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L'Académie française : sa fondation, ses travaux, son rôle

Publié le 14/04/2011

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C'est encore un salon que l'Académie française, un salon officiel, investi d'une mission régulière à l'effet, de veiller à la conservation de la langue. L'idée de celle institution n'était pas nouvelle.

L'Italie avait déjà des académies célèbres. En France, sous la protection de Charles IX et de Henri III, une académie avait tenu des séances au Louvre. Au début du XVIIe siècle, diverses réunions se tenaient chez des particuliers, chez Mlle de Gournay, chez Colletet, chez Chauveau le graveur, au bureau d'adresses fondé par Renaudot ; elles contenaient en germe l'institution académique : l'idée était dans l'air. C'est aux réunions qui se tenaient chez Conrart qu'il faut rattacher l'origine de l'Académie. Depuis l'ail-née 1629, écrit Pellisson qui s'en fait l'historiographe, des « gens de lettres d'un mérite fort au-dessus du commun «, Godeau, Gombaud, Chapelain, Giry, Habert, de Serizay, l'abbé de Cerizy, de Maleville, se réunissaient chez Conrart. Là ils s'entretenoient familièrement, comme ils eussent fait en une visite ordinaire et de toutes sortes de choses, d'affaires, de nouvelles, de belles-lettres. Que si quelqu'un de la compagnie avoit fait un ouvrage, comme il arrivoit souvent, il le communiquoit volontiers à tous les autres, qui lui en disoient librement leur avis. Le secret, d'abord bien gardé, finit par s'ébruiter. Boisrobert, abbé, poète, nouvelliste, et homme à tout faire au service de Richelieu, parla de ces réunions à son maître. Richelieu s'y intéressa, « car il avait l'esprit naturellement porté aux grandes choses et il aimait surtout la langue française en laquelle il écrivait lui-même fort bien «. Il lui parut en outre qu'il pouvait y avoir là un moyen pour étendre aux choses de la littérature cet esprit de discipline qu'il faisait triompher dans la politique. Aussi, fit-il demander par Boisrobert a si ces personnes ne voudraient point faire un corps et s'assembler régulièrement et sous une autorité publique «. Les amis de Conrart auraient souhaité refuser. Ils pressentaient que leurs réunions, en devenant officielles, allaient perdre de leur charme ; ajoutez que plusieurs d'entre eux appartenaient à des grands seigneurs ennemis du cardinal. Ils cédèrent néanmoins, sachant a qu'ils avoient affaire à un homme qui ne vouloit pas médiocrement ce qu'il vouloit «. Richelieu leur laissa d'ailleurs une entière liberté pour l'organisation de la compagnie et la rédaction des statuts.

 

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