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Les anglicismes dans la presse française contemporaine

Publié le 29/04/2011

Extrait du document

Le besoin de l'information est une des données fondamentales de toute vie sociale. L'histoire de la presse est une science auxiliaire de l'histoire moderne et contemporaine. Les journaux sont la source la plus complète et dans leur diversité, la plus objective de l'histoire générale.  Témoins et acteurs de la vie nationale et internationale, ils sont des documents d'une richesse considérable mais difficiles à utiliser. À sa fonction première, qui est de restituer la vie des journaux et de préciser le rôle qu' ils ont joué dans l'évolution des sociétés, l'histoire de la presse ajoute une sorte de fonction dérivée: celle d'aider les historiens à utiliser leur témoignage.  Pour les besoins de leur administration, les grands comme les petits empires de l'Antiquité ou du Moyen Age, avaient créé des réseaux de collecte et de diffusion d'informations, dont les messagers transmettaient, oralement ou par écrit, des nouvelles qui pouvaient ensuite être portées à la connaissance d'un public plus ou moins élargi par les voies les plus diverses, du crieur public au placard-affiche.  Dès la fin du XV siècle, les imprimeurs éditèrent sous forme de petits cahiers de 4, 8 ou 16 pages, parfois illustrés de gravures sur bois, des feuilles de nouvelles racontant un événement important: bataille, funérailles princières, fêtes etc. ou reproduisant le texte de quelque avvisio. Ces feuilles dites relations en latin, occasionnels en France, zeitungen en Allemagne, gazzetas ou corantas en Italie, étaient vendues en librairie ou par colportage dans les grandes villes.   

SOMMAIRE    Introduction  1. Le langage de la presse française  2. Les anglicismes  3. Les anglicismes dans la presse française contemporaine  Conclusion   

« Lors qu'on traite, par parole ou par écrit, des questions actuelles de la vie sociale et politique, on fait un certainchoix de moyens d'expression.

De ce fait, on peut distinguer parmi les styles de la langue française celui desjournalistes et publicistes.

Les articles de journaux: article de fond (éditoriaux), informations et autres, lespamphlets et les déclarations, les manifestations oratoires, toutes ces variétés de genre ont, chacune, leursparticularités de style, mais elles ont aussi des traits communs, ce qui permet de parler du style des journalistes etpublicistes comme d'un style écrit autonome.Les traits distinctifs communs à toutes ces variétés sont naturellement fonction du domaine des activités qu'ellessont appelées à desservir.

Les journalistes et les publicistes traitant des faits actuels ne se bornent guère à lesconstater en indifférents.

Leur attitude envers les réalités se reflète nécessairement dans le choix des faitsrapportés et leur analyse, dans l'emploi des moyens d'expression à valeur d'appréciation.Un publiciste tâche non seulement de démontrer ses thèses par des raisonnements et des arguments logiques: il faitappel à l'imagination, aux sentiments du lecteur ou de l'auditeur.

Quant à la syntaxe, la presse suit les normes de lalangue écrite.

La phrase est souvent complexe, assez fréquent est l'emploi des moyens syntaxiques de mise enrelief, tels que constructions parallèles, anaphore, répétition de mot.Nous avons eu l'occasion de noter l'emploi de ces moyens dans les textes scientifiques.

Mais, par opposition aulangage des savants, la mise en relief a, dans la presse, non seulement une valeur logique, elle y est souventaffectif.

Il n'est pas rare non plus que le caractère affectif du discours soit dû aux antithèses, aux questionsoratoires, aux apostrophes, adressées aux lecteurs ou aux auditeurs.Quant au vocabulaire, son choix est déterminé, lui aussi, par des raisons d'ordre logique et affectif: d'une part, c'estla terminologie spéciale lui abonde, de l'autre, le lexique à valeur d'appréciation, les épithètes appréciatives enparticulier.

Les auteurs emploient aussi des expressions imagées usuelles ainsi que des tropes individuels, quitraduisent leur attitude à l'égard des faits, des événements et des personnes en question.Le style dépend, en premier lieu, du genre de l'énoncé.

Le style des pamphlets, des manifestations oratoires, degrands articles de journaux et de revues porte souvent l'empreinte de la manière individuelle de l'auteur, tandis quecelui des articles d'information des actualités est pour ainsi dire anonyme.Pendant les manifestations oratoires l'orateur veut convaincre et impressionner l'auditoire.

Voici deux échantillons dustyle oratoire: le premier datant de l'époque de la guerre mondiale, est en fragment de l'intervention de Jean-RichardBloch, écrivain et publiciste à la radio de Moscou (1942), le second est emprunté au discours de l'Aragon prononcéau Kremlin, à Moscou, le 28 avril 1959.Texte 1 J'accuse PétainMes compatriotes, [....] C'est contre les gens au pouvoir que nous devons nous tourner.

C'est conte Pétain et saclique des Darlan, Laval, Déat, Bonnet et autres Doriot que notre peuple doit dresser son acte d'accusation.

Contreceux qui ont brisé nos alliances, désarmé notre pays, ouvert le front, livré la France au bourreau, à Hitler.

Contreceux qui voudraient déshonorer la France après l'avoir trahie.Et au nom de cette France meurtrie, moi, citoyen français, ancien combattant de la Marne et de Verdum, j'attacheles masques et j'accuse.

J'accuse Pétain et la bande qui l'entoure et l'appuie, d'avoir préparé et machiné la défaitede la France et d'avoir trahi la nation et l'armée au moment décisif, quand cinq millions de Français étaient sous lesarmes et manifestaient farouchement leur volonté de défendre le pays contre l'invasion des armées hitlériennes.J'accuse Pétain et sa bande d'avoir décidé et réalisé la capitulation, à l'insu du peuple et de l'armée, et d'avoir ainsilivré la France et le peuple français au saccage, au pillage et aux exactions des bandits à la croix gammée. Texte 2 Ainsi, à l'heure où nous sommes, qu' on le veuille ou non, les discussions de principe dans l'art et la littérature nesont plus, ne peuvent plus être séparées des préoccupations majeures des hommes, de la défense, de la culture, nisimplement de la défense de la paix.

Apporter précision dans ce domaine, si indirecte que l'affaire paraisse, c'est sebattre pour la paix.

[....] L'écrivain peut être dans le monde ce qu'il y a de pire et ce qu'il y a de meilleur; le prestigedont il jouit peut aussi bien servir la paix ou la guerre [....] auprès de millions d'hommes dont la chose écrite hâte ouretarde la compréhension, excite ou éteint la conscience du réel.

C'est pourquoi il n'est pas indifférent que l'on seprononce pour telle ou telle attitude fondamentale dans l'art et la littérature.

C'est pourquoi ce n'est pas l'affairedes artistes et des écrivains séparément des autres hommes.

C'est pourquoi, même des écrivains qui nient les pointsde vue du socialisme en ce semaine, ne peuvent plus se prononcer en faveur de l'art pour l'art... Texte 1 :J'accuse Pétin,...d'avoir préparé et machiné la défaite de la France et d' avoir trahi la notion et l'armée; saclique des Darlan, Laval, Déal, Bonnet et autres Doriot qui ont ´´brisé non alliances, désarmé notre pays, ouvert lefront, livré la France``; généraux réactionnaires et fascistes; plumitifs tarés et besogneux; ´au saccage, au pillageet aux exactions`. Texte 2 ; ne sont plus, ne peuvent plus être séparées des préoccupations majeurs des hommes, de la défensegénérale de la culture..., de la défense de la paix; la chose écrite ´hâte ou retarde la compréhension, excite ouéteint la conscience du réel ; c'est pour moi, c'est pour nous...On remarquera que le même procédé de l'énumération (les séries de termes multiples) peut avoir des fonctionsdifférentes.

Nous avons vu que dans les documents officiels l'abondance des énumérations venait du désir de toutprévoir afin d'éviter tout malentendu, tout interprétation arbitraire.

Dans les manifestations oratoires, les séries determes homogènes prennent souvent une valeur affective.

Le choix et l'emploi du lexique (mots à valeurd'appréciation, emploi des mots au figuré etc.) contribue, et de beaucoup, au syntaxe et le lexique agissent dans lemême sens.. »

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