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Robert Browning 1812-1889 Browning naquit à Londres en 18l2 et mourut à Venise en 1889.

Publié le 05/04/2015

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Robert Browning 1812-1889 Browning naquit à Londres en 18l2 et mourut à Venise en 1889. Il fut le contemporain de Tennyson, Carlyle, Dickens, Ruskin. Il connut l'époque la plus bourgeoise de l'histoire anglaise : celle de Victoria. Son existence fut pleinement heureuse. Son père, homme aisé, lui donna une éducation privée digne d'un prince de la Renaissance. Browning devint ainsi l'un des hommes les plus lettrés de son temps. Il lisait le latin et le grec, parlait le français et l'allemand, avait de vastes connaissances d'histoire et de philosophie, savait peindre et modeler, jouait et composait de la musique. Sa vocation poétique s'éveilla de bonne heure. Aucun souci matériel, aucun événement politique ne vint l'en détourner. Une bonne part de sa vie s'écoula dans le pays de son choix, sa seconde patrie : l'Italie. Il vit les paysages de la Vénétie, de la Toscane et de la campagne romaine que Keats et Shelley, les dieux de sa jeunesse, avaient déjà célébrés. Il pratiqua les peintres du quattrocento et du siècle de Raphaël, dont certains sont les héros de ses poèmes. Il découvrit les vieilles chroniques des cités italiennes et leurs légendes romantiques. Sordello (le grand oeuvre de sa jeunesse), l'Anneau et le livre (son testament littéraire) sortent directement de ces lectures. Plus heureux que Stendhal, il vécut assez longtemps pour voir l'Italie libérée de l'occupation autrichienne ; il assista aux temps enthousiastes du " Risorgimento "; il connut et admira Mazzini, Cavour, Garibaldi. Sa po&e...
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« Browning a été l'honneur de son temps.

Il est venu quand la révolte finissait et avant qu'elle ne recommençât.

Il n'a pas été en lutte contre son milieu, comme Byron ou Shelley. Il n'a pas été haï ou incompris.

Il a été l'heureux citoyen d'un monde heureux.

Mais ce monde était paresseux, hypocrite, satisfait de lui-même, mesquin et plat.

Browning, lui, a vécu ardemment son idéal.

Sa vie, sa pensée, son œ uvre ne font qu'un. Il croyait et voulait être conformiste, mais il était incurablement original.

Dispensé de l'école, il avait développé son intelligence à sa guise ; ignorant les servitudes matérielles, il avait appris à écrire comme il lui plaisait.

Ses contemporains le trouvaient obscur ? Il ne s'en effrayait pas ; il se comprenait lui-même et pouvait attendre jusqu'à l'heure où il serait compris.

Il ne fit jamais de concessions et ne changea jamais sa manière, qui était brusque, saisissante, obscure à force de naturel, parfois trop rapide, parfois trop bavarde, toujours entraînante, curieuse, le reflet même de son étonnante personnalité. Browning est un lyrique.

Dans ses moments d'abandon, il a la splendeur verbale, la richesse d'images, l'éloquence passionnée des grands romantiques.

Mais il a renouvelé le lyrisme en mêlant au rêve l'observation, en joignant aux dons du poète ceux de l'homme de théâtre et du romancier.

Ce lyrique ne parle pas de lui-même, mais fait parler les autres. Il est amateur d'âmes.

Ses poèmes sont des confidences mises dans la bouche de personnages historiques ou imaginaires.

De longs monologues révèlent un caractère, suggèrent une vie, font entrevoir un milieu.

Pas de préambule.

Celui qui parle n'expose pas la situation.

Il ignore le lecteur et pense pour lui-même.

Pas de transitions.

A nous de deviner les sauts d'humeur ou de raisonnement, les reparties des interlocuteurs, les jeux de scène.

Les lieux sont indiqués par de simples allusions, au hasard du monologue. D'extraordinaires images, par éclair.

Qu'on est loin du récit classique ! Qu'on est loin aussi du poème romantique aux strophes bien charpentées ! Nous sommes en présence de la nature brute, on nous communique des données immédiates, nous suivons le déroulement d'une conscience, nous épousons ses impressions au fur et à mesure qu'elles apparaissent, un esprit au travail est là devant nous, l'auteur veut nous donner la sensation physique que nous entrons dans le secret d'un autre homme. Quand ce secret est un secret d'amour, la force, le naturel, le pittoresque, le sens du concret et l'esprit moderne de Browning lui permettent d'atteindre la perfection.

Chesterton l'a fait remarquer : “ Browning n'oublie jamais les menus détails qui, si l'on a véritablement vécu, peuvent à l'improviste vous décocher une flèche dans le c œ ur...

sa poésie amoureuse est la plus belle, car elle ne parle guère d'abstractions...

il exprime le réalisme insatiable de la passion...

il ne parle pas d'extase, d'idéal, de portes du paradis, mais d'une persienne, d'un gant, d'un mur de jardin...

il réveille en chacun les souvenirs de cette minute impérissable où les choses ordinaires et mortes avaient un sens.

” Encore un mot sur l'optimisme de Browning.

Foi en Dieu, en la Providence, en l'immortalité de l'âme, en la bonté de l'homme : telles sont les convictions finales de notre auteur.

On comprend que les contemporains aient goûté une sagesse aussi rassurante, même quand ils reconnaissaient le génie vrai du poète.

D'où la naissance d'innombrables “ Sociétés des Amis de Browning ” qui se sont surtout consacrées à l'étude de sa philosophie et de sa morale.

C'est là un grand malheur pour la mémoire d'un poète.

Mais aujourd'hui tout change : ce qui nous intéresse encore en Browning, ce n'est pas son. »

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