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Théodore Tronchin 1709-1781 Il était autrefois des fées.

Publié le 05/04/2015

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Théodore Tronchin 1709-1781 Il était autrefois des fées. Elles venaient, dit-on, auprès du berceau de certains nouveau-nés et, les touchant de leur baguette, leur assuraient bonheur, gloire et richesse. Elles furent certainement auprès de Théodore Tronchin lorsqu'il naquit à Genève, le 24 mai 1709. Peu de vies d'hommes en effet furent, en effet, une telle suite de succès. Son père le destinait à la carrière ecclésiastique et Théodore Tronchin accomplit ses humanités à l'Académie de Genève. Mais la chute du système de Law ruina sa famille. Il partit pour l'Angleterre et, tout jeune encore, fréquenta quelques beaux esprits. Il lut un jour le Traité de Chimie de Boerhaave et " transporté " par cette lecture, décida d'étudier la médecine. Il se rend en Hollande et le voici, à dix-neuf ans, à Leyde, l'élève le plus vif et le plus studieux de Boerhaave au savoir universel, Boerhaave si connu qu'un mandarin chinois pouvait lui faire tenir un message avec la seule suscription : " A Monsieur Boerhaave, médecin en Europe ". Tronchin devient son élève préféré. Il travaille avec passion et, en août 1730, coiffe le bonnet de docteur. En octobre de la même année, il est inscrit dans le collège des médecins de cette ville. Très vite, de par l'appui de son maître et de par ses qualités propres, il devient l'un des plus célèbres médecins d'Europe. On vient le cons...

« Le cabinet de Tronchin devient une Mecque véritable.

Les inoculateurs viennent le voir opérer, les malades se pressent et les succès se suivent. A Genève toujours, Tronchin a, parmi la foule de ses célèbres clients, quelques clients d'une rare qualité : Voltaire et Jean-Jacques Rousseau.

Voltaire apparaît à Genève pour s'y fixer “ en qualité de malade ”, prétexte-t-il, et c'est en jouant la comédie du mourant qui “ ajuste son tombeau ” et doit se rapprocher “du successeur du grand Boerhaave ”, qu'il obtient l'autorisation d'habiter sur le territoire de la République. Voltaire consulte Tronchin.

Celui-ci accorde ses soins, tout en gardant par devers lui la mauvaise opinion qu'il a de son client.

Voltaire flatte Tronchin, le voit le plus souvent qu'il peut, lui écrit presque chaque jour, lui adresse de menus cadeaux, ne l'appelle bientôt plus que “ son cher Esculape ”, s'amuse à lui rédiger des ordonnances, écrit des vers en son honneur, aide autant qu'il peut — et il peut beaucoup — à répandre sa gloire.

A vrai dire, Voltaire a besoin du médecin, mais plus encore de ses innombrables et célèbres clients dont beaucoup sont fort bien placés pour l'aider.

Il veut savoir si la duchesse de Châtillon arrive.

Il attire à Ferney tout un beau monde.

Mais Tronchin se lasse de son trop adroit client et leurs relations cessent après quelques années. Rousseau ne croyait guère en la médecine et Tronchin ne le soigna vraiment jamais.

Mais pendant un certain temps, il fut son ami et son confident.

Il se lassa bientôt des idées du philosophe, échangea avec lui des lettres aigres-douces et finit par conclure à son irresponsabilité.

“ Il serait le plus coquin des hommes s'il n'était le plus fou.

” A cinquante-sept ans, en 1766, Tronchin, cédant aux demandes répétées du duc d'Orléans, va encore une fois s'expatrier pour devenir le premier médecin du prince.

Il quitte Genève pour s'installer à Paris au Palais-Royal.

Son succès continue, il soigne la dauphine, voit passer toute la France dans son antichambre, il a son fauteuil à l'Académie royale de chirurgie, “ un feuillet de plus à ma cuirasse ”, dit-il. L'âge venant, il se lasse de la vie mondaine, a son “ bureau d'humanité ” où, deux heures par jour, il soigne les malades pauvres, gratuitement.

Il regarde les hommes et les choses sans illusions et, à l'orée du règne de Louis XVI, déclare que “ tout périra ”. Il mourait au Palais-Royal le 30 novembre 1781. Tronchin ne découvrit rien et ne publia que peu de choses.

Il fut cependant un très grand médecin et un médecin révolutionnaire.

Révolutionnaire, il le fut, car il proscrit les saignées, pratique la médecine préventive en inoculant, oblige les femmes du monde perdues dans leurs vapeurs à se lever plus tôt et à marcher.

Et ces dames, vêtues de “ tronchines ”, robes courtes et sans paniers, s'en allaient “ tronchinant ” (le verbe était usuel) à pied, en souliers plats, un bâton à la main.

Il fait ouvrir les fenêtres, règle la table trop abondante, préconise l'allaitement maternel.. »

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