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Les virus : rien n'est gagné Entretien avec le professeur Luc Montagnier Directeur de recherche au CNRS, membre de l'Académie de médecine.

Publié le 05/04/2015

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Les virus : rien n'est gagné Entretien avec le professeur Luc Montagnier Directeur de recherche au CNRS, membre de l'Académie de médecine. " Si la civilisation humaine se maintient, si elle continue de s'étendre, les maladies infectieuses augmenteront de nombre dans toutes les régions du globe... Les échanges, les migrations importeront en tous pays les maladies humaines et animales de chaque région. L'oeuvre est déjà très avancée. Elle est assurée d'avenir. " Cette citation de Charles Nicolle, placée en exergue du livre du professeur Montagnier (Des virus et des hommes, Éditions Odile Jacob), est toujours d'actualité. Plus de 50 ans avant l'apparition du Sida, elle prévoyait avec une rare acuité l'évolution des maladies infectieuses à l'échelle mondiale. Si les chercheurs sont en passe de gagner la bataille contre le Sida, l'épidémie est loin d'être jugulée. Néanmoins, le travail accompli ces quinze dernières années dans la recherche contre le Sida a non seulement fait avancer les travaux dans ce domaine, mais aussi permis de découvrir d'autres agents infectieux et, peut-être, de prévenir d'autres menaces. Avant l'apparition du Sida, les maladies infectieuses étaient relativement négligées, tout simplement par ce qu'on se croyait armé : antibiotiques, vaccins, etc... Les endroits de la planète les moins bien protégés (le Tiers Monde par exemple) n'intéressaient pas grand monde... Or, durant les vingt dernières années, de nouveaux germes sont apparus, en divers points du globe. La mondialisation, concept à l'origine économique, déborde désormais sur le domaine de la santé publique : tourisme, libération sexuelle, voyages faciles et rapides favorisent aujourd'hui la transmission d'agents infectieux à l'échelle de la planète. Lorsqu'une nouvelle maladie infectieuse virulente se manifeste dans notre écosystème planétaire, elle peut prendre des proportions alarmantes : c'est le cas avec le Sida, qui touche aujourd'hui trois millions de malades et dix-sept millions de séropositifs - un chiffre hélas en progression constante, en Afrique et en Asie du Sud-Est. L'hygiène, ou plutôt le manque d'hygiène, porte sa part de responsabilité dans la propagation des épidémies. Depuis le Moyen Âge, notamment avec l'apparition des villes, l'équation " concentration d'individus + manque d'hygiène = propagation d'agents infectieux et apparition de maladies " ne s'est jamais démentie. Avant même les vaccinations et les antibiotiques, le développement de l'hygiène au XIXe siècle avait permis de contrôler la propagation d'agents infectieux. Dès que l'hygiène diminue, les maladies ...

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