ADVENIR v. int r. e st la réfection étymologique (1239) de avenir (v. 980 ; 1re moitié IXe s., selon T. L. F.). Ce verbe, comme la variante aveindre, avoindre (XIIe -XVIe s.), provient du latin advenire, de ad (-> à) e t venire (-> venir). ? Le verbe signifie dès les premiers textes « se produire, survenir » et aussi, jusqu'au XVIIe s., sous la forme avenir « réussir, parvenir à » et « s'approcher de ». Au sens moderne, advenir s'emploie dans des expressions comme advienne que pourra (1549) qui continue l'ancien français aviegne [aveigne] que « q uoique », ou q uoi qu'il advienne, synonyme de q uoi qu'il arrive. Alors que les dictionnaires de l'époque classique privilégient ad- pour tous les mots de la série, ceux de la fin du XVIIIe e t du XIXe s. jusque vers 1850 prônent la variante avenir, q ui est celle du code civil (1804), et qui recule puis disparaît au XXe siècle. ? La descendance du verbe, surtout sur la forme avenir, e st importante : (-> avenir, avenant [advenant, 1538, n'a pas vécu], avènement ; aventure). ADVENU, UE a dj., réfection de avenu* (XVe s.), s'est employé dans bien advenu (1611) « bien développé », n on advenu (1690, aujourd'hui n on avenu) et dans advenue (-> avenue). ? Les verbes préfixés d ésavenir ou d ésadvenir, mésadvenir, comme leurs dérivés, n'ont pas été employés au-delà du XVIIe siècle. ? Advenir reste donc isolé, avec son d étymologique. ? ? v oir ADVENT ICE, ADVENT IST E, AVENT , AVENT URE. ADVENTICE a dj. e st repris (1751) au latin scientifique, après l'ancien français adventiz, aventiz, a dj. (XIIe s.), et le substantif adventice (1532), du latin adventicius « q ui est acquis, et non pas inné », dérivé de advenire (-> advenir). ? Le mot qualifie en sciences (1751) ce qui est joint de manière accidentelle ou accessoire à un corps, puis à une chose quelconque (1801, Mercier). Le mot s'emploie spécialement dans plante adventice « q ui croît sans avoir été semée » (1767), racine adventice (1811), maladie adventice (1836). ? ADVENT IF, IVE a dj., terme de droit, est un autre emprunt (1510) au latin adventicius avec substitution de suffixe (-ivus, -if). Il s'est dit de biens acquis après un mariage ou obtenus par succession et, au XVIIe s. comme nom, d'un étranger (1606). ? Le mot est repris d'abord en philosophie (raison adventive, 1802) puis en sciences naturelles, dans racine adventive (1852), remplaçant adventice, puis cratère adventif (1900), cône adventif. ADVENTISTE a dj. et n. e st un emprunt (1894) à l'anglais des États-Unis adventist, d e advent « avènement », emprunt anglais au latin adventus « arrivée », de advenire (-> advenir). ? Le mot désigne et qualifie une église évangélique américaine, dont les membres attendent un second avènement du Messie. ADVERBE n. m. e st la réfection d'après le latin (XVe s.) de averbe (1236), du latin adverbium, d e ad(-> à) e t verbum (-> verbe), « mot qui s'ajoute au verbe ». ? Le mot se définit lui-même, alors que adjectif* n e dit pas qu'il s'« ajoute » au substantif. ? ADVERBIAL, ALE, AUX a dj., d 'abord averbial (1550), refait en adverbial (1647), est emprunté (1550) au dérivé bas latin adverbialis. Le syntagme locution adverbiale (1731) désigne un groupe de mots à fonction d'adverbe. De l'adjectif viennent ADVERBIALEMENT a dv. (1606 ; une fois adverbiaument, XVe s.) et ADVERBIALISER v . t r. (pron. chez Nodier, av. 1834). ? ? ADVERBIALIT É n. f . (1647) est inusité. ADVERSE a dj., réfection (XVe s.) de avers, averse (1080), adjectif, est emprunté au latin adversus « situé en face », et « qui s'oppose, est tourné contre », de ad- (-> à) e t versus « tourné » (-> vers), de vertere (advertere). C e verbe latin a donné par ses dérivés et composés plusieurs mots français (controverse, converser, divers, inverse, pervers, subversion, vertèbre...). ? Advers, puis adverse, après avers, signifie « hostile, ennemi » et se spécialise en droit dans averse partie (1283), adverse partie (v. 1380), devenue la partie adverse, au cours d'un procès. ? Il se dit aussi de circonstances défavorables (fortune adverse, 1530), ce sens paraissant antérieur en ancien provençal. ? L'adjectif se généralise au XVIIe s. pour « contraire, opposé ». ? ADVERSAIRE n., réfection de aversaire (1135), aussi adversarie e t aversier, e st issu ou emprunté au dérivé latin adversarius « e nnemi » qui avait désigné le démon, l'« ennemi » de l'homme. ? Le nom se trouve avec la forme et le sens modernes dès le XIIe s. (1160). Il s'est aussi employé comme adjectif (v. 1300) pour « adverse ». ADVERSIT É n. f ., réfection (v. 1145) de aversité (XIIe s.), est un emprunt au latin chrétien adversitas, d érivé de adversus. ? Le mot signifie « malheur, sort hostile, adverse » et (une adversité) « accident malheureux » (v. 1190). Il s'est dit aussi pour « antipathie, hostilité » (1160), sens sorti d'usage. ? ADVERSAT IF, IVE a dj., réfection (1606) de aversatif (1550, Meigret), est un emprunt de grammairien au latin grammatical adversativus (Priscien). Le mot, employé en grammaire, puis en droit, est didactique et archaïque. ? ? Advertere, par son dérivé en latin chrétien advertentia, a d onné un emprunt ADVERT ANCE n. f . (XIVe s.), archaïsme dont l'antonyme inadvertance* e st courant. AÈDE n. m. e st un emprunt du XIXe s. (1841) au grec aiodos « chanteur », puis « poète », du verbe aeidein « chanter » à rattacher, par un développement morphologique discuté, à audê « voix humaine », distingué de phônê (-> phonétique) q ui se dit aussi de la voix animale. Audê se dit par extension pour « récit, oracle », parfois « chant ». Aeidein e t audê relèvent d'une famille européenne, à laquelle appartiennent aussi le sanskrit °ved-, d ans vádati « parler », v?da « appel », le vieux slave vada « calomnie », le vieux haut allemand dans le composé négatif far-w?zan « nier ». ? Le mot désigne les poètes épiques de la Grèce archaïque, qui récitaient et chantaient leurs oeuvres ; il est didactique. Il s'est employé analogiquement pour « poète-récitant », emploi littéraire (1862, Mallarmé, in T. L. F.). ÆGIPAN n. m. e st un emprunt (1673), sous des graphies variées, au grec Aigipan, composé de aix, aigos « chèvre » (-> égide) e t de Pan, d ieu des bergers (-> panique). ? Le mot désigne une divinité de l'Antiquité à corps d'homme et aux pieds de chèvre. AÉRER v. t r. e st une réfection, d'après le latin aer (-> air) [fin XIVe s., au participe passé], du dérivé français ancien de air : airer, airier. L'hésitation entre le radical français et le latin aer se marque encore au XVIIIe s. avec le dérivé airage (1758), aujourd'hui aérage. + ? Aérer e st attesté (1660) avec une variante aérier (v. 1640) et après airier (v. 1360). Pour la forme en aér-, c'est d'abord AÉRÉ, ÉE a dj. q ui apparaît (1398) au sens moderne (« où l'air circule sans entraves »), avant de signifier « de la nature de l'air » (1503) et « qui vit dans l'air » (1570), acceptions où il sera remplacé par aérien (ci-dessous). ? Le verbe lui-même signifie, comme la forme populaire dérivée de air, « mettre à l'air », puis (1671) « faire entrer l'air dans (un lieu) ». Depuis le XIXe s., il s'applique aussi aux personnes pour « faire prendre l'air à (qqn) » (1874), aussi au pronominal s'aérer (1883) et au figuré « se distraire des soucis » (déb. XXe s., Barrès). ? Il signifie par extension « rendre moins dense » (1879, dans les arts plastiques) et au figuré « rendre moins complexe, moins touffu » (1925, in T. L. F.). ? Du verbe dérivent AÉRAGE n. m., réfection de airage (ci-dessus) « renouvellement de l'air » (1801), spécialement « ventilation (des galeries de mine) » (1838). AÉRAT ION n. f . (1836) est beaucoup plus courant pour « action de faire circuler l'air, de le renouveler » ; le mot est aussi employé en sciences et en technique pour « apport d'air » et dans des syntagmes (conduite, tuyau d'aération). La valeur figurée « fait de mettre plus de liberté (en art) » est littéraire. ? AÉRAT EUR n. m., d 'abord adjectif (1866) dans plancher aérateur (pour aérer le blé), est ensuite le nom d'un appareil (1890), puis d'un produit (mil. XXe s.) qui sert à aérer. ? ? AÉRIEN, IENNE a dj., formation ancienne (fin XIIe s.) sur le latin aer, e st concurrencé en ancien français par aerin (1216 ; jusqu'au XVIIIe s.). L'adjectif qualifie d'abord les esprits qui vivent dans les airs, sens étendu (XVIe s.) aux animaux, puis signifie (XVIe s.) « de la nature de l'air » et, au figuré, « léger, vaporeux » (1655, Molière). L'adjectif a de nombreuses spécialisations en sciences, en anatomie (conduits aériens, 1810), botanique (vaisseaux aériens, 1817), météorologie (XIXe s.), etc. ? Un sens particulier, « qui peut s'élever et se déplacer dans l'atmosphère », apparaît avec l'aérostation (1784, vaisseau aérien, navire aérien ; navigation aérienne, d ès 1742) et se développe avec l'aviation (fin XIXe s.), servant à former de nombreux syntagmes, comme transports aériens, flotte aérienne, droit aérien, photographie aérienne, pont aérien... Liée à de nombreux composés en aéro- (voir ci-dessous), cette valeur de l'adjectif, très vivante aujourd'hui, correspond à une spécialisation de air*. ? De l'adjectif dérive AÉRIENNEMENT a dv. « e n l'air » (1557), au figuré « de manière légère, vaporeuse » (1863) et « au moyen d'un aérostat » (1866), mot demeuré rare. ? Le préfixé ANT IAÉRIEN, IENNE a dj. (av. 1917, Mémoires d e Joffre) utilise le sens d'aérien lié à l'aviation et s'associe aux moyens, notamment à l'artillerie, utilisés contre les avions de bombardement. ? ? AÉROMANCIE n. f . e st la réfection de aerimancie (av. 1380), emprunt altéré au bas latin aeromantia, de aero (grec aero-) et mantia (grec manteia) « divination ». Ce mot didactique désigne la divination par les mouvements de l'atmosphère. ? Il a pour dérivé AÉROMANCIEN, IENNE a dj. (XVIe s., A. Paré). ? De nombreux mots sont formés à partir du latin aer, d ans les différentes valeurs de air e t aérien. ? AÉROLE n. f ., « vésicule pleine d'air » (1538) et « fiole » (1596), est sorti d'usage au XIXe siècle. AÉRIFORME a dj. (1776), « qui ressemble à l'air », est archaïque, comme (1793) « passage à l'état gazeux ». ? AÉRIFICAT ION n. f . ? AÉRIFÈRE a dj. (1808) signifie « qui amène de l'air ». ? Plus récemment, AÉRIUM n. m., formé (1928) d'après sanatorium, d ésigne une maison de repos,