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L'électron par P.

Publié le 05/04/2015

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L'électron par P. Chanson Examinateur des Élèves à l'École Polytechnique L'électron a cent ans (1897). Enfant du XIXe siècle finissant, il a grandi avec le XXe siècle. Longtemps caché sous le voile de la " fée électricité ", il circulait innombrable dans les fils, les bobines, les moteurs. Invisible et vagabond, il animait déjà tout. Mais il était si petit et si insaisissable que ceux-là mêmes qui croyaient à sa présence étaient inquiets et hésitants. Deviné, pressenti, il arrive enfin et il explique presque tout ce qui semblait mystérieux avant lui. A peine connu, pesé, mesuré, il est vite apprivoisé dans les tubes à vide et les ampoules de rayons X. La technique et l'industrie s'en emparent. Grâce à lui la radio multiplie les voix du monde. Peu après, rendu toujours plus docile et soumis, le voici sur nos écrans de télévision où il apporte, bondissant, l'image de toutes choses lointaines. Il nous est maintenant si familier que toute philosophie naturelle devient impensable sans lui. Mais par quel sortilège est-il venu jusqu'à nous ? En présence d'un phénomène nouveau et inexplicable par des théories rationnelles, la plupart des physiciens imaginent l'existence d'un fluide caché qui jusqu'ici aurait dissimulé sa présence à nos sens. Il en fut longtemps ainsi du calorique et du fluide électrique. Les observations très lointaines sur l'ambre frotté étaient restées, pendant plus de 2 000 ans, simple curiosité. Peu à peu, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les Gilbert, Dufay, Franklin, Aepinus reconnaissent les propriétés des diverses substances électrisées par frottement, le verre avec la laine, la résine avec la peau de chat. Symmer propose l'hypothèse simple que la matière dans son état neutre possède en elle-même une quantité égale de deux fluides, l'un positif, l'autre négatif. Sans doute, les machines électriques de Ramsden et la bouteille de Leyde permettent-elles les belles expériences de l'abbé Nollet, mais jusqu'à la fin du XVIIIe siècle cette science électrique reste fort sommaire, car aucune loi véritable n'est dégagée. Il faut attendre 1783 et les premiers travaux de Coulomb. Alors, tout au long d'un siècle, jusqu'au grand traité de Maxwell qui paraît en 1873 les lois fondamentales des courants et du magnétisme sont découvertes et illustrées par les grands noms de Volta, Ampère, Ohm, Laplace, Faraday, pour ne citer que les sommets. Le fluide électrique est domestiqué. On sait le produire dans les piles, les accumulateurs, les dynamos. Il actionne le télégraphe et les moteurs. Bientôt les techniques vont se développer en applications fécondes. L'homme est maître de ce mystérieux pouvoir et les physiciens semblent devoir se reposer, satisfaits. Les équations de Maxwell ne constituent-elles pas la synthèse marmoréenne qui ne semble rien laisser dans l'ombre, et allant au-delà de leur propre objet expliquent l'optique par surcroît ? Mais, quelle est la nature de ce fluide qui se propage dans les conducteurs ave...

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