Devoir de Philosophie

Georges Rouault par l'Abbé Maurice Morel Il naquit le 27 mai 1871,

Publié le 05/04/2015

Extrait du document

rouault
Georges Rouault par l'Abbé Maurice Morel Il naquit le 27 mai 1871, 51 rue de la Villette à Belleville, d'une Parisienne et d'un Breton vernisseur de pianos chez Pleyel ; qu'il entra en apprentissage à quatorze ans chez un verrier du nom de Hirsch, et qu'après avoir fréquenté des cours du soir et une école d'arts décoratifs, il fut admis aux Beaux-Arts en 1891 par Elie Delaunay, auquel succéda à la fin de cette même année Gustave Moreau. Il obtient en juillet 1892 un prix d'atelier pour une série d'oeuvres à sujets religieux, en 1894 le prix Chenavard pour l'Enfant Jésus parmi les docteurs, en 1895 le prix Fortin d'Ivry et une récompense au Salon. Mais il se voit refuser, en 1893, le prix de Rome auquel il concourt avec son Samson tournant la meule et, également en 1895, avec son Christ pleuré par les saintes femmes qui avoisine aujourd'hui le Christ de Grünewald au Musée de Colmar. Après ce dernier échec, il quitte, sur le conseil de son maître, le quai Malaquais et dès lors n'a plus guère de vie publique qu'en ses expositions et ses procès. Exclu du Salon, ainsi que la plupart des élèves de Moreau, après la mort de celui-ci (en 1898), il se réfugie aux Indépendants et participe, en 1903, à la fondation du Salon d'automne. Il participa aussi, vers la même époque, à un misérable litige qui opposait un de ses confrères à la Municipalité de Bordeaux et, de la sorte, prit connaissance d'une Magistrature à laquelle il devait recourir pour son compte, de 1943 à 1947, afin de mettre un terme à la singulière affaire qui, pendant trente ans, réserva son oeuvre et jusqu'à sa personne à Ambroise Vollard. Quand on aura ajouté que Rouault s'éloigna rarement de Paris et jamais plus loin que la Suisse, qu'il fit un séjour à Ligugé avec Huysmans, fréquenta Léon Bloy, puis Jacques Maritain, fut conservateur du Musée Gustave-Moreau et qu'il est père de quatre enfants, on aura tracé tout son curriculum vitae. Mais tel quel, celui-ci dissimule un pittoresque que l'intéressé ne répugne pas toujours à dévoiler et, surtout, il laisse ignorer certains drames et certaines grandeurs dont sa peinture n'est que l'image. De ses confidences, retenons d'abord celle de son premier cri dont il pourrait faire aussi son dernier, car il prête autant à la prière qu'à la révolte. Cri d'une innocence emprisonnée dans un univers de mornes besognes et de misères banales, mais plus favorable peut-être qu'aucun autre à la lucidité intérieure : " Autre chose, autre part ". Nul risque toutefois que ce besoin d'au-delà n'égare cet être en une évasion trop gratuite. Il appartient à ce monde auquel nous devons tous les génies religieux de ces derniers temps : un Bloy, un Péguy, un Claudel, un Bernanos, et qu'on appelle si justement celui des humbles parce qu'il est en effet le plus proche de l'humus originel. Il est le fils d'un homme dont il nous suffit de savoir ce beau mot : " Ah ! ces femmes qui font souffrir le bois ! " Il n'est pas exagéré de prétendre que les êtres de cette race ont une idée du travail humain et un sens de la mat...
rouault

« par l'Abbé Maurice Morel. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles