. Le traité de 405 proclamait la domination des Carthaginois sur l'ouest de la Sicile, sur les populations élymes et sicane ; il leur accordait aussi le droit de lever tribut sur Himère,

« Denys donnait également ses soins à la flotte syracusaine, pour laquelle il aménagea de nouveaux hangars et qu'il enrichit de bâtiments nouveaux, notamment de pentères. On se méprendrait, cependant, en rapportant toutes les conquêtes de Denys à la puissance de ses troupes.

La vérité est qu'il usa d'autres moyens pour satisfaire ses désirs d'expansion. Avec les Ibères, les Lucaniens, les Messapiens, les Iapyges, les Vénètes, les Illyriens, il sut conclure d'utiles accords ou d'opportunes alliances.

Il recourut aussi à la colonisation : par exemple, il fonda Lissos et peut-être Issa sur la côte d'Illyrie, peupla Adria aux bouches du Pô. Denys fut un tyran.

Chez les Grecs, ce terme n'avait pas nécessairement la valeur péjorative, ordinaire en français, de prince méchant et cruel.

Encore ne désignait-il pas non plus, comme on le répète trop souvent, un homme qui avait usurpé le pouvoir par la force ou qui l'exerçait de manière illégale.

L'essence de la tyrannie grecque doit être cherchée dans l'absolutisme, trait commun en Orient, mais qui n'avait jamais appartenu aux anciennes royautés helléniques. Denys ne supprima pas les institutions démocratiques existant à Syracuse, mais il les rendit inopérantes.

Traduisant matériellement le caractère absolu du régime, il fit de l'îlot d'Ortygie, relié à Syracuse par un môle, une véritable redoute où se trouvaient les demeures de ses familiers, les casernes de ses soldats, un port réservé, enfin son palais ceint de remparts.

Il entretenait une garde personnelle, qu'il avait demandée sous prétexte d'assurer sa sécurité, mais qui, selon un processus classique, avait surtout servi à le porter au pouvoir.

De telles précautions n'étaient pas superflues, car plusieurs conspirations et révoltes vinrent menacer son trône, au moins dans les débuts.

Les “ cavaliers ”, grands propriétaires, ne se résignaient pas à l'avènement d'un démagogue : entre 406 et 402, ils se signalèrent par une tentative d'assassinat, par une occupation temporaire de Syracuse, par leur participation à un blocus d'Ortygie, par une action de résistance dans les cités chalcidiennes assaillies par Denys. Celui-ci se tira chaque fois d'affaire ; mais d'avoir senti une opposition aussi agissante le rendit, durant tout son règne, extrêmement soupçonneux. La fameuse anecdote de l'épée de Damoclès est significative de son état d'esprit.

Pour se prémunir, il avait à son service quantité de mouchards, choisissait de prononcer ses harangues du haut d'une tour, imposait à ses visiteurs une fouille en règle, portait une cuirasse de fer sous sa tunique et, craignant le rasoir du barbier, demandait à ses filles de lui épiler le menton ou de lui tailler les cheveux.

Il est de ceux qui ont le plus contribué, chez les Grecs, à grever le mot “ tyran ” d'une valeur dépréciative.

Il fit périr, par vengeance ou préventivement, de très nombreux Syracusains (on parle d'un total de 10 000 exécutions) ; il en enferma d'autres dans les latomies, où une “ oreille ”, ingénieux système d'écoute, lui permettait de surprendre, sans être vu, les conversations subversives ; rompant avec toutes les traditions de classe, il n'hésita pas, quand cela servait ses desseins, à exciter les esclaves contre leurs maîtres ; envers ses amis et envers les membres de sa famille, il se comporta parfois avec violence.

Sur le territoire de la Sicile et de la Grande-Grèce, il procéda brutalement à des transferts de populations : il introduisit dans les cités grecques, à côté des. »

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