Jérôme Fracastor 1483-1553 Jérôme Fracastor naquit à Vérone en 1483.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
contagion, il faut que l'altération qui se manifeste dans l'objet infecté soit de même nature
que celle qui existe dans l'objet infectant.
” Tel est le principe qu'il pose au début de son
travail.
C'est dans le troisième livre de cet ouvrage que se trouve le traité en prose de la
syphilis.
Comparé au poème qui parut en 1530, il est facile de se rendre compte que le
premier est simplement la paraphrase poétique du second.
Il nous reste maintenant à
apprécier Fracastor comme poète et médecin.
“ La mission de poète de Fracastor ne doit pas avoir pour but unique de charmer
l'imagination et de recréer l'esprit.
Servir les hommes et les rendre meilleurs, telle est sa fin
suprême.
” Outre quelques poésies légères, nous avons de lui trois poèmes : Alcon sive de
cure canum venaticorum (L'Art d'élever et de soigner les chiens de chasse ) ; Joseph , poème
inachevé, et enfin l' œ uvre magistrale qui fit sa gloire : Syphilidis sive morbi Gallici (1530),
dont l'élégance et la pureté des vers les ont fait comparer à ceux de Virgile.
Ce poème fut
dédié au célèbre Bembo, prince de l'Église et secrétaire intime de Léon X.
Ce poème passe
trop souvent pour une œ uvre de fantaisie.
Or, il est avant tout un traité médical.
De temps
à autre, l'exposé technique s'y interrompt pour faire place à quelque allégorie.
On sait la
fiction poétique imaginée par Fracastor : le berger Syphilus a gravement offensé le Soleil et
pour le punir, le dieu lui envoie le mal vénérien, auquel les habitants ont donné le nom de
syphilis, en mémoire du pâtre Syphilus qui fut le premier homme frappé par cette maladie.
Fracastor rapporte l'opinion générale sur la provenance américaine de cette affection sans
l'affirmer, car il attribue la nouvelle maladie à une conjonction funeste des astres.
L'astrologie était alors regardée comme une science positive, les médecins en tiraient
quelquefois aide et secours afin d'expliquer les faits naturels, dont les causes échappaient à
la sagacité humaine.
Fracastor admet la transmission sexuelle pour la plupart des cas, mais
il admet aussi la naissance spontanée dans l'organisme :
“ J'ai bien souvent hors du sentier du vice
Vu dans un sein vierge encore et pourtant condamné
Naître de ce fléau le germe spontané.
”
Il décrit l'accident initial, l'incubation lente, à “ trois à quatre mois lunaires ”, entre le
développement du chancre et l'apparition des accidents.
La période secondaire est
admirablement exposée : d'abord les exanthèmes, la roséole, la chute des cheveux, des
sourcils, qui “ rend les gens en butte au ridicule, les uns sans sourcils, les autres la tête
dénudée ”.
La période tertiaire est parfaitement décrite, mais il semble bien que Fracastor
ait vu surtout des formes malignes mutilantes, phagédéniques ou de tertiarisme précoce.
Quant aux moyens thérapeutiques recommandés par Fracastor et qui méritent d'être
retenus, ils sont au nombre de trois : l'exercice, le mercure et le gaïac.
Sur le traitement
spécifique par excellence : le traitement mercuriel, il proscrit les fumigations totales, mais il
admet les fumigations partielles.
Les frictions ont sa préférence.
Néanmoins, il croit
comme les autres que l'épouvantable salivation provoquée éliminait l'humeur dans
laquelle le virus est incorporé.
Le troisième livre du poème est consacré au gaïac, a “ le
saint bois ”, dont l'activité est affirmée par tous les auteurs du temps et dont Fracastor a
fait un éloge dithyrambique.
On en faisait un décocté..
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