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Philippe Ricord 1800-1889 Naître à Baltimore d'émigrés français de la Révolution ;

Publié le 05/04/2015

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Philippe Ricord 1800-1889 Naître à Baltimore d'émigrés français de la Révolution ; débuter dans la vie comme apprenti boulanger ; être envoyé en France comme convoyeur d'échantillons de la flore et de la faune américaines destinés au Muséum ; devenir interne des hôpitaux de Paris ; exercer d'abord dans un village à dix sous la visite ; revenir à Paris à cheval pour prendre part au concours des chirurgiens des hôpitaux ; y réussir ; se charger sans aucune préparation d'un service à l'hôpital des vénériens ; créer à cet hôpital une véritable École fréquentée par des médecins du monde entier ; être assailli par une clientèle immense ; connaître les plus grands succès scientifiques, oratoires et mondains ; s'entourer d'un luxe un peu voyant ; revenir à la chirurgie pour soigner les blessés du siège de Paris ; continuer, dans la plus belle santé, à voir les malades jusque dans son extrême vieillesse ; donner des réceptions où le Tout-Paris se presse ; mourir enfin à quatre-vingt-neuf ans, comblé d'honneurs, avec la réputation d'avoir été le premier vénéréologiste de son temps, le " debater " le plus redouté, et l'un des hommes les plus brillants et les plus spirituels de la capitale, voilà des titres suffisants pour que Philippe Ricord figure dans une galerie des médecins c&eac...

« Ce qui est plus grave, c'est que Ricord nie la contagiosité des “ plaques muqueuses ”.

Il se base sur le fait qu'il n'a jamais pu les inoculer.

Cette erreur monumentale est pleine de fâcheuses conséquences du point de vue prophylactique.

Ricord, muni du spéculum, que Récamier venait de ressusciter, et de sa lancette, prélevait le pus sur des chancres et le réinoculait au porteur.

On ignorait alors que la syphilis confère une immunité qui se développe rapidement pendant l'évolution du chancre et qui s'affirme de plus en plus avec le temps.

On comprend donc que Ricord ait toujours échoué en inoculant les sucs de plaques muqueuses.

Il aurait suffi, pour réussir, qu'il les inoculât à des sujets sains, ce qu'il ne voulut jamais faire et on ne peut l'en blâmer.

D'autres le firent, Diday en particulier (les volontaires ne manquaient pas, surtout chez les étudiants) et ils réussirent.

Ricord le nia.

Son argument principal est que les expérimentateurs avaient fait des erreurs de diagnostic et qu'ils avaient pris un chancre pour des plaques muqueuses.

Cette opinion très arrêtée que le chancre seul est inoculable, l'amena à nier la syphilis des nourrices, la syphilis vaccinale, la virulence du sang des syphiliques.

Cela va loin. Ricord réussissait facilement les auto-inoculations à partir du chancre ; il réussissait également les repiquages du chancre inoculé.

C'est trop beau, car nous savons maintenant la difficulté qu'il y a à obtenir un chancre syphilitique typique par inoculation au porteur et que les repiquages sont impossibles.

Qu'est-ce à dire, sinon que Ricord inoculait des chancres simples comme le faisait en série son contemporain Auzias Turenne, à la recherche d'une impossible vaccination ? Ricord n'a donc pas fait la différence entre le chancre syphilitique et le chancre simple.

Il était bien près cependant de faire cette découverte puisqu'il avait vu que le chancre induré seul donne une maladie “ constitutionnelle ”.

Il n'osa pas aller plus loin.

Son élève Bassereau franchit la barrière.

Le chancre mou ou simple devrait s'appeler “ chancre de Bassereau ”, comme on dit chancre de Hunter pour désigner le chancre induré.

Il semble que Bassereau ait fini par faire accepter ses idées par son maître qui était pourtant difficile à convaincre.

Rollet, autre élève de Ricord, devait découvrir le chancre mixte qui résulte de la symbiose des deux chancres.

N'est-ce pas un autre titre de gloire de Ricord d'avoir formé trois élèves (car il faut ajouter Fournier) qui, avec lui, construisirent, par la seule observation, la clinique vénéréologique contemporaine, laquelle se trouva confirmée par les découvertes bactériologiques qui allaient naître du génie de Pasteur ? On connaît peu de chose sur la vie sentimentale de Ricord qui resta célibataire.

Ses tendances spirituelles n'ont pas été approfondies.

On peut penser cependant qu'il ne fut pas atteint par le matérialisme scientifique dont la mode commençait à la fin de sa vie, si l'on en juge par l'épitaphe qu'il composa lui-même et dont il était très fier : Aux portes de l'éternité Quand j'aurai fini ma carrière, S'il me reste un peu de poussière De cette triste humanité,. »

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