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Ludwig van Beethoven par Dr Willy Hess Il est des noms et des chefs-d'oeuvre qui dépassent la commune mesure et deviennent pour nous des symboles.

Publié le 05/04/2015

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Ludwig van Beethoven par Dr Willy Hess Il est des noms et des chefs-d'oeuvre qui dépassent la commune mesure et deviennent pour nous des symboles. Par delà le temporel, ils font partie de ce royaume de la beauté qui ne nous est accessible qu'à condition de le contempler sous l'angle de l'éternité. Leur valeur est unique et le demeurera toujours au-delà du temps, des genres et des fluctuations de la pensée et du goût. Ils ne témoignent pas seulement de l'expression artistique de l'époque qui les a vus naître, mais de l'immortelle aspiration de l'homme vers la beauté. Grand parmi les grands, Beethoven fut non seulement un compositeur, mais un novateur. En tant que compositeur, il a porté l'art de la musique instrumentale classique à sa plus haute expression. La symphonie telle que nous la connaissions depuis Haydn, la sonate pour piano, le quatuor d'archets ont été haussés par lui à la perfection. Dans ce sens, on peut considérer Haydn, Mozart et Beethoven comme les trois représentants d'une époque unique dont Beethoven est le fleuron. Mais il est en plus un promoteur ; ainsi ses compositions, surtout celles de la dernière période, ouvrent de nouvelles perspectives. On ne saurait en effet imaginer l'oeuvre symphonique d'Anton Bruckner ni les créations pianistiques de Chopin ou de Liszt sans les sonates de Beethoven, puisqu'elles ont été les premières oeuvres écrites pour le piano à marteau, dont il a compris et pour ainsi dire épuisé toutes les possibilités, unissant l'art du piano ancien au moderne. Mais ce ne sont là que des considérations techniques insuffisantes à donner la mesure de la grandeur de Beethoven. On pourrait même ajouter que toutes ces questions d'ordre purement technique passent à l'arrière-plan, comparées au rayonnement qui émane de chacune de ses créations. Ce que Beethoven a écrit du Kyrie de sa grande Messe : " Ce qui vient du coeur doit aller au coeur " est valable pour toute son oeuvre. Car il eut l'audace de rompre avec la conception de ce siècle qui considérait l'art comme un jeu et un passe-temps agréable. Il s'insurgea contre la coutume de composer pour des grands seigneurs, et sur un thème imposé. L'axiome de Schiller peut être renversé : " L'art est grave, joyeuse est la vie. " Une variation du majeur au mineur n'est, dans des milliers de compositions, qu'un gracieux effet de tonalité, alors que dans la Ve Symphonie de Beethoven, cette modulation est l'expression d'une volonté créatrice et immanente : " Fiat lux. " Ainsi la forme, l'expression formelle, n'est en définitive que le moyen d'exprimer l'âme et la pensée de l'artiste. Cette façon d'envisager l'art implique une source pure et divine ; c'est pourquoi il n'a jamais pardonné à Mozart son Don Juan. Beethoven eut le bonheur de passer son enfance et sa jeunesse dans une contrée où tout concourait au développement de sa personnalité. Les pays rhénans étaient alors divisés en petits et grands États, dont les plus importants étaient les électorats de Cologne, Mayence et Trèves. La résidence du Grand Électeur de Cologne était Bonn, ville natale de Beethoven. Au moment de sa naissance, le 16 décembre 1770, la Rhénanie était le centre d'une vie artistique très active ; les princes régnants entretenaient leurs propres troupes théâtrales et leurs orchestres, faisant souvent appel à des artistes étrangers. Parallèlement à l'essor de la vie in...

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