Devoir de Philosophie

La classe ouvrière, une classe en déclin ?

Publié le 16/08/2012

Extrait du document

Certes la société se décompose en classe sociale mais cela ne signifie plus tout à fait la même chose qu’au temps des théories marxistes.    Depuis les années 60, le nombre d’ouvrier décroît, cela est du à la nouvelle organisation du travail. Cependant, les ouvriers sont encore nombreux, en effet ils représentent la seconde PCS avec 21% de la population, d’après une étude de l’INSEE en 2009.    Certes moins visible, plus éparpillée et moins mobilisée mais toujours existante, la classe ouvrière prend aujourd’hui un nouveau visage. Elle évolue, se diversifie en même temps que la société et les conditions de vie. On peut voir apparaître un nouveau groupe plus large réunissant ouvrier et salariés, la classe populaire, néanmoins elle ne développe pas une identité spécifique. Cependant, cette classe reste défavorisée et les inégalités au niveau de la situation économique semblent similaires mais elles ne le sont pas au niveau de la précarité de l’emploi. Ainsi, les classes populaires sont donc plus une catégorie qu’une classe sociale.

« jusqu'alors si forte.La nature du travail de l'ouvrier se modifie, le physique est moins présent pour laisser la place à des objectifs de qualité, et de maintenance.

L'automatisation et lamondialisation demandent aux ouvriers une meilleure qualification pour lutter contre la concurrence de plus en plus rude.

Cela produit un reclassement de certainspostes et une augmentation du temps de scolarisation. Les trente glorieuses apportent aux ouvriers un accès aux biens de consommation durables avec l'augmentation des salaires.

Mais cette période est égalementmarquée par une place reconnue dans la société pour les femmes, des études qui augmentent dans la durée, la critique importante de la notion d'héréditéd'appartenance à une classe avec des auteurs tels que William Lloyd WARNER, des intérêts qui s'individualisent.

En d'autres termes, la société se « moyennise »[10]et les conditions de vie s'égalisent entre les groupes sociaux. La classe ouvrière se dissipe avec la disparition de la notion de prolétariat et l'ouvrier se fond petit à petit dans la masse salariale.

En déclin, éparpillés, moinshomogènes, les ouvriers ont perdu certains traits d'une classe sociale au sens strict.

En d'autres termes, c'est la fin de « la classe ouvrière », au sens marxiste du terme.Cependant, elle n'en reste pas moins une réalité sociale et constitue une classe qui loin de disparaître reste toutefois dominée. MARX, dans son Manifeste du parti communiste stipule bien que les classes ne peuvent être définies séparément.

Elles n'existent que dans leur rapport aux autresclasses.

L'opposition prolétariat/bourgeoisie définie par MARX est aujourd'hui dépassée, la notion de classe sociale ne signifie plus la même chose qu'à cette époque.En effet, on parle plus aisément de nos jours, de mode de vie, de niveau de vie, d'activités et valeurs communes.

On utilise le terme de « moyennisation » selon HenriMENDRAS[11], c'est-à-dire, la constitution d'une vaste classe moyenne réduisant les positions extrêmes dans la stratification sociale et rapprochant les modes et lesniveaux de vie, William Lloyd WARNER lui, parlera de « consensus ».

L'élévation du niveau de vie permet aux ouvriers d'entrer dans la société de consommation.Ainsi, pour certains biens, la différence entre ouvrier et cadre est minime. En référence aux documents publiés par Louis CHAUVEL[12], il est à remarquer que d'un point de vue économique, la comparaison entre ouvrier et cadre estrévélatrice d'inégalités.Tout d'abord au niveau des revenus d'activité et des effets de la redistribution, mais également du patrimoine immobilier ou financier.

Les inégalités économiques ontun caractère cumulatif : elles s'entretiennent les unes les autres et leur importance est telle que, notamment dans la tradition marxiste, ce sont elles qui produisent lastructure fondamentale de la société.

Ces analyses sont tout de même contrées par de nombreux auteurs parce qu'elles tendent à minorer l'importance d'autresinégalités.

(Inégalités de sexe, de capital culturel[13], de pouvoir politique[14])…On peut observer une réelle augmentation des inégalités salariales depuis les années 90.

Elle prend la forme d'une stagnation des plus faibles revenus salariaux etd'une hausse des plus hautes rémunérations en référence au niveau hiérarchique.

La stagnation des revenus salariaux les plus faibles entraîne une précarité croissantede l'emploi, qui génère des périodes de chômage.

Cela s'explique par la recherche permanente du profit du patronat, en effet, l'augmentation des charges salariales aengendré une vague de licenciements.

De plus, la mondialisation par la mise en concurrence des travailleurs pauvres des pays les plus pauvres avec ceux des paysriches comme la France, a diminué les salaires des ouvriers et salariés français.

Seuls les mieux qualifiés dans leurs domaines ont trouvé de nouveaux débouchés surla planète entière. Même si la place des individus dans la société, est fortement influencée par les richesses économiques, elles ne sont sûrement pas les seules responsables du déclin dela classe ouvrière. Certes, les ouvriers manifestent un sentiment d'appartenance de classe moins développé que lors de l'après guerre, cependant, leur dispersion ne les empêche pas deconserver une certaine homogénéité sociale.

Autrement dit, les individus ayant le même statut socioprofessionnel montrent des régularités dans l'organisation de lavie sociale et culturelle: des comportements, des opinions, des attitudes similaires.

Par exemple, en matière de consommation, de culture, d'orientation politique.Les ouvriers montrent une tendance à s'intégrer aux pratiques sociales, culturelles des autres classes, néanmoins, leurs conditions de vie, leurs revendications lespoussent encore à se rassembler.

(Manifestations contre la réforme de la sécurité sociale de 1995, les réformes des retraites de 2003 et 2010)On peut remarquer[15] dans les documents de l'observatoire des inégalités.

Par exemple, les ouvriers sont inférieurs aux cadres en ce qui concerne la hiérarchiesociale.

En effet, les ouvriers ont un niveau de qualification moins important, peu de responsabilités au sein de leur entreprise et leurs conditions de travail sont plusdifficiles.

Dans la logique de profit, la charge de travail est en perpétuelle augmentation, et le contrôle renforcé, ce qui entérine une pression ressentie par le salarié.Il est important également, de souligner que, les tables de mobilités sociales mettent en avant le caractère d'appartenance à une PCS[16] non figée.

Selon D.BERTAUX, « la mobilité sociale désigne les passages d'individus d'une catégorie sociale à une autre, soit : au cours de leur vie professionnelle, soit par comparaisonavec leur catégorie sociale d'origine »[17] « Travailleurs, ouvriers […] Ce ne sont pas des gros mots », « la classe ouvrière existe toujours », déclarait l'ancien premier ministre Pierre Mauroy à Lionel Jospin,alors candidat à l'élection présidentielle de 2002.

Ainsi avec ses propos, il rappelle la réalité du prolétariat. Certes la société se décompose en classe sociale mais cela ne signifie plus tout à fait la même chose qu'au temps des théories marxistes. Depuis les années 60, le nombre d'ouvrier décroît, cela est du à la nouvelle organisation du travail.

Cependant, les ouvriers sont encore nombreux, en effet ilsreprésentent la seconde PCS avec 21% de la population, d'après une étude de l'INSEE en 2009. Certes moins visible, plus éparpillée et moins mobilisée mais toujours existante, la classe ouvrière prend aujourd'hui un nouveau visage.

Elle évolue, se diversifie enmême temps que la société et les conditions de vie.

On peut voir apparaître un nouveau groupe plus large réunissant ouvrier et salariés, la classe populaire,néanmoins elle ne développe pas une identité spécifique.

Cependant, cette classe reste défavorisée et les inégalités au niveau de la situation économique semblentsimilaires mais elles ne le sont pas au niveau de la précarité de l'emploi.

Ainsi, les classes populaires sont donc plus une catégorie qu'une classe sociale. Certains modes de consommation pourraient laisser penser à chaque individu, qu'il appartient à une « classe moyenne » regroupant la majeure partie de lapopulation.

Néanmoins les marges de cette nouvelle catégorie fabriquent des exclus et des privilégiés.

D'un côté des exclus qui cumulent les handicaps sociaux et del'autre des privilégiés qui garde une conscience de classe forte. Dans une société duale, la lutte des classes s'est effacée devant les questions de l'intégration et de la marginalité.

Certes les problèmes ouvriers existent toujours, maisils ne sont plus au centre de l'actualité.[18] -----------------------[1] Selon les définitions des dictionnaires Larousse 2007 et Hachette 2010.[2] [3] Wiliam Lloyd WARNER, (1898-1970) Sociologue américain à l'origine d'une enquête empirique sur la société américaine.

Ses observations statistiques luipermettront de définir douze classes à partir de la situation économique, du statut social, et du prestige.

Ces différentes classes soulignent l'idée d'un continuumsocial, les strates apparaissent comme des couches liées et continues ou les individus peuvent aller et venir entre elles. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles