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Martin Frobisher 1535-1594 L'entêtement admirable avec lequel les navigateurs de l'Europe, pendant

Publié le 05/04/2015

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Martin Frobisher 1535-1594 L'entêtement admirable avec lequel les navigateurs de l'Europe, pendant plus de trois siècles, sont venus briser leurs navires sur les murailles de glace du Pôle, pour aboutir finalement à l'exploit d'Amundsen, s'expliquerait mal si l'on ignorait le raisonnement que pouvaient tenir les navigateurs anglais du XVIe siècle. La terre étant devenue indiscutablement ronde et l'Amérique opposant son écran à la navigation vers les terres fabuleusement profitables de l'Asie orientale, rien n'était apparemment plus simple que de passer par le nord : il fallait une route courte et facile, nulle n'était plus aisée que cette route du nord qui existait, d'autant plus sûrement que la Sibérie manquait en majeure partie sur les cartes et que la Chine allait, au nord, à la rencontre d'une Amérique encore inconnue. Eût-on douté, des voyageurs avaient vu l'entrée du passage ; ces culs-de-sac de glace dans lesquels Hudson, Franklin, Ross et bien d'autres allaient bientôt perdre leurs bâtiments. Lorsque Frobisher partit, en 1576, de Deptford vers l'ouest, il inaugurait la série des " Voyages à la recherche du passage du Nord-Ouest ", voyages qui hanteront, à travers tous les espoirs et toutes les désillusions, l'Angleterre du XVIIe au XIXe siècle. Il était né en 1535 à Normanton, dans le Yorkshire. Embarqué pour la première fois à neuf ans, il fait le voyage de la Guinée. Peu de témoignages sont restés de la première partie de son existence ; il semble que ...
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« Ici commence une illusion collective qui durera trois ans et, sans autre profit géographique, portera les Anglais à renouveler trois fois le même voyage avec des flottes de plus en plus fortes.

Comme bien d'autres navigateurs, Frobisher cherchait des voies au commerce britannique, sa curiosité était dirigée vers le profit qu'on pouvait tirer du voyage et lorsque, dans la baie, il découvrit des minerais de cuivre qui lui parurent contenir de l'or en quantité, il se crut amplement payé de sa navigation hasardeuse.

À son retour à Londres, une “ Compagnie de la Chine ” fut fondée, tant il était certain que le fond de cette baie de la terre de Baffin débouchait directement sur les mers orientales. Frobisher fut promu grand-amiral de toutes les terres et eaux à découvrir.

La reine lui confia l'Aid, de la marine royale. Le 26 mai 1577, commandant l'Aid, accompagné du Gabriel et du Michael, il repartit vers l'ouest, avec cent vingt hommes d'équipage et des mineurs.

L'affaire prenait un tour trop enthousiaste pour ne pas conduire à des déceptions.

Celles-ci n'étaient pourtant pas pour cette fois encore. Le second voyage semble avoir laissé à l'arrière-plan le passage du Nord-Ouest.

Le 17 juillet, Frobisher arrive droit sur la baie.

Les bâtiments chargent le plus de minerai possible et repartent directement pour l'Angleterre. L'illusion eût pu cesser à ce point si l'expert alchimiste consulté n'avait supposé trouver de l'or dans le minerai de Frobisher : ignorance ou grande puissance imaginative ? L'enthousiasme monta, Frobisher fut reçu au palais de Windsor, on baptisa des terres, on fit le projet d'une colonie (aucun navigateur n'avait encore éprouvé l'hiver arctique), on rêva d'une vaste expédition, puis on l'organisa. Frobisher quitta Harwich le 31 mai 1578 pour un nouveau voyage.

Il conduisait cette fois quinze bâtiments et emportait de quoi construire un fort.

Le voyage débuta favorablement ; après avoir vu le Groenland le 20 juin, la flotte arrivait le 2 juillet à l'entrée du “ détroit ”.

Les glaces obstruaient les parages et le bâtiment qui portait les matériaux du fort sombra sur un iceberg, les autres furent engagés dans un champ de glace et souffrirent.

Sortie à grand-peine de la banquise, la flotte éprouva la tempête et fut chassée dans le détroit d'Hudson.

Au bout de soixante milles, il vira de bord et revint jeter l'ancre dans sa baie, plus attiré par l'or que par la perspective de terres inconnues.

Il charge cinq cents tonnes de pierraille et revient à Londres, ayant perdu un bâtiment et quarante hommes. La vérité ne tarde pas à se faire jour sur l'or hyperboréal ; l'alchimiste s'était trompé.

On dissimula le mieux possible la bévue, la “ Compagnie de la Chine ” ne fit plus parler d'elle, le détroit du “ Magellan du Nord ” entra dans l'ombre. Frobisher ne tomba pas pour autant en disgrâce ; la reine lui confia un nouveau commandement, sa vie redevint celle du bon marin qu'il était, mais l'exploration était pour lui terminée.. »

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