Académie française ou Académie - Définition.

Académie française ou Académie - Définition. l'une des cinq sociétés savantes qui constituent l'Institut de France. Ce fut d'abord une réunion de lettrés chez Valentin Conrart, grammairien du XVIIe siècle, puis elle reçut ses statuts de Richelieu en 1635. Dissoute en 1793, elle fut reconstituée en 1803 par le Premier consul et forma l'une des quatre classes qui composaient alors l'Institut de France. Elle reprit son nom sous la Restauration, et elle constitue actuellement l'une des cinq classes de l'Institut, avec les Académies des beaux-arts, des inscriptions et belles-lettres, des sciences, et des sciences morales et politiques. Elle compte principalement des écrivains, mais aussi de grands personnages que l'on veut honorer : maréchaux, cardinaux, représentants de la noblesse, etc. Elle est dirigée par un bureau qui comprend le directeur et le chancelier, élus pour trois mois, ainsi que le secrétaire perpétuel, élu à vie. Elle est composée de quarante membres, élus à vie, appelés familièrement les « Quarante « ou les « Immortels «, dont le recrutement se fait par cooptation. Chaque candidat, après avoir fait les visites d'usage aux académiciens, doit, pour être élu, obtenir la majorité absolue. Une fois élu, il est reçu solennellement « sous la Coupole « (ancienne chapelle du collège des Quatre-Nations, quai Conti, à Paris) et prononce l'éloge de son prédécesseur, dont il occupe le « fauteuil «. Le costume des académiciens comporte un bicorne, une épée et un habit vert. En 1980, l'Académie a élu son premier membre féminin, Marguerite Yourcenar ; ce courant novateur a été confirmé par l'arrivée de Jacqueline de Romilly en 1988 et celle d'Hélène Carrère d'Encausse en 1990. L'Académie décerne chaque année des prix littéraires et des prix de vertu. Au cours de séances de travail, elle procède à la mise à jour de son Dictionnaire (première édition, 1694 ; huitième édition, 1932 ; la prochaine édition sera achevée vers l'an 2000), qui fixe le bon usage de la langue. Elle a également publié une Grammaire en 1932, accomplissant ainsi un voeu de son fondateur. L'image de l'Académie française est ambiguë, tant dans le milieu des lettres qu'auprès du public. Temple de la langue française éternelle, elle symbolise aussi une institutionnalisation parfois sclérosante de la création littéraire. Mais elle sait intervenir dans la politique des lettres, comme en témoigne sa prise de position lors de la tentative de réforme de l'orthographe en 1990.