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François Mauriac par Luc Estang " Soyez paisible, soyez sûr que votre avenir est tout aisé, ouvert, assuré, glorieux.

Publié le 05/04/2015

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François Mauriac par Luc Estang " Soyez paisible, soyez sûr que votre avenir est tout aisé, ouvert, assuré, glorieux... " Cette exhortation de Maurice Barrès, dans une lettre datée de Pâques 1910 à " un heureux enfant " de vingt-cinq ans, dont il venait de saluer le premier recueil de poèmes, les Mains jointes, par un article retentissant (Echo de Paris, 21 mars 1910), comment ne la jugerait-on pas prophétique ? Embrassé du regard, à travers les succès de librairie, les consécrations académiques, le prix Nobel et cette gloire au jour le jour, non la moindre, méritée par la plus grande voix de la littérature française et l'une des plus grandes de la littérature mondiale dans la survivance du demi-siècle, la carrière de François Mauriac brille, en effet, de souveraine facilité. Et certes le bénéficiaire ne renie pas la facilité, celle-là, du moins, pressentie par Barrès, qui est don des dieux ; car la réussite, en soi, est une forme de talent. " Je ne suis pas fait pour l'insuccès ! " Mais qu'on y prenne garde : chez François Mauriac cette facilité même, loin d'exclure la conquête l'aura imposée ; elle a porté fruit dans une tension de l'être qui marque toute l'oeuvre de l'écrivain et lui communique son intime, personnel, irremplaçable frémissement. Frère spirituel de Pascal, ce Gascon eût pu être celui de son compatriote Montaigne. L' " enfant triste et que tout blessait " de commencements d'une vie, dernier de cinq enfants tôt privés de leur père - lui ne l'a pas connu - si préservé qu'il fût dans l'austère giron maternel et sous la tutelle des prêtres

« par Luc Estang. »

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