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Jacopo della Quercia vers 1374-1438 Jacopo della Quercia, fils de Pietro d'Angelo, orfèvre et sculpteur, naquit à Sienne ou dans le voisinage, vers 1374.

Publié le 05/04/2015

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Jacopo della Quercia vers 1374-1438 Jacopo della Quercia, fils de Pietro d'Angelo, orfèvre et sculpteur, naquit à Sienne ou dans le voisinage, vers 1374. Il est probable qu'il commença son activité en participant à la décoration de la cathédrale ; il est, en tout cas, évident que son style se forma dans un milieu où restait encore vivante la tradition des grands sculpteurs pisans. De récentes études ont montré qu'en 1392-1393 Jacopo fut à Florence parmi les sculpteurs qui travaillaient, avec Giovanni d'Ambrogio, à la porte de la Mandorle de Sainte-Marie-des-Fleurs. En 1401, il prit part, avec Brunelleschi et Ghiberti, au concours de la porte du Baptistère. Grande sera désormais sa renommée et les villes les plus florissantes de la Toscane et de l'Emilie se disputeront ses services. De 1406 date un de ses plus hauts chefs-d'oeuvre, la Tombe d'Ilaria del Carretto, dans la cathédrale de Lucques ; c'est à Lucques aussi que sont, à San Frediano, les dalles funéraires (1413-1416) et l'autel de la famille Trenta (achevé en 1422). A Sienne, où il était considéré comme un des citoyens les plus illustres et gratifié de charges publiques, il exécuta, en 1419, la Fonte Gala, aujourd'hui en grande partie détruite, pour la place du Campo : oeuvre d'une conception et d'une inspiration toutes modernes et un des plus nobles exemples de l'Humanisme figuratif. C'est aussi à Sienne, datant de1430, que se trouve le bas-relief des fonts baptismaux figurant l'histoire de saint Zacharie. Dès 1408, Jacopo avait travaillé en Emilie ; c'est de cette année que date la grande Madone de la cathédrale de Ferrare. De 1425 à1438, année de sa mort, il travaille, avec quelques interruptio...

« purement rythmique qui résulte du contraste entre les lourdes guirlandes et les ailes légères des légères mais ce rythme n'est plus purement linéaire, il s'établit, au contraire, entre les convexités des couronnes et les minces creux des ailes de sorte qu'un équilibre plastique des pleins et des vides, un sens nouveau de l'espace naissent de cette succession. Cependant, aucun intérêt intellectuel ou naturaliste ne s'attache à la naissance de ces valeurs spatiales.

Chez Donatello l'espace naît du geste, le geste d'une volonté, et celle-ci du sentiment très sûr de l'importance historique qu'ont les actions humaines ; l'homme se distingue de la nature parce qu'il en prend possession par un acte de force.

Chez Jacopo — comme le prouvent les statues épargnées de la Fontaine Gala — l'espace est implicite à l'attitude, au fléchissement des figures, au souffle aérien du modelé, au rythme puissant et délicat des lignes ; ses figures ne cherchent pas à s'imposer comme centre de la nature parce que leur beauté est elle-même “ naturelle ”.

C'est une beauté morale qui ne se manifeste pas dans leurs gestes ou actions, mais dans l'harmonie de leur être, dans la noblesse que leur confère leur antique ascendance historique typiquement “ latine ”. Si la figure d'Ilaria peut être associée aux vers de Pétrarque sur la mort de Laure, et les statues de la Fontaine au mouvement rythmique de ses pièces civiques et peut-être à l'allégorisme des Triomphes, les petites scènes sculptées de la porte de San Petronio ont la gravité solennelle de ses œ uvres d'histoire et de ses traités latins.

Ici vraiment, l'Humanisme de Jacopo se réalise comme une haute pensée de l'histoire et ses figurations ont davantage valeur “ d'exemples ” que celle d'évocation dramatique des faits : même le modelé semble reproduire le rythme solennel, pressé et démonstratif de la phrase latine. Rappelons que, dans les mêmes années où Jacopo sculptait ses bas-reliefs, Masaccio peignait la chapelle Brancacci à Florence ; il est difficile de trouver dans l'histoire de l'art deux manifestations plus expressives de leur époque tout en étant aussi divergentes.

En effet, le style “ vulgaire ”, vigoureux et populaire, de Masaccio et le “ latin de robe ” de Jacopo expriment le même idéal d'héroïsme moral, la même conscience d'une humanité nouvelle. Jacopo n'a pas recours aux illusions perspectives et ne se soucie point d'évoquer une scène par la mimique des personnages ; l'espace pour lui n'est pas préexistant à l'apparition, pour ainsi dire miraculeuse, de la personne humaine.

Il se contente de déterminer un plan légèrement incliné en faisant saillir le bord intérieur de sa plaque ; et ce peu de profondeur suffit à contenir une monumentalité de vision tellement neuve et puissante que Michel-Ange lui-même en sera impressionné, un siècle plus tard.

L'espace n'est rien d'autre ici que la transposition en termes plastiques d'une idée du temps, à savoir le temps historique.

Les fonds largement dégagés ont l'ampleur infinie de l'horizon, les reliefs des formes ont le mouvement à la fois calme et vif des spectacles éternels de la nature.

C'est pourquoi à l'intérieur de ces figurations, il est inutile de décrire un espace ; quelques indications concises suffisent à unir la masse plastique d'une figure avec le plan lisse du fond : l'espace devient dès lors un attribut humain.

C'est la dimension même de l'histoire. Cet espace “ historique ” représente pour ces figures ce qu'était, jadis, l'auréole lumineuse pour la figure d'un saint : quelque chose que le personnage apporte avec lui du monde supérieur d'où il vient, qui l'entoure et l'isole de toute contamination avec la vie terrestre quotidienne.

Pendant un temps, ce monde supérieur était celui de Dieu et des anges, désormais, il est celui des grands hommes et des grandes actions morales ; il est l'histoire.. »

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