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Tito par William Deakin Le Castellet Au matin du 28 mai 1943, un détachement militaire britannique était parachuté dans les montagnes du Monténégro, en mission de reconnaissance.

Publié le 05/04/2015

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Tito par William Deakin Le Castellet Au matin du 28 mai 1943, un détachement militaire britannique était parachuté dans les montagnes du Monténégro, en mission de reconnaissance. Les deux officiers, dont moi-même avaient pour consigne de prendre contact avec l'état-major des partisans d'obédience communiste. Les autorités militaires et politiques britanniques ignoraient tout de la nature et des effectifs des groupes qui opéraient sur la totalité du territoire yougoslave depuis qu'y avaient pénétré, deux ans auparavant, les forces de l'Axe. Rien ne permettait, non plus, d'en identifier les chefs. On avait même émis l'hypothèse qu'il s'agissait d'une intervention russe, et que ce mouvement de résistance était encadré par des agents soviétiques. Londres avait fait plusieurs démarches diplomatiques auprès des Soviétiques pour concerter avec eux sa prise de contact avec les partisans yougoslaves. Sans réponse de Moscou, les Britanniques décidèrent alors d'agir seuls. Quelques heures après leur atterrissage, les membres de la mission britannique étaient escortés vers une cachette située sur les rives boisées d'un lac de montagne. Là, des hommes et des femmes étaient assemblés sous les arbres. Dans sa simplicité même, l'accueil fut solennel. Tandis que nous entrions dans le camp où se dressaient les tentes, une silhouette vint à notre rencontre : un homme mince, en uniforme gris impeccable, dépourvu d'insignes ou de galons, chaussé de bottes de cheval noires. La première impression fut celle d'un calme trompeur. L'homme avait le geste bref et la voix basse, mais il émanait de lui une incontestable autorité. Il ne semblait en rien un fanatique, il avait belle allure, un visage aux traits nets, un regard gris direct, de belles mains aux doigts fins. Son maintien était celui d'un aristocrate né, équilibré, sans la moindre trace d'agressivité, naturellement et totalement maître de lui-même. Cette première impression devait se préciser, à force de le côtoyer quotidiennement durant des mois, vers une image plus complète de l'homme et du chef. Les renseignements de première main que notre mission avait rassemblés sur les forces de résistance yougoslaves allaient être complétés et enrichis par les observations d'autres groupes militaires britanniques affectés à des échelons de commandement subordonnés à celui-ci. Au lieu de bandes dispersées et isolées menant des actions d'importance purement locale contre les forces de l'Axe, nous nous trouvions en face d'une structure militaire centralisée, d'une armée bien entraînée et disciplinée placée sous le commandement incontesté de Tito et de son état-major, opérant de façon originale selon une stratégie peu soucieuse de positions fixes et d'affrontements massifs, mettant en jeu des brigades d'élite mobiles, puis des divisions, avec un rare bonheur tactique. De tous les chefs de résistance dans l'Europe occupée par les forces de l'Axe, Tito est le seul à avoir dépassé le stade du sabotage et des actions ponctuelles de guérilla. Ses opérations militaires ont contribué à fixer sur place des divisions allemandes qui, sinon, auraient été d&eacu...

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