L'égalité des chances
Publié le 13/05/2012
Extrait du document
L'égalité formelle est particulièrement mise à mal dans les domaines de l'école et de
l'entreprise. A l'école bien que les performances des enfants de l'immigration se distinguent peu
de celles de leur condisciples de même condition sociale, une série d'obstacles et de contraintes
affectent leur parcours. Ils sont massivement scolarisés dans les zones les plus pauvres qui
concentrent indifféremment minorités visibles françaises et primo-arrivants avec les plus grandes
difficultés scolaires initiales. Ils redoublent davantage et plus tôt. Sur représentés dans les filières
peu diplômantes. Ils sont en revanche, sous représentés dans l'enseignement supérieur sélectif et
les filières à fort débouché professionnel.
Une fois le diplôme en poche, les élèves issus de l'immigration subissent un chômage
beaucoup plus important que les autres catégories de la population, jusqu'à cinq fois plus que
leurs concitoyens français. Ils exercent souvent des emplois précaires à durée déterminées,
déqualifiés ou étiquetés. Ces constats confirment l'ampleur des pratiques discriminatoire à
l'embauche et à la promotion.
«
I .
L'égalité des chances
Un idéal fortement enraciné en France
A.
La recherche de l'élitisme républicain
Pour comprendre ce que signifie l’égalité des chances, il faut partir de la valeur même de
l’égalité, inscrite au cœur de la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité.
L’égalité est le droit
d’être traité comme un égal, d'être traité avec le même intérêt et le même respect que tous les
autres.
L'égalité des chances, mise en avant par le libéralisme, va de pair avec les notions de justice
sociale et de méritocratie.
Dans les sociétés contemporaines, la notion de méritocratie renvoie à l'idée que chacun
peut atteindre une position ou connaître une promotion sociale du fait de ses talents personnels et
de son travail.
La méritocratie est alors possible quand la sélection s'opère en dehors de toute
considération d'origine sociale (du fait de son sexe, de son origine ethnique, du lieu où l'on habite,
etc.).
Son application permet théoriquement une mobilité sociale importante.
L'enjeu essentiel des sociétés démocratiques est donc de pouvoir tendre vers un idéal
méritocratique , qui serait effectivement fonction des seuls talents des personnes, et non d'un
héritage social.
Mais pour cela, il faut avant tout limiter très fortement l'influences des origines
sociales pour laisser place à une véritable égalité des chances.
Le problème de l'inégalité sociale dans l'éducation est devenu une priorité pour l'État
depuis le 19ème siècle.
Après la guerre de 1870, la France reste fragile.
L'État comprend que
l’éducation des écoliers lui incombe entièrement.
Une des missions assignée à l'école est d'assurer
la diffusion des idées républicaines et de faire rempart à la tradition.
Un certains nombres de lois vont voir le jour, dans un souci de démocratisation de l'école.
Les lois scolaires touchent d’abord l’enseignement destiné aux filles.
En 1879, une loi oblige chaque
département à tenir une école normale d’institutrices.
En 1880, la loi Camille Sée crée les collèges
et lycées de filles, exclut l’enseignement religieux des heures de classe, mais assure la possibilité
d’un enseignement religieux facultatif à l’intérieur de l’établissement.
Le personnage qui marque le plus ce changement est Jules Ferry.
Avocat, député, il sera 5
fois ministre de l’instruction publique et Premier Ministre.
Il transforme l’instruction en éducation :
il veut que l’école soit accessible et imposée à tous les enfants.
Jules Ferry propose les lois
fondamentales signées par Jules Grévy, Président de la République et Jules Ferry.
En 1881 et 1882, en plus de rendre obligatoire l’instruction primaire pour les garçons et
filles âgés de 6 à 13 ans, les lois instituent la gratuité et la laïcité de l’école publique (laïcité des
locaux et des programmes scolaires, remplacement de l’instruction religieuse par l’instruction
morale et civique en tête des matières à enseigner, vacance des écoles, un jour par semaine, qui
doit permettre aux enfants de suivre un enseignement religieux, hors de l’enceinte scolaire).
Pour
Jules Ferry, L'école doit construire une morale civique laïque, capable d'assurer la cohésion
culturelle de la République, et une conscience nationale moderne, à travers l'éducation d'un type
de citoyen.
Pour ce faire, l'école républicaine s'appuie sur quatre grands axes..
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