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ÂCRE a dj.

Publié le 29/04/2014

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ÂCRE a dj. vient, comme aigre*, sur doublet « populaire », du latin acer « pointu », par emprunt relativement tardif (1606, sans doute antérieur ; C f. âcreté). ? L'adjectif, qui semble d'abord être d'usage exclusivement médical, s'applique au goût, mais aussi à l'odorat, et à l'ouïe ; il s'emploie au figuré (1611, d'une personne) pour « irritant, agressif », dans un usage littéraire. ? ÂCRET É n. f . (av. 1590) est dérivé de l'adjectif, le latin acritas étant rarissime (le substantif était acritudo) ; le mot s'emploie aussi au figuré (1762) ; il a eu pour synonyme acreur n. f . (1548, Arveiller). ? ÂCREMENT a dv. (1840) est rare. ? ACRIMONIE n. f . e st emprunté à un dérivé latin de acer, acrimonia « âcreté » ; c'est d'abord un mot de médecine (1539) qui concerne l'âcreté des humeurs, puis (1801, Mercier) le mauvais caractère (comme aigreur), par allusion aux humeurs âcres du bilieux. Le nom s'applique aussi aux sens (1636), aux actions (id.). Le dérivé ACRIMONIEUX, EUSE a dj. signifie « âcre » (1605) et, au figuré, « qui a de l'aigreur » (1801). ? Le dérivé ACRIMONIEUSEMENT a dv. (1866) est rare. ? ? v oir AGRIOT T E, AGRUME, G RIOT T E. ACRO- Élément tiré du grec akros « élevé, extrême », qui appartient à une racine °ak- « pointe », largement représentée dans les langues indoeuropéennes, entre autres dans le latin acer (-> acide) et, en grec même, dans akmê (-> acmé). ? Il a servi à former des mots savants, où il signifie « extrême, élevé », et entre dans des composés grecs empruntés. ? On peut mentionner ACROCÉPHALE a dj., d e -céphale, « q ui a le haut du crâne en pointe » (1873), d'où ACROCÉPHALIE n. f . e t ACROCÉPHALIQUE a dj. (1878) ; ACROMÉGALIE n. f . (1885), d'où ACROMÉGALIQUE a dj. (1898). ? e st emprunté (1968) à l'anglais acronym, d e acro- e t -onym, q ui correspond à onyme « n om », formé d'après synonym, e tc. ? Le mot désigne un sigle prononcé comme un mot ordinaire (ex. radar). D'autres termes, plus anciens, sont empruntés à des composés grecs. ACRONYME n. m. Ainsi ACROCHORDON n. m. « tumeur au bord des paupières » (v. 1540), grec akrokhordon ; ACROCARPE a dj. q ui qualifie les mousses dont la capsule termine la tige (1838), grec ? akrokarpos ; ACROMION n. m. (1541), d'abord adjectif (os acromion, 1534) « apophyse de l'omoplate », grec akromion, d e omos « épaule » (-> omoplate). ? v oir ACROBAT E, ACROPOLE, ACROST ICHE. ACROBATE a dj. et n. C e mot, aujourd'hui usuel, est un emprunt savant et tardif (1751) au grec tardif akrobatês « acrobate » (attesté dans une inscription), du verbe akrobatein « marcher sur la pointe des pieds », composé de akros « élevé, extrême » (-> acro-). Le second élément est -batein, d e bainein « marcher » (-> base, diabète). C e verbe est apparenté au latin venire (-> venir) e t remonte à une racine indoeuropéenne. ? À partir du sens de « danseur de corde », acrobate d ésigne (1885) toute personne qui exécute professionnellement des exercices d'équilibre difficiles. ? Des valeurs figurées apparaissent au milieu du XIXe s. (1853, Balzac) quand sont formés les dérivés. ? ACROBAT IE n. f . d ésigne d'abord (1853) l'art de l'acrobate, au sens strict de « danseur de corde ». Le mot a aussi une valeur figurée correspondant à celle qu'a prise acrobate : « action très habile, souvent déconcertante ou trompeuse » (1853). Le sens concret général « exercice d'acrobate » semble postérieur (1876, Littré). Le mot s'applique ensuite à l'aviation (1928, acrobatie en vol), comme quasi-synonyme de voltige. ACROBAT IQUE a dj., « relatif aux danseurs de corde » (1837), puis « aux exercices d'équilibre en général », représente un dérivé de acrobatie, alors que l'ancien mot acrobatique n. f . « machine à soulever les fardeaux » (1627), est un emprunt au grec akrobatikon, où akro- a le sens concret « en haut ». ? L'adjectif moderne acrobatique a pris des valeurs figurées, comme acrobate e t acrobatie, e t signifie « qui correspond à un exercice de virtuosité, d'habileté déconcertante », par exemple en art, en musique (1894). ? ? Un autre dérivé d'acrobate, ACROBAT ISME n. m. (v. 1830, Balzac), est resté rare. ACROPOLE n. f ., francisation (1732) de acropolis (1552), est emprunté au grec akropolis d e akros « haut » (-> acro-) e t polis « ville » (-> police, politique). ? Le mot désigne la cité haute, souvent fortifiée, des villes grecques et s'applique notamment à celle d'Athènes. Le sens étendu de « cité fortifiée et sacrée » (1862) est littéraire. ACROSTICHE n. m. (1585) succède à l'adjectif acrostique (1576). Le mot est emprunté au grec akrostikhos, d e akros « élevé » (-> acro-) e t stikhos « vers » (-> hémistiche), d ésignant un poème d ont les lettres extrêmes, lues verticalement, forment un mot ou une expression. ? L'adjectif, étant sorti d'usage ainsi que la forme acrostique (encore mil. XVIIe s.), un acrostiche désigne au XVIe s. une forme poétique déjà pratiquée depuis longtemps. ACRYLIQUE a dj., e nregistré par le Dictionnaire de médecine d e Robin et Littré (1865), est formé de l'élément acr-, d u latin acer « aigre, acide » (-> acide), -yle, d u grec hulê « bois » (-> hyl-), e t du suffixe -ique. ? L'adjectif qualifie en chimie un acide gras éthylénique et les composés qui en dérivent, des esters polymérisables. De là résine acrylique. ? Par extension, en technique et dans l'usage courant, il se dit (apr. 1950) de produits obtenus à partir de ces composés (fibre, fourrure, peinture acrylique). Il est parfois substantivé (de l'acrylique). ? P OLYACRYLIQUE a dj, pris à l'anglais polyacrylic (1932), se dit des corps, des résines, de la série acrylique obtenus par polymérisation. ACTE n. m. n 'est attesté qu'au XIVe s. (1338) ; c'est un emprunt au latin actum, au pluriel acta, participe passé passif substantivé du verbe agere « faire », qui donnera agir* un siècle plus tard. Acta e st devenu en latin médiéval l'équivalent de charta « pièce juridique » (-> charte). C e radical act- (supin et participe de agere ) a produit actor « celui qui agit », actio « fait ou manière d'agir » et en latin scolastique les adjectifs activus, (d'où le latin médiéval activitas) et, par l'intermédiaire de actus, actualis (d'où le médiéval actualitas) : on retrouvera plus loin les emprunts français à ces mots. ? Le latin agere, comme le grec agein (d'où agôn « lutte »), signifie d'abord « pousser devant soi » ; il se distingue de d ucere « conduire en marchant devant » ; ce sont les mots d'une civilisation de pasteurs conduisant leurs troupeaux. Le présent ago correspond à un thème indoeuropéen (sanskrit ájati « il conduit ») ; il est en rapport probable avec le grec agelê « troupeau ». On peut noter que les langues italiques n'ont pas conservé la racine indoeuropéenne °werg?-, « agir » (Ernout et Meillet), que l'on retrouve dans le grec e rgon, le werk / work d es langues germaniques, etc. Outre ses dérivés en act-, le verbe latin a de nombreux composés (agitare, cogitare, cogere, exigere, prodigere, subigere, transigere) e t dérivés (agilis) q ui ont eu des effets en français. Agere e xprime l'activité continue, alors que facere (-> faire) concerne l'instant ; le verbe latin s'est spécialisé en religion (activité sacrificielle), en droit, en spectacle, en grammaire : on retrouvera ces contextes en français pour agir, acte, action, acteur... + ? Acte apparaît en français (1388) avec le sens juridique du pluriel latin acta, d ésignant un contrat entre particuliers ; l'ancien provençal actas, d ans ce sens, est plus ancien (1296). De là diverses valeurs techniques, « déclaration devant un tribunal » (1549), « décision de l'autorité publique » (1690), puis acte d'état civil (1811), acte d'accusation (1835), etc., ainsi que des expressions d evenues courantes : prendre acte de qqch. (1532), d onner acte à qqn (1690). En Suisse, l'acte d'origine établit officiellement la commune dont une personne est originaire, à sa demande. L'expression actes de la Couronne (1624) calque l'anglais act (acts of Parliament, 1466). D'autres expressions concernent des documents, comme l'Acte de l'Amérique du Nord, loi britannique de 1867 qui créa la Confédération canadienne, presque un siècle après l'Acte de Québec, édicté en 1774, définissant les institutions de la Nouvelle-France devenue anglaise. L'Acte d'Union d e 1840 unissait le Haut-Canada (Ontario) et le Bas-Canada (Québec). ? Le sens général, « ce que l'on peut faire, ce que l'on fait », n'est repéré qu'au début du XVIe s. (1504) et prend au XVIIe s. une valeur philosophique précise. Le mot signifie en outre « action d'éclat » (1513). De nombreuses expressions réalisent cette acception, tels acte de foi (1658, Pascal), acte d'autorité (1829) et faire acte de « agir comme » (1694, en droit, faire acte d'héritier). Une valeur du latin chrétien acta « récit » se réalise au pluriel dans Actes des Apôtres (1550), puis dans les Actes des martyrs (fin XVIIe s., Bossuet). À ce sens se rattache celui de « journaux, publications de sociétés savantes » (1751, Encyclopédie ). ? Par ailleurs, le sens latin de actus « pièce de théâtre », puis « partie d'une narration, fabula » (Cicéron), est emprunté à la Renaissance (1533). Acte se spécialise pour « subdivision principale d'une pièce de théâtre » et donne lieu à une extension pour « épisode » (XVIIe s.), comme scène, e t à un composé, e ntracte. ? E NT RACT E n. m., attesté au début du XVIIe s. (1623, e ntr'acte ), est formé d'entre e t acte. Le mot désigne d'abord un intermède*, une petite composition légère jouée entre deux actes d'un spectacle (seule acception dans les dictionnaires du XVIIe e t la plupart de ceux du XVIIIe s.). ? Puis, il s'applique abstraitement à l'espace de temps entre deux actes au théâtre (1755, Encyclopédie ), mais les connotations modernes de détente, de rencontres occupant ce temps, où les spectateurs quittent leur place, ne semblent se développer qu'au XIXe siècle. Le mot s'applique par extension au concert, au cinéma et à tout spectacle. ? Entracte a aussi (fin action ». ? XVIIe s.) une valeur figurée, « interruption, temps de repos pendant une ? Acte n 'a guère de dérivé en français, sinon le verbe ACT ER e n droit (XIIIe s., « dater des actes »), repris au XVIIIe s. (1751, absolument « rédiger un acte »). En français de Belgique, il signifie « prendre acte de » (acter une décision). ? ACT IF, IVE a dj. e st un emprunt ancien (1160) au dérivé latin didactique activus, e mployé en philosophie (Sénèque) où il est opposé à contemplativus, sens devenu courant en latin chrétien, ainsi qu'en grammaire. ? Le mot s'emploie d'abord dans vie active, e n religion, opposé à contemplative. Il se dit ensuite d'une personne diligente, qui agit beaucoup (1360), est rapide (XVIIe s.), et prend aussi divers sens spécialisés. ? Dette active (1549) désigne les sommes dont on est créancier (Cf. ci-dessous l'actif). ? En politique, on a parlé de voix active (1636), puis sous la Révolution de citoyen actif (in Académie, 1798) « qui a droit de suffrage » ; service (militaire)

« ak ro karp os ; AC RO MIO N n.

m . ( 1 541), d 'a b ord a d je cti f ( os a cro m io n , 1 534) « a p ophy se d e l'o m opla te » , g re c ak ro m io n , d e om os « é p au le » (→ o m opla te ). ❏ voir AC RO BA T E , AC RO PO LE , AC RO ST IC HE . AC RO BATE adj.

e t n . C e m ot, a u jo urd 'h u i u su el, e st u n e m pru n t s a v an t e t ta rd if ( 1 751) a u g re c ta rd if ak ro batê s « a cro bate » ( a tte sté d an s u n e i n sc rip ti o n ), d u v erb e ak ro bate in « m arc he r s u r l a p oin te des p ie d s » , c o m posé d e ak ro s « é le vé, e xtr ê m e » (→ a cro -). L e s e co n d é lé m en t e st -b ate in , d e bain ein « m arc he r » (→ b ase , d ia b ète ). C e v erb e e st a p pare n té a u l a ti n ven ir e (→ v en ir ) e t r e m on te à u n e r a cin e i n doeuro pée n ne. ❏ À p arti r d u s e n s d e « d an se ur d e c o rd e » , acro bate d ésig ne ( 1 885) to ute p ers o n ne q ui e xécu te pro fe ssio n nelle m en t d es e xerc ic e s d 'é q uilib re d if fic ile s.

◆ D es v ale urs f ig uré e s a p para is se n t a u milie u d u XIX e s .

( 1 853, B alz ac) q uan d s o n t f o rm és l e s d ériv és. ❏ A CRO BAT IE n.

f . d ésig ne d 'a b ord ( 1 853) l 'a rt d e l 'a cro bate , a u s e n s s tr ic t d e « d an se ur d e c o rd e » . Le m ot a a u ssi u n e v ale ur f ig uré e c o rre sp on dan t à c e lle q u'a p ris e acro bate : « a cti o n tr è s h ab ile , so uven t d éco n ce rta n te o u tr o m peuse » ( 1 853).

L e s e n s c o n cre t g én éra l « e xerc ic e d 'a cro bate » se m ble p osté rie ur ( 1 876, L ittr é ).

L e m ot s 'a p pliq ue e n su ite à l 'a v ia ti o n ( 1 928, acro bati e e n v ol ), co m me q uasi- s y n on ym e d e volti g e. ■ A CRO BAT IQ UE adj.

, « r e la ti f a u x d an se urs d e c o rd e » ( 1 837), p uis « a u x e xerc ic e s d 'é q uilib re en g én éra l » , r e pré se n te u n d ériv é d e acro bati e , a lo rs q ue l 'a n cie n m ot acro bati q ue n.

f . « m achin e à s o ule ver l e s f a rd eau x » ( 1 627), e st u n e m pru n t a u g re c ak ro bati k on , o ù ak ro - a l e se n s c o n cre t « e n h au t » .

◆ L 'a d je cti f m od ern e acro bati q ue a p ris d es v ale urs f ig uré e s, c o m me acro bate e t acro bati e , e t s ig nif ie « q ui c o rre sp on d à u n e xerc ic e d e v ir tu osité , d 'h ab ile té déco n ce rta n te » , p ar e xem ple e n a rt, e n m usiq ue ( 1 894). ■ U n a u tr e d ériv é d ' acro bate , AC RO BAT IS M E n.

m . ( v .

1 830, B alz ac), e st r e sté r a re . AC RO PO LE n.

f ., f ra n cis a ti o n ( 1 732) d e acro polis ( 1 552), e st e m pru n té a u g re c ak ro polis d e ak ro s « h au t » (→ a cro -) e t polis « v ille » (→ p olic e , p oliti q ue). ❏ L e m ot d ésig ne l a c ité h au te , s o uven t f o rti f ié e , d es v ille s g re cq ues e t s 'a p pliq ue n ota m men t à ce lle d 'A th è n es.

L e s e n s é te n du d e « c ité f o rti f ié e e t s a cré e » ( 1 862) e st l itté ra ir e . AC RO STIC H E n.

m . ( 1 585) s u ccè d e à l 'a d je cti f acro sti q ue ( 1 576).

L e m ot e st e m pru n té a u g re c ak ro sti k ho s, d e ak ro s « é le vé » (→ a cro -) e t sti k ho s « v ers » (→ h ém is ti c he ), d ésig nan t u n p oèm e. »

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