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Isidore de Séville vers 570-636 Que sa famille ait choisi l'exode ou

Publié le 05/04/2015

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Isidore de Séville vers 570-636 Que sa famille ait choisi l'exode ou subi la déportation de Carthagène à Séville, l'enfance de celui que l'Espagne et l'Église vénèrent sous le nom de saint Isidore de Séville, fut d'abord marquée directement par les graves événements politiques et militaires dont les provinces méridionales de la péninsule ibérique furent le théâtre, dans la seconde moitié du VIe siècle : tentatives de reconquête par les troupes de l'empereur Justinien ; campagnes et persécutions du roi unificateur, l'Arien Léovigild ; rébellion manquée du prince héritier Herménégild, converti au catholicisme, contre son père le roi de Tolède. De cette ténébreuse affaire, sur laquelle Isidore gardera dans toute son oeuvre un demi-silence réprobateur, l'inspirateur avait justement été le propre frère d'Isidore, celui qui l'avait élevé et instruit, dans l'ordre de la culture comme dans celui de la politique, ecclésiastique ou profane : l'évêque Léandre de Séville. Correspondant et ami du pape Grégoire le Grand, qu'il avait personnellement connu à Constantinople, ennemi acharné de l'arianisme, artisan enfin heureux de la conversion du roi wisigoth Reccared, second fils de Léovigild, Léandre couronne à la fois sa carrière politique et ecclésiastique au IIIe Concile de Tolède. L'hérésie arienne y est solennellement condamnée, y compris par les souverains wisigoths ; la conversion " de la race des Goths " et leur adhésion au credo de Nicée y sont hautement exaltées, en particulier dans l'homélie solennelle de Léandre. Ainsi se scellait, dans une euphorie grosse d'ambiguïtés et de risques, l'alliance du trône wisigothique et de l'autel catholique romain. En cette année 587, Isidore n'a encore, sans doute, qu'un peu plus de vingt-cinq ans. Cette suite d'événements, tour à tour dramatiques et exaltants, oriente de façon décisive sa vie et sa pensée : son action personnelle auprès des rois de Tolède successeurs de Reccared ; son activité d'organisateur de l'Église d'Espagne, bien au-delà des limites étroites de l'évêché sévillan ; son oeuvre littéraire si considérable, toute ordonnée à l'efficacité pastorale et à ce que l'on pourrait appeler l'éducation nationale de tous les sujets des rois de Tolède : qu'ils soient clercs, moines ou laï...
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« souche romaine, à renforcer et asseoir idéologiquement le régime politique implicitement fondé par le IIIe Concile de Tolède : une monarchie germanique devenue catholique, et comme telle appuyée aussi par le consensus des évêques espagnols, mais aussi appliquée depuis Léovigild l'Arien à imiter, dans ses insignes royaux comme dans ses effigies monétaires, le modèle impérial byzantin.

Ainsi achèvera-t-il dans le royaume unifié l'œ uvre politique et religieuse tout ensemble, dont son frère aîné Léandre avait réussi, après tant de difficultés, à poser les fondements. À la mort de son frère, en 600, Isidore recueille, sur le siège épiscopal de Séville, la mission de poursuivre l' œ uvre de Léandre, mais aussi les moyens appropriés à cette fin.

À la mort de Reccared, succèdent le règne éphémère de son fils Liuva II et les sept années de réaction arienne sous le règne de l'usurpateur Viteric : l'épiscopat d'Isidore commence par une expérience politique décevante et amère.

On ne s'étonnera donc point que sa petite somme théologique des Sentences se préoccupe de définir avec précision les devoirs de la royauté, conçue comme une fonction (officium )au service de la communauté humaine sur laquelle elle s'exerce.

L'angle sous lequel ce traité, souvent inspiré directement par les œ uvres de saint Augustin et de Grégoire le Grand, pose les problèmes de l'existence chrétienne dans les divers états de vie, est le plus souvent celui d'une éthique étroitement pragmatique.

La conception isidorienne de la royauté n'y échappe point, dans les cinq chapitres consacrés successivement aux sujets, aux détenteurs du pouvoir, à la “ justice ” et à la “ patience ” des princes, à la soumission qu'ils doivent nécessairement à leurs propres lois.

Chargés de maintenir par la rigueur de ces lois la moralité pratique de leurs sujets, les princes ne doivent pas se faire sur leur puissance d'orgueilleuses et vaines illusions.

Seule leur rectitude personnelle fonde leur royauté : “ reges a recte agendo ” .L'étymologie grammaticale dans laquelle Isidore, en bon héritier de l'Antiquité, voit un accès direct à la nature des choses, fonde ici tout un idéal du pouvoir suprême.

Stoïcisme antique et tradition biblique ne s'y fondent pas dans la simple équivoque d'un vocabulaire à double entrée.

La “ justice ” du prince est encore vertu cardinale, mais elle est aussi la sainteté accomplie dans le miroir des princes que David continue de tendre à ses successeurs.

Sa “ patience ” est encore clémence souveraine à la mode de Sénèque, mais surtout exemple édifiant de perfection morale chrétienne.

Et le dernier chapitre tente de définir prudemment les devoirs du prince envers l'Église : “ Les princes séculiers exercent parfois à l'intérieur de l'Église le faîte de la puissance dont ils ont été investis, afin de détendre par cette puissance la discipline de l'Église.

” Suit une théorie précise de l'exercice du bras séculier contre les adversaires de “ la foi et la discipline de l'Église ”.

Les ariens auront moins à en souffrir que les juifs.

Les racines antiques de certaines de ces idées se trouvent sommairement reprises dans le chapitre des Étymologies d'Isidore “ sur les royaumes et le vocabulaire militaire ” ; mais l'accent y est précisément mis sur la préséance de la piété du prince par rapport à sa justice. L'influence de cette idéologie ne s'est pas exercée par la seule diffusion littéraire de ces œ uvres.

Car Isidore a bien exercé un rôle de conseiller direct et actif près du successeur de Witerie, assassiné en 610, et de Gondemar, décédé en 612 : le roi lettré Sisebut, guerrier, poète et hagiographe, législateur et persécuteur des Juifs.

Sur ce dernier point, il est curieux de constater, malgré les idées émises dans les Sentences, combien le jugement d'Isidore en son Histoire des Goths demeurera gêné : “ En incitant les Juifs à la foi chrétienne, il manifesta au début de son règne un zèle mal éclairé.

Mais, comme dit. »

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