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Henri VIII par G.

Publié le 05/04/2015

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Henri VIII par G. R. Elton Professeur d'Histoire constitutionnelle à Cambridge Sous le nom de Henri VIII qui fut roi d'Angleterre de 1509 à 1547, était né en 1491 le second fils d'Henri VII et d'Élisabeth d'York, deuxième gage d'union entre les deux dynasties hostiles du quinzième siècle. La mort de son frère aîné Arthur, en 1503, fit de lui l'héritier du trône, auquel il accéda en avril 1509, dans le déchaînement de bruyantes réjouissances. L'éternel optimisme des hommes l'emporte toujours sur les réalités de l'expérience et fait qu'ils accueillent des événements, tels qu'un changement de règne, avec l'espoir excessif d'un nouvel âge d'or ; pourtant, dans le cas d'Henri VIII, paraissaient de meilleures raisons que d'habitude. Le roi avait une allure impériale, impérieuse et altière. De tous les souverains d'Angleterre il fut le plus magnifique. Grand, athlétique, fort, il personnifiait l'idéal sportif de l'aristocrate de l'époque, il excellait dans les exercices les plus admirés alors. Jouteur habile dans les tournois, chasseur passionné, vraiment très bon archer et lutteur, c'était aussi un merveilleux danseur qui paraissait avec succès dans les bals masqués et les divertissements du même genre. En bref, il était le modèle de la perfection princière. En outre, grand lecteur et écrivain, il se plaisait dans la compagnie des hommes d'esprit et protégeait l'humanisme aussi bien que les arts. Son talent de musicien le distinguait de tous les autres rois d'Angleterre, bien que l'on doive dire que la renommée durable de ses chansons dépendit de son rang social plus que du génie qu'il manifesta. Dès ses débuts, il domina son époque, étant bien le colosse que présente son fameux portrait par Holbein. Même quand l'âge eut amené ses conséquences inéluctables, l'ascendant de sa personnalité sur le peuple ne diminua jamais. La quarantaine arrivée, il devint extrêmement gros et sa santé s'altéra ; vers 1536, il endura, par intervalles, les souffrances atroces d'un ulcère ouvert à la jambe, conséquence d'une chute au cours d'un tournoi, et son caractère s'aigrit. Mais bien qu'il dût se faire porter en litière pour diriger sa dernière campagne, il demeura jusqu'à la fin l'homme d'une force herculéenne, doué d'un véritable magnétisme personnel, d'une activité incessante et d'un esprit vigoureux. Son ardente personnalité se manifestait dans toutes sortes de directions ; bien que les plaisirs royaux lui aient naturellement pris une bonne part de son temps, jamais il ne négligea la politique, la science et la théologie qui avaient pour lui un intérêt plus sérieux. Cet homme supérieur récolta naturellement quantité de louanges, aussi bien de son temps que depuis, et bien entendu fit l'objet de nombreuses critiques après sa disparition. Dès le règne de sa seconde fille, sa mémoire était controversée : héros et scélérat, grand roi et misérable tyran. Pour certains historiens, il a été la personnification de la puissance récemment grandissante de l'Angleterre, l'architecte de sa marine, le prophète de son empire et le fondateur de son indépendance et de sa propre Église. A d'autres, il apparaît comme un monstre d'obstination ne pensant qu'à ses objectifs personnels, sournois et déloyal exagérément soupçonneux, meurtrier d'hommes et de femmes. Certains le considèrent comme un monarque constitutionnel, d'autres comme un despote. Pour quelques-uns, il est le héros protestant qui a sauvé l'Angleterre de l'emprise de la papauté, pour d'autres, le destructeur schismatique de la vraie religion et de ses martyrs. Les raisons de ces différences sont assez simples. Le règne d'Henri devait être du point de vue politique d'une extraordinaire violence. Le roi épousa six femmes ; il divorça de deux d'entre elles, il en fit décapiter deux, tandis qu'une mourut en couches et qu'une, enfin, (probablement à sa grande surprise), lui survécut. Parmi les hommes qui périrent sur l'échafaud figurent d'abord les principaux ministres de son père : Richard Empson et Edmund Dudley, sacrifiés au début du règne à sa recherche de la popularité ; ensuite les deux plus éminents personnages qui l'avaient servi : le cardinal Wolsey et Thomas Cromwell ; puis deux esprits marquants de cette époque et, en même temps, ses loyaux serviteurs : Thomas More et l'évêque John Fisher et enfin quelques-uns des principaux seigneurs de ce temp...

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