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Le Césarisme

Publié le 22/02/2012

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Le terme « césarisme » fut employé pour la première fois par François Auguste Romieu dans L'Ere des Césars, en 1850. Il désigne un système de gouvernement comparable à celui qui fut instauré par César: le pouvoir d'origine démocratique est exercé sans partage par un homme. Il diffère donc de la monarchie française en ce qu'il a son fondement non point dans le droit divin, mais dans une désignation populaire. Le concept a été utilisé par Mommsen dans son Histoire romaine et, au XIXe comme au XX° siècle, par ceux qui entendaient disqualifier un pouvoir qu'ils réputaient trop personnel. Ainsi, le reproche de césarisme a été souvent adressé au premier et au second Empire français. Le mot évoque évidemment d'abord Jules César, qui d'ailleurs fut dictateur sous la république, et tous ceux qui lui succédèrent après un intervalle d'une quinzaine d'années, mais il porte aussi à réfléchir sur la notion plus ancienne et plus générale de tyrannie, et d'abord sur le type de royauté que connut l'antiquité gréco-romaine.

« toutefois quelques tyrans bienveillants : Pisistrate, par exemple, qui régna à Athènes de 561 à 527 avant J.-C.,protégea les arts, fut aimé du peuple et à qui son fils succéda. L'empireComme les tyrans grecs, Caïus Julius César (100-44 avant J.-C.) ne voulait pas que le monde appartînt à trois centsfamilles patriciennes.

Animé par une puissante ambition (à Cadix, il pleura devant la statue d'Alexandre le Grand : «Amon âge, il avait conquis le monde, et je n'ai encore rien fait »), doué de multiples talents — chef de guerre ethomme politique, mais aussi orateur, historien (voir à Biographie) — il sut s'appuyer sur le peuple pour gouverner ensouverain absolu, mais sans entreprendre une restauration monarchique et en demeurant dans le cadre desinstitutions républicaines.

Il illustre ainsi la définition que donne Zvi Yavetz du césarisme : « une forme degouvernement qui, sous l'apparence d'une monarchie légitime, est en fait fondé sur l'épée.

Les vieilles institutionsrestent inchangées.

Les magistratures conservent leurs anciennes dénominations.

La réalité se cache derrière unefaçade d'astucieuses fictions légales ».C'est après l'assassinat de César (à la suite d'une conspiration fomentée par un groupe de sénateurs désireux deramener au gouvernement l'aristocratie républicaine), et après plusieurs années de lutte pour le pouvoir, que celuiqu'il avait adopté comme son fils dans son testament, Octave, deviendra de fait le premier empereur, en 27 avantJ.-C., sous le nom d'Auguste : Tacite rapporte qu'il avait «séduit le soldat par ses dons, le peuple par sesdistributions de blé, tout le monde par les douceurs de la paix ».L'Empire romain durera de 27 avant J.-C.

à 476 après J.-C.

Les douze Césars — c'est-à-dire Jules César et ses onzepremiers successeurs, regroupés ainsi en raison du livre de Suétone, Vies des douze Césars, mais de manière facticecar les six derniers sont étrangers à la famille — seront suivis des Antonins puis de nombreux autres jusqu'à RomulusAugustule, le dernier, qui régnera en 475 et 476 de notre ère.A Rome, l'empereur doit légalement être choisi par le sénat.

En fait, la plupart des successeurs d'Auguste serontdésignés par leurs prédécesseurs ou imposés par leurs troupes.

Les pouvoirs de l'empereur — théoriquementexerçant une magistrature — se sont peu à peu accrus et généralisés.

Chef du culte, il nomme les prêtres; chefsuprême des soldats, il a droit de paix et de guerre; il nomme les sénateurs et il a le droit de voter le premier ausénat; il peut annuler les lois et les décisions autres que les siennes.

Enfin, il a une fortune personnelle considérableet il n'établit pas toujours de distinction entre celle-ci et le trésor public.

Son effigie figure sur les monnaies.Le nom personnel de l'empereur est encadré par les titres «Imp(erator) Caesar » et « Aug(ustus)».

Il est couronnéde lauriers et il s'assied sur la chaise curule.

L'impératrice a droit au titre d'Augusta.

Mais le principat n'est pashéréditaire.Si d'anciennes magistratures ont été maintenues sous l'empire, de nouvelles ont été créées, qui ont pris del'importance : le préfet du prétoire, chef de la garde prétorienne (la garde personnelle de l'empereur), le préfet de laville, chargé d'administrer Rome, ou le préfet des vigiles, qui veille à la sécurité de la capitale, tous nommésdirectement par le Prince (voir à Magistrats).

En fait, les empereurs romains ont poursuivi une oeuvre decentralisation efficace, tout en concentrant progressivement tous les pouvoirs entre leurs mains.Aussi, au Bas-Empire, le sénat n'existait-il plus que de façon formelle.

La personne de l'empereur, en revanche, étaitdevenue sacrée.

C'est sous la pression d'une situation devenue de plus en plus difficile à contrôler que lesempereurs renoncèrent à certaines prérogatives et réalisèrent une répartition territoriale : Théodose, qui étaitchrétien, partagea en 395 l'empire entre ses deux fils, Arcadius qui eut l'Orient, et Honorius qui eut l'Occident.. »

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