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François Mitterrand par Loly Clerc " Je ne suis pas né à gauche, encore moins socialiste.

Publié le 05/04/2015

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François Mitterrand par Loly Clerc " Je ne suis pas né à gauche, encore moins socialiste. J'ai vécu mon enfance dans un autre siècle. Il m'a fallu faire un effort pour sauter dans le nôtre. " (Ma part de vérité. Fayard 1969). Le cinquième enfant d'Yvonne Lorrain et de Joseph Mitterrand voit le jour à Jarnac le 26 octobre 1916. La Charente, c'est la région maternelle : le grand-père dit " papa Jules ", le patriarche, le chef de famille possède une distillerie de vinaigre et une propriété d'une centaine d'hectares entre Charente et Périgord. " C'était un esprit fort, aimant la vie, libre et moqueur, votant radical " dit de lui son petit-fils. Cet aïeul a exercé une influence durable sur François mais l'idéologie familiale est celle d'une famille bourgeoise, conservatrice, catholique : " J'ai été élevé dans un milieu catholique, très croyant, et très ouvert. À l'époque, quand on était catholique dans une petite ville de province, on se classait automatiquement à droite. L'église séparait le bon grain de l'ivraie. Mais lorsqu'on allait à la messe et qu'on refusait de s'associer aux arrogances et aux injustices de la droite, on n'était de nulle part. Tel était le cas de mon père ". L'initiation à la lecture n'est donc pas faite par les hommes dans la famille mais par les femmes. Sa mère par exemple qui fait découvrir au jeune François, Barrès et Chateaubriand, et la littérature du XIXe. Enfance heureuse, souvent à la campagne dans la grande maison familiale où il dévore des lectures choisie par sa mère, famille silencieuse, introvertie, ressemblant à la petite ville de Jarnac aux maisons fermées de hauts murs, assombris par le tanin du vin qui sert au cognac ou au vinaigre - l'origine est la même - qui se dépose en une impalpable cendre noire sur toutes les surfaces. On n'affiche ni richesse, ni sentiments. Chez les Lorrain-Mitterrand on ne parle jamais d'argent : " L'argent n'est rien en soi et il ne doit jamais être un sujet de conversation ". Son père, cet homme de nulle part portait " des jugements sévères sur le patronat, l'argent et le capital sur l'argent. Ses jugements m'ont profondément marqués ". À neuf ans, brutal changement : François entre pensionnaire au collège Saint-Paul à Angoulême. Il est bon en tout sauf en maths et en sciences. Il préfère la lecture encore et toujours : Claudel, Bernanos, Mauriac, Montherlant seront au fil des années ses découvertes et ses bonheurs. Une photo de lui à treize ans montre un adolescent au regard noir et pensif, qui a déjà cette bouche à la fois gourmande et méprisante à la fois. Il échoue à l'oral du bac : " Cet examen raté faute d'avoir émis un son articulé, je ne cesse de le passer " dira-t-il plus tard. Et cette timidité maladive qu'il n'a de cesse de vaincre, il ne l'oubliera jamais complètement, d'où cette distance parfois durement ressentie avec les autres. À dix-huit ans, il remporte cependant un concours d'éloquence à Bordeaux... Finalement il aura son bac, il se retrouve à Paris dans un foyer des frères maristes au 104, rue de Vaugirard. Il travaille beaucoup et il préfère plutôt passer pour un dandy qu'un laborieux. Il va au spectacle, discute, séduit, aime le sport et le théâtre. Mais son but dans la vie c'est déjà la politique. Il a une prodigieuse mémoire, une volonté et une énergie sans faille. Il étonne ses amis par sa culture et son esprit brillant, caustique, rapide. Il s'exerce à la critique dans la revue Montalembert, le journal du 104. Il r...

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