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L'Ecriture : Evolution de l'écriture. - Le développement des écritures de mots. - La formation des écritures analytiques.

Publié le 29/11/2011

Extrait du document

Des quatre types d'écriture qui ont été énumérés dans la précédente section, le premier (écriture logographique) est aussi le plus ancien; c'est lui qui fournit les textes initiaux égyptiens, mésopotamiens et chinois. L'alphabet n'apparaît au contraire que deux millénaires plus tard, après le syllabaire suméro-akkadien et le consonantisme sémitique; en Extrême-Orient, il faut attendre le xve siècle de notre ère pour voir en Corée un alphabet se substituer partiellement et provisoirement à un système mixte, logographique et syllabique. Cette succession chronologique semble refléter un processus d'évolution qui conduirait d'une préécriture « synthétique «, où chaque pictogramme livre la totalité d'un message global, à une écriture de plus en plus « analytique « qui noterait d'abord des mots, puis des parties de mots : les syllabes, puis les phonèmes constituant ces syllabes mêmes.

L'histoire de l'écriture serait celle du progrès de l'esprit humain dans la voie de l'analyse et de la rationalisation.

« L'histoire de l'écriture ne peut être soli­ dement fondée sur une théorie qui est plu­ tôt une interprétation structurale de cette technique qu'une explication des voies et des étapes de son · évolution.

Comme en tout autre domaine, la réflexion doit ici s'appuyer sur la constatation objective des fait's.

Le développement des écritures de mots Parmi les écritures tenues pour logogra­ phiques, deux ne sont pas encore déchif­ frées : l'écriture hiéroglyphique crétoise et celle des sceaux proto-indiens; une ne l'est qu'à peine, celle des Maya précolom­ biens où l'on ne discerne que des signes numéraux et les symboles des mois et des jours.

L'écriture aztèque est un peu moins mal connue : des noms de divinités, de personnes, de lieux, de cérémonies, de mois et de nombres sont lus; mais le caractère rudimentaire du système, qui faisait sans doute un large crédit à la mémoire du lec­ teur, rend l'interprétation des textes (pour la plupart peints sur « papier :o d'agave enduit de plâtre) e"trêmement malaisée.

Les écritures sumérienne, égyptienne et chi­ noise au contraire ont été bien étudiées; mais la dernière n'est attestée qu'au xu• siè­ cle avant notre ère, c'est-à-dire selon toute vraisemblance longtemps après sa création; ce n'est qu'en Mésopotamie et en Egypte qu'on peut espérer saisir les premiers em­ plois de l'écriture.

Ecriture et pictographie.

· Le D• G.

CoNTENAU a proposé de rappro­ cher les figures très stylisées peintes sur les vases de Suse de l'art conventionnalisé d'Extrême-Orient où chaque élément du dé­ cor porte un sens précis : le bambou sym­ bolise la noblesse, un couple de canards le bonheur conjugal, etc..

.

La décoration de ces vases serait dans une certaine mesure signifiante.

La même interprétation semble valable pour la poterie égyptienne de la période qui a immédiatement précédé l'ap­ parition de i'écriture ( « Gerzéen ») : les figures rouges sur 'fond clair qui l'ornent sont de style naturaliste, mais étroitement stéréotypées; en outre, sur quelques objets gerzéens (manche de couteau en ivoire, pa­ lette de schiste, sceau d'ivoire), on trouve au milieu de dessins semblables des signes qui ressemblent beaucoup à des hiérogly­ phes.

En Mésopotamie, les plus anciens ca­ ractères d'écriture sont directement emprun­ tés au répertoire des formes graphiques (Fig.

1).

L'écriture chinoise conserve le figuration signes tête mo in pied étable FIG.

1.

- Représentation et signes d'o!criture sumo!riens .

(d'après · G.

Contenau.).

souvenir d'un état analogue : une des six catégories de signes définies par les lexi­ c.ographes groupe les symboles hsiang qui sont la représentation figurée des choses qu'ils désignent (Fig.

2).

0 E ie • sole~ o/ JI..

t tseu • fils ) YJ yue: lune >K * mou : arbre ~ dJ chon montagne 1 1i ?t che' fl6che FIG .

2.

- Caractères hsiang.. »

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