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Gustav Stresemann 1878-1929 Dans la mythologie que les sociétés politiques sécrètent en permanence, Gustav Stresemann apparaît comme le héros allemand engagé au côté de son protagoniste, le Français Aristide Briand, dans le combat incertain pour la réconciliation des peuples.

Publié le 05/04/2015

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briand
Gustav Stresemann 1878-1929 Dans la mythologie que les sociétés politiques sécrètent en permanence, Gustav Stresemann apparaît comme le héros allemand engagé au côté de son protagoniste, le Français Aristide Briand, dans le combat incertain pour la réconciliation des peuples. Un héros tombé au champ d'honneur quelques jours après être intervenu à la tribune de la Société des Nations pour définir une fois de plus ses objectifs : élimination de la guerre, désarmement général, révision pacifique de statuts territoriaux. Et Briand lui-même -- en fin de carrière -- se trouve ainsi seul à un moment qualifié de décisif. Une grande occasion aura été manquée. Mais ce n'est pas la première fois qu'on éprouve ce sentiment de l'échec. La vie entière de Stresemann s'inscrit dans une période d'occasions manquées. Sa carrière, qui se déroule dans un milieu dépourvu de capacité d'anticipation, est celle d'un défenseur de causes perdues. Ce n'est pas qu'il soit à court de dons ou qu'il manque de personnalité. Avant de s'orienter vers des études solides d'économie, il a tâté d'une faculté des lettres. Si sa thèse est consacrée à un sujet très prosaïque, qu'il connaît bien puisque son père est brasseur : " L'évolution du commerce berlinois de la bière en bouteilles ", quelques essais poétiques laissent entrevoir une âme plus tendre à défaut d'une réelle sensibilité littéraire. Stresemann s'affirme d'emblée protestant libéral, mais aussi patriote allemand, monarchiste, bismarckien. S'il a été sensible au message des révolutionnaires de 1848, il n'en est pas moins marqué par la formidable personnalité de Bismarck. Réformisme et traditionalisme : c'est au fo...
briand

« Stresemann cependant s'accroche.

Le Parti national-libéral, condamné par l'histoire, est remplacé par un Parti populiste avec lequel il ira au combat.

Cette mutation ne lui apporte pas les gros bataillons, mais elle lui fournit la base sur laquelle il pourra fonder une politique, la sienne plus encore que celle de son parti. Il lui faudra du temps pour s'imposer, et le temps lui est mesuré.

Cet homme à la carrure solide, qui apprécie la bonne chère, est d'une santé fragile.

Et il arrivera trop tard au pouvoir.

Il ne pourra guère exercer d'influence dans la période trouble de l'immédiat après-guerre.

Sait-il lui-même ce qu'il veut ? N'a-t-il pas besoin, comme un grand nombre de ses compatriotes, d'un délai de réflexion pour prendre ses distances à l'égard de la monarchie, pour accepter la république, pour mesurer l'ampleur de la défaite et définir, à l'égard des traités et des exigences des vainqueurs, une politique réaliste ? L'échec de la “ politique d'exécution ”, la crise de 1923, l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises, l'effondrement du mark amènent Stresemann au pouvoir.

S'il s'impose alors, c'est par son poids politique propre, par l'influence qu'il a acquise sur la scène politique allemande, au Reichstag. C'est aussi que ses adversaires sentent que cet orateur, redoutable dans l'opposition, a le goût et le sens du pouvoir.

Le 13 août 1923, au plus fort de la bataille, le président Ebert le charge de former le gouvernement.

Vingt-quatre heures plus tard, Stresemann a réalisé l'impossible : un cabinet fondé sur la “ grande coalition ” des Socialistes, des Démocrates, du Zentrum et des Populistes.

Il tiendra douze semaines. La brève période pendant laquelle il assume la responsabilité du pouvoir ne se solde cependant pas par un échec.

Les troubles internes, en Saxe, à Hambourg, en Bavière, ont été réprimés et l'autorité de l'État rétablie.

De même le glissement dans l'inflation a été arrêté : le 15 novembre, le Rentenmark est instauré.

Et si l'échec de la résistance passive en Ruhr est un coup dur pour Stresemann, la position française n'en est pas pour autant consolidée.

Paris n'osera pas soutenir à fond le séparatisme rhénan.

De part et d'autre, on a pris conscience de la nécessité d'un compromis auquel l'Angleterre et les États-Unis, qui ont des intérêts à faire valoir, poussent avec obstination.

Face à la France, l'Allemagne n'est pas isolée.

Elle le sait.

Mais encore faut-il qu'elle modifie sa tactique. C'est alors que commence la grande carrière de Gustav Stresemann qui occupera, de novembre 1923 à sa mort, le poste de ministre des Affaires étrangères.

La chance pendant quelque temps le favorise.

La fin de la crise monétaire et la stabilisation du mark relancent l'activité économique.

A la fuite des capitaux succède un reflux qui entraîne une expansion foudroyante.

La mise en place du plan Dawes règle pour le moment la question des réparations. Restent les problèmes politiques qui concernent très directement Français et Allemands divisés par le Traité de Versailles qui, pour les uns, est une garantie de sécurité, et pour les autres, la perpétuation d'un rapport d'inégalité imposé par la force.

Stresemann n'a jamais caché son opposition au traité.

Ministre des Affaires étrangères, il travaillera sans relâche non seulement à en assouplir l'application, mais à en modifier les dispositions.

Il n'y aura donc pas de changement des objectifs, mais adaptation de la tactique.

Or, l'arrivée au pouvoir du cartel conduit à un infléchissement de la politique étrangère de la France,. »

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