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Jean-Sébastien Bach: vie et oeuvre

Publié le 11/06/2011

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Une année avant sa mort, Bach devint infirme : il perdit la vue. Seule sa force créatrice ne subit aucune atteinte. Il traça jusqu'à la fin ses notes d'une main ferme. Il s'éteignit le soir du 28 juillet 1750 dans sa soixante-sixième année.    La postérité immédiate et même ses contemporains, qui pourtant vénéraient sa personne, oublièrent rapidement ses Oeuvres. Cela s'explique aisément par la rapidité de l'évolution du style nouveau. Mais son art devait infailliblement ressusciter, car la substance en est si prodigieuse que chaque génération et chaque artiste doit tenter d'en pénétrer ses mystères sans crainte de jamais parvenir à les résoudre. C'est pour cette raison, et non seulement à cause de son fond métaphysique, que la musique de Bach restera pour l'humanité une manifestation des puissances surnaturelles, à la fois exempte de toute banalité et jaillissante d'une force vitale et spirituelle. 

« Sébastien ne fut pas un enfant prodige ; du moins si l'on en juge superficiellement ne se forma-t-il pas autrementque nombre d'apprentis bien doués de sa famille au métier d'art qui était celui des Bach.

Toutefois, à l'âge de dixans, il semble avoir fait un pas énorme dans l'ordre intellectuel.

Il devance ses camarades d'école, et il est probableaussi qu'il dut stupéfier son brave pédagogue de frère, sans doute même éveiller quelque peu sa résistance par lescaprices de son talent.

Nous ne savons, il est vrai, rien de précis à cet égard. Quand Johann Sebastian eut atteint ses quinze ans, et eut fait sa confirmation, le temps vint pour lui ainsi que levoulait la tradition corporative de chercher un gagne-pain.

Comme il n'aspirait pas aux études universitaires, le peuqu'il gagnait en chantant matines dans le chOeur de l'église Saint-Georges à Lüneburg, lui suffisait.

Cette institutionlui offrait, outre la possibilité de poursuivre ses études, les trésors d'une bibliothèque musicale de choix.

C'est doncl'esprit dispos qu'il alla de l'avant. Fait significatif : Sébastien ne reste pas dans le "climat" musical de la Thuringe, qui avait, des siècles durant,entouré de sollicitude le développement artistique de sa famille, tout en la confinant dans ses étroites limites.

Plusvivement conscient de la dignité qu'exigeait l'art de l'organiste, il s'efforcera d'atteindre l'ancien centre culturel desvilles hanséatiques du nord.

Là, parmi les premiers maîtres qui l'accueillirent, le plus vivant et le plus remarquable estcertainement l'organiste de Saint-Jean, Georg Böhm.

Ce qu'il a été pour le jeune Bach en tant que force stimulantese retrouve, inaltérable, dans ses Oeuvres ultérieures, notamment dans ses Choralvorspiele. Une excursion de Lüneburg à la ville musicale de Hambourg met Sébastien en contact artistique direct avec lessplendeurs éblouissantes de la science de l'orgue, grâce à l'octogénaire, Jan Adams Reinken, peut-être aussi avec lapersonnalité géniale de Reinhard Kaisers.

Un séjour dans la ville-résidence lunebourgeoise de Celle lui fait connaîtrepersonnellement les maîtres français du clavecin.

De cette école très particulière qui n'avait, il est vrai, pas encoreatteint son complet développement (le chef de ce groupe, François Couperin, était alors tout jeune encore), lejeune Bach n'entendit la musique que d'une façon fugitive, mais, par la suite, au cours de ses études, cette musiquel'a toujours accompagné, et ce stimulant des maîtres du clavecin reste, dans son Oeuvre créatrice, un élémentd'une grande importance et d'un haut intérêt.

Avant toute chose, Bach a adopté les éléments fondamentaux de latechnique ornementale du jeu des grands maîtres français, ainsi que les traits mélodiques ; il en résulta tout d'abordun détachement, puis une différenciation de son style de clavecin par rapport à sa technique d'orgue, ainsi qu'onpeut l'observer nettement plus tard dans les Suites, et tout autant en maint passage des Préludes du Clavecin bientempéré, des Toccates et des morceaux à allure d'improvisations. Toutes ces impressions que Bach recueillit à Lüneburg, à Hambourg et à Celle complétèrent d'heureuse façon sesconnaissances.

Dès lors, il en savait assez pour entrer dans la carrière avec une jeune et déjà remarquable maîtrise.Il échoua dans sa tentative en vue d'obtenir un poste d'organiste à Sangershausen, mais nous le trouvons, le 10avril 1703, dans le petit orchestre de musique de chambre du duc Jean Ernest, amateur de musique, à Weimar.

Il acertainement eu là une excellente occasion de se perfectionner dans son art de prédilection, celui de l'orgue, carl'estime dont, peu de temps après, il jouissait dans l'église Saint-Boniface à Arnstadt allait déjà à l'organiste fameux,au spécialiste de l'orgue.

Le 14 août 1703, à peine âgé de dix-huit ans, il était engagé et introduit dans sa nouvellecharge. Le service divin, peu absorbant, lui laissait largement le temps de mettre à profit et cela avec le plus grand zèle lesOeuvres des célèbres compositeurs de l'époque, au point de vue de la technique et du phrasé.

De la musique, detemps à autre, des séances de musique chez le comte Antoine Günther, lui offraient une occupation variée.

Ilcompose alors des morceaux pour orgue et clavecin, d'un accent personnel très prononcé ; en outre, ses premièrescantates d'église, celle, si fine, si impétueusement juvénile avec l'éclat de ses trompettes, "Car tu ne laisseras pasmon âme en enfer", composée pour la fête de Pâques.

Mais Sébastien sent qu'il n'a pas encore fini d'apprendre.

Ildemande au Conseil un congé de quatre semaines pour se rendre à Lübeck.

C'est là que travaille depuis desgénérations le vieux et très fameux organiste Dietrich Buxtehude, de Helsingborg, en Suède.

Le monde des artsprononce son nom avec vénération.

Ses "Abend-musiken" dans l'église Sainte-Marie ont une réputation européenne; Bach entend des concerts "extraordinaires" de ce genre : de la musique pour funérailles et pour fête à l'occasiondu changement d'empereur ; il prend tout son temps pour tirer profit des représentations et pour apprécier enconnaisseur la technique multiforme du vieux maître.

Lorsqu'il retourne à Arnstadt, quatre mois se sont écoulés aulieu des quatre semaines de congé.

Bientôt les bons bourgeois remarquent combien ses forces créatrices se sontépanouies, enflammées au contact des fantaisies mystiques de Buxtehude ; mais ils s'en aperçoivent avecmécontentement, "confondus" par les nombreuses et "bizarres Variations" et les "sons étrangers" qu'il mêle àl'accompagnement du Choral.

On se plaint aussi de ce qu'il ne sait pas comment se comporter avec les élèves, lorsdes répétitions du chOeur ; d'autres vexations, plus ou moins justifiées, soulèvent contre lui de l'opposition et luigâtent peu à peu toute joie dans son activité professionnelle à Arnstadt.

Le fait qu'on l'appelle, en 1707, à occuperle poste d'organiste de l'Église Saint-Blaise, dans la ville impériale de Mühlhausen, arrive donc comme un hasardprovidentiel. Le petit héritage d'un parent avait mis le jeune maître dans l'agréable situation de pouvoir, ainsi que le lui permettaitla coutume, amener une compagne à son foyer.

Ce fut Marie Barbara Bach, de Gehren, excellente musicienne et sacousine au second degré, la future mère de deux fils remarquables : Wilhelm Friedmann et Carl Phillipp Emmanuel. Sa situation plus élevée à Mühlhausen où Bach avait eu d'importants prédécesseurs procura au jeune musicien untravail agréable.

Il se met à l'Oeuvre, plein d'enthousiasme : nous le voyons alors cherchant à se procurer un"recueil des morceaux religieux les plus choisis".

Son zèle s'étend jusqu'aux villages environnants dont il alimente les. »

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