Devoir de Philosophie

François-Joseph Ier par Victor -L.

Publié le 05/04/2015

Extrait du document

François-Joseph Ier par Victor -L. Tapié Membre de l'Institut Il avait dix-huit ans lorsqu'il fut appelé au trône, alors que la révolution se déchaînait sur l'Empire d'Autriche. Il en avait quatre-vingt-six quand il mourut au plus fort de la Première Guerre mondiale, qui conduisait à l'écroulement de la double monarchie. Entre ces deux dates, soit durant soixante-huit ans, sans relâche, il a exercé le pouvoir et tenu son rôle de souverain. Ce fut une période qui juxtaposa curieusement une prospérité générale que les peuples n'avaient jamais connue, un progrès social évident et une difficulté croissante à maintenir la paix intérieure. François-Joseph a-t-il été la figure symbolique d'un passé qui s'effaçait un peu plus chaque jour ou au contraire le régulateur nécessaire de l'ordre institutionnel et public ? L'incontestable popularité dont il a joui provenait-elle d'une habitude paresseuse de l'opinion ou d'un sentiment de confiance en l'efficacité de son rôle ? L'homme a beaucoup changé au cours de l'interminable règne : le jeune cavalier bien pris, à la belle allure, devint assez tôt le vieux souverain chauve aux favoris blancs, mais dont la vigueur ne se démentait pas, qui continuait à travailler au rythme d'au moins dix heures par jour, à monter à cheval et à participer aux manoeuvres et qui ne trouvait de détente que dans des exercices physiques, la chasse dans les montagnes du Salzkammergut. En revanche, ce qui semble ne s'être jamais modifié, ni altéré, c'est la conscience du devoir à accomplir et de l'exemple à donner. Mais ce devoir avait pris d'autres formes : de 1848 à 1867, François-Joseph (dont le prince de Schwarzenberg avait suscité l'avènement pour arrêter la révolution et fonder un ordre monarchique nouveau) pouvait agir en souverain absolu. A partir de 1867, du compromis austro-hongrois et des lois de 1867 et 1868 dans chacun de ses deux États, il s'est comporté en souverain constitutionnel, respectueux de la légalité. Résolu sans doute à ne jamais admettre ce qui lui paraissait préjudiciable à l'intérêt et au bien de la double monarchie, mais alliant la persuasion à la fermeté, cherchant à convaincre ses ministres, les hommes politiques et l'opinion, il a mis beaucoup d'habileté dans la pratique du régime parlementaire ; temporisateur et arbitre, dont on disait que le système durerait autant que lui, comme s'ils étaient devenus consubstantiels l'un à l'autre. Il n'était pas sans risque à la fin de 1848 de porter au pouvoir un jeune officier de dix-huit ans, devant lequel s'effaçaient son oncle l'empereur Ferdinand Ier, pour être un valétudinaire sans prestige, et son père, l'archiduc François-Charles, pour n'avoir lui-même aucune ambition et n'éprouver que des craintes devant une situation aussi dramatique. Mais sa mère, l'archiduchesse Sophie d'Autriche, femme de décision et de courage, et le prince de Schwarzenberg, résolu à sauver l'Empire, faisaient crédit à son intelligence et à son caractère. Ils pensaient qu'au début leur expérience suppléerait aux lacunes de la sienne. De fait, jusqu'à la mort de Schwarzenberg en 1852, le jeune empereur se forma auprès de son ministre et son principal souci fut de donner des preuves de son courage personnel. Mais que d'événements pendant ces années : après la défaite des Hongrois à Kapolna, Schwarzenberg crut possible de dissoudre l'Assemblée de Kremsier et de promulguer une constitution de la seule autorité de l'empereur. C'était méconnaître le sens profond de la révolution hongroise, politique et sociale sans doute, mais bien davantage nationale. La loi en Hongrie ne pouvait provenir que de la nation : Kossuth répliqua donc par la déchéance des Habsbourg et la proclamation de la République. Dès lors, tous les éléments révol...

« par Victor -L.

Tapié Membre de l'Institut. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles