AFFECTATION 2 , substantif féminin.

AFFECTATION 2 , substantif féminin. 1. Vieux (Correspond à affecter2 I A 1). État d'une personne affectée d'une manière pénible : Ø 1.... que peuvent signifier pour moi tous ces petits soupirs qui gonflent votre poitrine parfumée, robuste coquette? Et toutes ces affectations apprises dans les livres, et cette infatigable mélancolie, faite pour inspirer au spectateur un tout autre sentiment que la pitié? En vérité, il me prend quelquefois envie de vous apprendre ce que c'est que le vrai malheur. CHARLES BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, La Femme sauvage, 1867, page 55. 2. Chez Barbey d'Aurevilly. Manières affectées; par métonymie Personne maniérée : Ø 2. Allé chez Ap [olline] où j'ai dîné par accident. Cette petite femme déjà rencontrée est venue roucouler ses affectations. JULES BARBEY D'AUREVILLY, Deuxième Memorandum, 1838, page 232. Ø 3. J'ai échangé cela pour un dîner avec ma tante, que j'ai trouvée écharpée d'un provincial (...) un bel esprit ridicule. (...) il a accepté toutes mes sornettes, les plus extravagantes. C'est le seul plaisir (plaisir de moquerie solitaire et sérieuse, qui me devient assez familier) que j'aie eu pour me dédommager d'un mauvais dîner entre deux affectations, mâle et femelle. JULES BARBEY D'AUREVILLY, Deuxième Memorandum, 1838 page 234. 3. Action de modifier une quantité par un coefficient (confer affecter2 II). Remarque  : Dans le discours, la construction du mot avec ce sens est pratiquement impossible, à cause de la rencontre possible ou obligatoire de 2 compléments introduits par la préposition de. Affecter un salaire d'un certain coefficient deviendrait : * affectation d'un salaire d'un certain coefficient, phrase grammaticalement correcte, mais sémantiquement confuse et donc non recevable. D'où le passage de la construction attendue à la construction (et quelque peu au sens) de affectation 3 : Ø 4. Les salaires des autres catégories professionnelles sont déterminés par l' affectation, au salaire du manoeuvre ordinaire, d 'un coefficient correspondant aux diverses qualifications professionnelles prévues, soit par la réglementation, soit par des conventions collectives. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, L'Unité, 1956, pages 577-578.