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ACCOUDÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 30/09/2015

Extrait du document

ACCOUDEMENT, substantif masculin.  

1. Vieilli.  Action de s'appuyer sur le coude; position d'une personne accoudée. 

—  Par métonymie, littéraire.  Personne accoudée : 

Ø Il [Coriolis] fixait d'un trait (...) la paresse d'un accoudement sur un banc de jardin public...

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon,  1867, page 315. 

2. MILITAIRE : 

a) [En parlant des fantassins]  Position au coude à coude sur les rangs. 

Remarque : \" On dit dans le même sens, Tact des coudes. \" (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842). 

b) Partie antérieure du parapet d'une tranchée, destinée à l'appui des coudes des tireurs. 

Remarque : Attesté dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et Larousse trois volumes en couleurs. 

 

 

 

ACCOUDÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.  

I.—  Participe passé de accouder* 

II.—  Adjectif. 

A.—  [En parlant d'une personne]  Qui a le (ou les) coude(s) ou le(s) bras posé(s) sur quelque chose qui sert d'appui. 

1. [Le complément prépositionnel est introduit par à ou sur] :

Ø 1.... deux jeunes et belles femmes, l'une accoudée à une fenêtre haute de l'édifice, l'autre debout sur un balcon au-dessus de la porte.

ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 157. 

Ø 2. L'empereur, (...) jouait aux osselets avec Sporus, accoudé du bras gauche sur une table d'agate.

GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine,  1859, page 548. 

Ø 3. Deux fois, Louise avait tâché de se mettre au lit, les jambes brisées de fatigue; mais elle s'était relevée aussitôt, et elle se tenait debout maintenant, les bras accoudés à la commode...

ÉMILE ZOLA. La Joie de vivre,  1884, page 1083. 

Ø 4. L'inconnu était là, non loin de moi, au balcon. Accoudé sur la balustrade, il penchait en avant son visage,...

HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 360. 

2. [Le complément prépositionnel est implicite] :

Ø 5.... la maison, éclairée du reflet rose d'un soleil couchant, montrait à toutes les fenêtres des femmes accoudées, comme des portraits de femme dans un cadre, mâchonnant un cure-dent, et saluant en bas, à droite et à gauche, quelques souvenirs du passé —  ou d'hier.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly,  1860, page 137. 

Ø 6. On commençait par la leçon de lecture. Anna s'asseyait en face d'une table recouverte d'un tapis usé. Elle se mettait à épeler à haute voix, accoudée des deux bras, la tête entre les mains.

PAUL REIDER, Mademoiselle Vallantin,  1862, page 40. 

Ø 7. Don Diego, sur la table abondamment servie,

Songe, accoudé, muet, le front contre le poing, 

Pleurant sa flétrissure et l'honneur de sa vie.

CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes barbares, La Tête du comte, 1878, page 283. 

B.—  Par analogie.  [En parlant d'une allégorie, d'un animal, d'un objet humanisé] :

Ø 8. Les hautes treilles de vigne, accoudées à la serre, ont survécu. La serre a encore ses six poteaux, qu'on entourait de verdure le jour de la représentation, mais plus de galerie, ni de loges, ni de bancs : un établi où l'on menuise et des plantes grasses sur des planches...

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  septembre 1855, page 218. 

Ø 9. Parmi des chênes, accoudée 

Sur la colline au vert gazon

Se dresse la blanche maison,...

JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Les Syrtes, Remembrances, 1884, page 13. 

Ø 10. Mais la mort, qui se tient toujours accoudée à son piano [celui de Wagner] , attendra bien qu'il ait terminé.

GUY DE POURTALÈS, La Vie de Franz Liszt,  1932, page 350. 

Ø 11. Il avait l'air d'une gargouille accoudée, conscient de sa force, de son prestige, mais d'une gargouille.

BLAISE CENDRARS, Bourlinguer,  1948, page 316. 

C.—  Par métonymie. 

1. Concret.  [En parlant des bras ou littéralement des mains] :

Ø 12. D'une main accoudée, heureuse en ta mollesse,

De l'haleine du soir tu fais ton éventail;

CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes barbares, Nurmahal, 1878, page 139. 

2. Abstrait.  [En parlant d'un état d'âme ou d'une attitude humaine ou animale] :

Ø 13. Aussi cette tête aux ombres violettes [la Joconde] (...) arrête-t-elle pendant des heures la rêverie accoudée aux garde-fous des musées...

THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au musée du Louvre, 1872, page 222. 

Ø 14. Depuis le passage du garde, l'assommoir était tombé encore, écrasant un second écureuil. Tout l'arrière-train restait engagé sous la trappe; le buste émergeait seul, incliné sur le chemin; la petite bête semblait dormir, dans une attitude accoudée et paisible.

MAURICE GENEVOIX, Raboliot,  1925, page 283. 

Remarque : Ce dernier emploi caractérise un certain style littéraire (confer accouder II B 2). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 530. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 378, b) 1 135; XXe.  siècle : a) 1 095, b) 663. 

 

Forme dérivée du verbe \"accouder\"

 accouder

ACCOUDER, verbe transitif.  

I.—  Emploi pronominal. S'accouder.  [Le verbe est suivi d'un complément prépositionnel introduit par les prépositions à ou sur]  Poser le coude ou les coudes sur quelque chose qui sert d'appui, s'appuyer du (des) coude(s) contre quelque chose : 

Ø 1. Il s'accouda sur le bras du fauteuil, s'appuya la tête dans sa main gauche, et resta perdu dans une de ces méditations funèbres, dans ces pensées dévorantes dont le secret est emporté par les condamnés à mort.

HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin,  1831, page 247. 

Ø 2.... ils s'accoudèrent à la fenêtre et se serrèrent doucement la main.

ALFRED DE MUSSET, La Confession d'un enfant du siècle, 1836, page 373. 

Ø 3. «..., je me suis accoudé sur le parapet du pont pour voir l'eau tourbillonner sous l'arche et emporter les brins d'herbe qu'elle arrachait sur les bords...

GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale.  1845, page 117. 

Ø 4. Elle s'agenouilla, s'accoudant au prie-dieu, les yeux errant d'ogive en ogive, comme si elle les comptait.

JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême,  1884, page 251. 

Ø 5. 10 juin. Marinette s'accoude à la rampe du petit pont.

—  Oh! le joli balcon, dit-elle.

JULES RENARD, Journal,  1905, page 976. 

Ø 6. Derrière le comptoir de bois verni où l'on s'accoudait sans se baisser, évoluaient deux garçons pâles, la chevelure fendue par une raie parfaite, à gauche.

PIERRE HAMP, Vin de Champagne,  1909, page 213. 

Remarque : Syntagmes fréquents : s'accouder à une fenêtre, à une table, à une balustrade, à un parapet, à un balcon, à une cheminée, à une rampe. 

—   [Le complément prépositionnel peut rester implicite] :

Ø 7. Il avait un geste familier. Il s'accoudait du bras droit, posait sa joue sur ses doigts et, de l'ongle du petit doigt libre, se touchait une dent rentrée. Il m'a laissé ce tic.

JULES RENARD, Journal,  1897, page 406. 

Ø 8. Maintenant que tout était prêt, il y eut un trou. Ainsi parfois le temps s'arrête. (...).

La dactylo bâilla, s'accouda le menton au poing et sentit naître le sommeil en elle comme un volume. Un sablier sans doute coulait.

ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Courrier Sud,  1928, page 55. 

Remarque : La position exprimée par s'accouder peut être précisée par le contexte (confer exemple 1, 7, 8). 

—  Par métonymie, rare.  [Le sujet est un substantif désignant une chose abstraite ou concrète personnifiée] :

Ø 9. Le fleuve a recouvert la berge et, par les plaines, Roule en ses flots grossis les fleurs des vieux étés Et les bouquets du haut des terrasses jetés Par l'ennui qui s'accoude aux villas riveraines.

HENRI DE RÉGNIER, Sites,  1887, page 133. 

Ø 10. Des débris de fonte, des entassements de ferraille s'accoudaient au bord de la route, parmi des herbes folles et des fleurs de carotte.

LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers,  1936, page 334. 

II.—  Emploi transitif, littéraire. 

A.—  [L'objet désigne une personne]  Faire (s')accouder : 

Ø 11. La créature qui parlait était magnifiquement belle, belle à la façon de ces éphèbes de l'Italie du XVIe.  siècle que Raphaël accoude dans le songe immortel de la jeunesse, et dont la tendresse et la pureté de lignes montrent comme une fleur de beauté mâle, comme l'adolescence d'un Dieu.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly,  1860, page 180. 

Ø 12. Une immense mélancolie les accouda [les deux jeunes princes] sur le parapet [du fleuve] .

GEORGES D'ESPARBÈS, Le Roi,  1901, page 63. 

B.—  [L'objet désigne une chose] :

1. [Le complément est en fonction d'objet interne] :

Ø 33. Elle se tait, écoute, et dans l'ombre nocturne, 

Accoudant son beau bras sur la rondeur de l'urne,

Le sein ému, le front à demi soulevé,

Inquiète, elle attend celui qu'elle a rêvé.

CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, Thestylis, 1874, page 223. 

2. Littéraire.  [L'objet direct est un substantif désignant une chose abstraite : une action, un état d'âme, une qualité] :

Ø 14. Cette foule de sénateurs (...) allait, venait autour de lui [le Nabab] sans le voir, accoudant son importance inquiète et des conciliabules mystérieux aux deux cheminées de marbre blanc qui se faisaient face.

ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, tome 2, 1877, page 90. 

Ø 15. Eline quitte le balcon auquel elle accoudait sa prière...

ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste,  1833, page 13. 

Ø 16. Il [Baldassare] éprouvait à parer son corps dolent, à accouder sa résignation à la fenêtre en regardant la mer, une joie mélancolique.

MARCEL PROUST, Les Plaisirs et les jours,  1896, page 33. 

Ø 17. Ce placard-cabinet de toilette m'appartenait et j'accoudais à l'une ou l'autre fenêtre une mélancolie, un dédain tous deux feints, à l'heure où les petits Blancvillain et les Trinitet passaient...

GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine,  1922, page 42. 

Remarque : Dans cet emploi, caractéristique d'un certain style, accouder suivi d'un objet direct équivaut à s'accouder suivi d'un complément de manière ou d'un gérondif (confer exemple 16 : Eline s'accoudait au balcon en priant; confer accoudé C). Le procédé consiste à « chosifier » une manière d'être, et à la construction ensuite en complément d'objet; le résultat est un tour brachylogique, qui veut produire un effet de surprise à la manière d'une alliance de mots insolite. 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 450. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle a) 203, b) 1 031; XXe.  siècle : a) 889, b) 650. 

 

ACCOUDER, verbe transitif.  

I.—  Emploi pronominal. S'accouder.  [Le verbe est suivi d'un complément prépositionnel introduit par les prépositions à ou sur]  Poser le coude ou les coudes sur quelque chose qui sert d'appui, s'appuyer du (des) coude(s) contre quelque chose : 

Ø 1. Il s'accouda sur le bras du fauteuil, s'appuya la tête dans sa main gauche, et resta perdu dans une de ces méditations funèbres, dans ces pensées dévorantes dont le secret est emporté par les condamnés à mort.

HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin,  1831, page 247. 

Ø 2.... ils s'accoudèrent à la fenêtre et se serrèrent doucement la main.

ALFRED DE MUSSET, La Confession d'un enfant du siècle, 1836, page 373. 

Ø 3. «..., je me suis accoudé sur le parapet du pont pour voir l'eau tourbillonner sous l'arche et emporter les brins d'herbe qu'elle arrachait sur les bords...

GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale.  1845, page 117. 

Ø 4. Elle s'agenouilla, s'accoudant au prie-dieu, les yeux errant d'ogive en ogive, comme si elle les comptait.

JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême,  1884, page 251. 

Ø 5. 10 juin. Marinette s'accoude à la rampe du petit pont.

—  Oh! le joli balcon, dit-elle.

JULES RENARD, Journal,  1905, page 976. 

Ø 6. Derrière le comptoir de bois verni où l'on s'accoudait sans se baisser, évoluaient deux garçons pâles, la chevelure fendue par une raie parfaite, à gauche.

PIERRE HAMP, Vin de Champagne,  1909, page 213. 

Remarque : Syntagmes fréquents : s'accouder à une fenêtre, à une table, à une balustrade, à un parapet, à un balcon, à une cheminée, à une rampe. 

—   [Le complément prépositionnel peut rester implicite] :

Ø 7. Il avait un geste familier. Il s'accoudait du bras droit, posait sa joue sur ses doigts et, de l'ongle du petit doigt libre, se touchait une dent rentrée. Il m'a laissé ce tic.

JULES RENARD, Journal,  1897, page 406. 

Ø 8. Maintenant que tout était prêt, il y eut un trou. Ainsi parfois le temps s'arrête. (...).

La dactylo bâilla, s'accouda le menton au poing et sentit naître le sommeil en elle comme un volume. Un sablier sans doute coulait.

ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Courrier Sud,  1928, page 55. 

Remarque : La position exprimée par s'accouder peut être précisée par le contexte (confer exemple 1, 7, 8). 

—  Par métonymie, rare.  [Le sujet est un substantif désignant une chose abstraite ou concrète personnifiée] :

Ø 9. Le fleuve a recouvert la berge et, par les plaines, Roule en ses flots grossis les fleurs des vieux étés Et les bouquets du haut des terrasses jetés Par l'ennui qui s'accoude aux villas riveraines.

HENRI DE RÉGNIER, Sites,  1887, page 133. 

Ø 10. Des débris de fonte, des entassements de ferraille s'accoudaient au bord de la route, parmi des herbes folles et des fleurs de carotte.

LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers,  1936, page 334. 

II.—  Emploi transitif, littéraire. 

A.—  [L'objet désigne une personne]  Faire (s')accouder : 

Ø 11. La créature qui parlait était magnifiquement belle, belle à la façon de ces éphèbes de l'Italie du XVIe.  siècle que Raphaël accoude dans le songe immortel de la jeunesse, et dont la tendresse et la pureté de lignes montrent comme une fleur de beauté mâle, comme l'adolescence d'un Dieu.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly,  1860, page 180. 

Ø 12. Une immense mélancolie les accouda [les deux jeunes princes] sur le parapet [du fleuve] .

GEORGES D'ESPARBÈS, Le Roi,  1901, page 63. 

B.—  [L'objet désigne une chose] :

1. [Le complément est en fonction d'objet interne] :

Ø 33. Elle se tait, écoute, et dans l'ombre nocturne, 

Accoudant son beau bras sur la rondeur de l'urne,

Le sein ému, le front à demi soulevé,

Inquiète, elle attend celui qu'elle a rêvé.

CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, Thestylis, 1874, page 223. 

2. Littéraire.  [L'objet direct est un substantif désignant une chose abstraite : une action, un état d'âme, une qualité] :

Ø 14. Cette foule de sénateurs (...) allait, venait autour de lui [le Nabab] sans le voir, accoudant son importance inquiète et des conciliabules mystérieux aux deux cheminées de marbre blanc qui se faisaient face.

ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, tome 2, 1877, page 90. 

Ø 15. Eline quitte le balcon auquel elle accoudait sa prière...

ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste,  1833, page 13. 

Ø 16. Il [Baldassare] éprouvait à parer son corps dolent, à accouder sa résignation à la fenêtre en regardant la mer, une joie mélancolique.

MARCEL PROUST, Les Plaisirs et les jours,  1896, page 33. 

Ø 17. Ce placard-cabinet de toilette m'appartenait et j'accoudais à l'une ou l'autre fenêtre une mélancolie, un dédain tous deux feints, à l'heure où les petits Blancvillain et les Trinitet passaient...

GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine,  1922, page 42. 

Remarque : Dans cet emploi, caractéristique d'un certain style, accouder suivi d'un objet direct équivaut à s'accouder suivi d'un complément de manière ou d'un gérondif (confer exemple 16 : Eline s'accoudait au balcon en priant; confer accoudé C). Le procédé consiste à « chosifier » une manière d'être, et à la construction ensuite en complément d'objet; le résultat est un tour brachylogique, qui veut produire un effet de surprise à la manière d'une alliance de mots insolite. 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 450. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle a) 203, b) 1 031; XXe.  siècle : a) 889, b) 650. 

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