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Eugène IV 1383-1447 Grave, beau, d'une pureté qui illumine, d'une autorité qui domine, fier et calme, courageux sans limite, mais aussi candide qu'entêté, tel apparaissait Eugène IV à ses familiers, tel l'a figuré Isaïe de Pise, couché sur son tombeau.

Publié le 05/04/2015

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Eugène IV 1383-1447 Grave, beau, d'une pureté qui illumine, d'une autorité qui domine, fier et calme, courageux sans limite, mais aussi candide qu'entêté, tel apparaissait Eugène IV à ses familiers, tel l'a figuré Isaïe de Pise, couché sur son tombeau. La ligne droite du marbre le fait paraître immense et ascétique ; rien n'est concédé à l'emphase, à la vanité, à l'éloquence ; toute la force de l'oeuvre est dans le visage et dans l'esprit. Le gisant évoque le jugement de Pie II : " Son grand défaut était la démesure ; jamais, pour agir, il ne considérait ce qu'il pouvait, mais ce qu'il voulait. " Son élection, le 3 mars 1431, intervient au moment où la chrétienté est assaillie de toutes parts. En Allemagne, l'échec de la croisade conduite par le cardinal Cesarini livre la Saxe aux Hussites. La France et l'Angleterre poursuivent la " guerre maudite ". L'Europe de l'Est est menacée sans répit par les Turcs ; la Hongrie est devenue le " boulevard de la chrétienté " ; les Balkans sont envahis ; Chypre est prise en 1426, Salonique en 1429 ; Constantinople résiste avec peine. Tout d'ailleurs, en cette fin du Moyen-Âge, paraît annoncer la ruine de l'Église. Quarante années de Schisme ont laissé des plaies que le pontificat de Martin V (1417-1431) n'est pas parvenu à guérir. Le désordre est partout : dans la collation des bénéfices, dans la pratique des sacrements, dans la société, dans les moeurs, dans les esprits. Tout l'édifice de la morale et de la métaphysique médiévales est ébranlé par " une sorte de fièvre diabolique, sorcellerie, sottise ou révolution mentale ", disait Lucien Febvre, qui paraît s'emparer du monde occidental. Aux processions de flagellants, aux prédications de bégards itinérants répond la...

« beaucoup de sympathie pour les thèses conciliaires.

Entre Rome et Bâle, la méfiance est naturelle et elle devient vite hostilité déclarée. Les premiers avantages sont pour le concile.

L'empereur Sigismond le prend sous sa protection ; sept rois y sont représentés ; d'illustres évêques y sont venus et même les cardinaux et les employés de la Curie se hâtent d'y adhérer.

Eugène IV, frappé en août 1431 d'une attaque d'apoplexie, paralysé, doit faire face en Italie aux entreprises des Colonna et du duc de Milan ; travaillés par eux, excités par les émissaires du concile, les Romains se soulèvent et proclament la république.

Le pape doit fuir ; vêtu d'un simple froc, avec un seul compagnon, il emprunte une barque de pirate et se réfugie à Florence. Le concile ne parvient pas à cacher sa joie, tandis que le pape multiplie les démarches rassurantes ; mais il ne s'agit que d'une courte trêve, vite rompue de part et d'autre.

Le concile, où la voix des modérés n'est plus entendue, où le parti “ populaire ” l'emporte, se proclame assemblée constituante et souveraine de l'Église : une assemblée où les clercs inférieurs sont maintenant admis à côté des évêques, où les universitaires dominent et où, de discours en discours, vont prévaloir les solutions extrêmes.

Réforme de l'Église dans son chef et dans ses membres, lutte contre l'hérésie, union avec les Grecs, toutes les questions sont abordées et vite abandonnées ; seule compte désormais la lutte contre le pape, mis en accusation, suspendu, enfin solennellement condamné et déposé comme rebelle aux ordres de l'Église universelle, le 25 juin 1439.

Poursuivant leur “ œ uvre divine ”, les Pères organisent une parodie de conclave et élisent le duc de Savoie, Amédée VIII, devenu, sous le nom de Félix V, le “ pape de Bâle ”. Eugène IV était de nature intrépide ; il avait écouté quelque temps les conseils de modération des cardinaux et des princes ; mais, dans le péril, il se dresse, presque seul, pour défendre l'Église.

Aux hésitants, il propose sa certitude ; aux condamnations, il va répondre par d'autres condamnations ; au concile, il opposera un autre concile.

Les excès de Bâle l'ont convaincu que le temps des compromis est passé, qu'il est plus habile de combattre à visage découvert et d'engager dans le combat le principe même de la souveraineté pontificale. Vers 1436, le Libellus apologeticus définit solennellement la position doctrinale : le pape est le seul vicaire du Christ ; le concile tient son pouvoir de lui et ne peut le “ transporter aux mains de la multitude ”.

Les Pères poursuivaient de laborieuses négociations avec les Grecs, mais le pape les gagne de vitesse.

Le danger turc était trop grand pour que l'empereur Jean VIII ne désirât pas l'union avec les Latins ; il acceptait d'adhérer au concile, mais non d'aller à Bâle.

D'autorité, par la bulle Doctoris gentium du 18 septembre 1437, Eugène IV transfère le concile à Ferrare. Dès lors, les choses vont très vite.

L'empereur Sigismond, toujours favorable au concile, meurt le 9 décembre 1437.

L'union avec les Grecs met dans le camp de la papauté les humanistes, les cardinaux, Nicolas de Cuse, Cesarini, beaucoup de clercs et les meilleurs. L'empereur grec, le patriarche, vingt-cinq évêques, les métropolites de Bulgarie, de Moldo-Valachie, de Russie, débarquent le 8 février 1438 à Venise.

Deux mois après, les controverses théologiques commencent et elles font apparaître de grandes divergences. Une épidémie de peste sert opportunément de prétexte au transfert du concile à Florence. »

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