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Le concept de la force vitale chez les Esquimaux

Publié le 26/10/2011

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L'enfant baptisé est alors un être complet; il est aussi dépositaire d'une sorte de capital humain qu'il est souhaitable d'augmenter. Comment? Nous avons dit brièvement que l'homme n'était pas seul, pour les Esquimaux, à posséder une énergie vitale; il y a aussi les animaux.

« les hommes, le nom finit par s'identifier à la personne qui le porte; le prononcer c'est la rendre vivante c'est appeler toutes les forces de l'individu : le nom résume; non seulement il évoque une silhouette ou un sourire, mais aussi le caractère, l'a­ dresse, l'expérience et la sagesse de qui le porte il convient donc de le respecter.

Aussi lorsque l'enfant est baptisé, il devient respectable.

Le fait que le baptême suffise à c renforcer » son énergie vitale est il­ lustré par la l'Outume Esquimaude de nom­ mer le plus rapidement possible les jeu­ nes chiens « ...

pour les empêcher de mou­ rir :..

Quant à l'enfant, la détermination de son nom est importante; il convient de le choisir le plus puissant possible, le plus « chargé » d'énergie vitale.

Souvent un sor­ cier en décide, après avoir consulté les es­ prits, parfois un malade le révèle dans le délire qui l'habite, parfois un événement étrange devient le signe révélateur.

Le plus souvent c'est le nom d'une personne morte - et que l'on ne nommait plus pour ne pas troubler l'ordre -, fréquemment c'est celui d'un vieillard, grand-père, ou grand­ mère.

Les noms Esquimaux n'ont pas de genre; leur adaptation est donc facile.

Mais il y a plus encore : d'abord, et ceci n'est pas particulier aux Esquimaux, les noms se répètent, dans une même famille toutes les trois générations, c'est-à-dire que le petit-fils porte le nom de son grand-père; cette règle n'a d'ailleurs rien d'absolu, elle indique simplement un souci de perpétuer certains patronymes, pour sauvegarder, à l'intérieur du cercle de famille, l'énergie qu'ils représentent.

Ensuite, le « rang » familial a tendance à se substituer au nom ltd-même; il est courant d'entendre une mère appeler sa fille : « Petit papa », si l'enfant porte le nom de son grand-père! Il n'y a aucun doute que le nom « con­ tienne » l'essentiel des forces vitales d'un individu : une grande part de l'éducation des enfants Esquimaux est tributaire de cette croyance.

L'observateur est immédia­ tement frappé par la place que l'enfant tient dans une famille et par la prompti­ tude avec laquelle ses moindres désirs sont exaucés; il n'est jamais question d'un châ­ timent corporel, rarement d'une répri­ mande.

Une telle manière de faire est com­ m~ndée, pour une part, par l'amour que les parents portent à leur progéniture comme par le c climat » particulier de la vie familiale : les enfants apprennent vite, par eux-mêmes, quelles limites s'opposent à leurs caprices; mais pour une autre part, c'est la croyance à la réincarnation (ce terme étant d'ailleurs mal choisi) de l'ex­ périence et de la sagesse d'un vieillard qui empêche l'adulte de s'immiscer dans les fantaisies des jeunes : puisqu'ils en savent autant et même plus qu'un homme mftr, pourquoi vouloir les corriger? Et cette ma­ nière de voir est tellement ancrée dans les esprits qu'à l'heure actuelle, où la croyance à cette c réincarnation » n'existe presque plus, le système d'éducation persiste.

Capturer l'énergie L'enfant baptisé est alors un être com­ plet; il est aussi dépositaire d'une sorte de capital humain qu'il est souhaitable d'aug­ menter.

Comment? Nous avons dit briève­ ment que l'homme n'était pas seul, pour les Esquimaux, à posséder une énergie vitale; il y a aussi les animaux.

Chaque fois qu'un homme tue un animal il profite, dans une certaine mesure, de la force de celui-ci, il l'intègre à son stock personnel, en sorte que le problème - posé ici d'une manière toute théorique - consiste , d'abord, à devenir fort et habile chasseur pour, ensuite, capturer et emmagasiner des énergies.

L'Univers s'appelle, en Esquimau, Sila; c'est une force indéfinie et mystérieuse as­ sez comparable au Mana des Polynésiens; dans une certaine mesure, Sila englobe toutes les autres forces de la nature et des humains ct l'enfant puis l'adolescent, puis l'homme mftr, doivent essayer de cap­ ter une part de Sila ou, du moins, de pré­ server leur énergie propre en ne l'opposant pas à la force omnipotente.

Les amulettes sont destinées à cela; on les coud dans le dos ou la nuque dès le plus jeune âge, parfois on les pend à la ceinture.

Tout, en principe, peut servir d'amulette, mais une dent d'ours, une patte de faucon, une peau de lemming ont, entre autres, une valeur particulière.

Signification des interdits Par ailleurs, il convient de se conformer aux règles, aux « interdits :.

destinés à em­ pêcher tout froissement avec Sila ou des forces moins importantes.

On a vu que ces interdits présidaient à la naissance et dans cette occasion, certains d'entre eux concernent déjà l'enfant; par exemple, le. »

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