ALCOOLISÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

ALCOOLISÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.  

I.—  Participe passé de alcooliser* 

II.—  Adjectif. 

A.—  [En parlant d'un liquide]  Qui contient de l'alcool; dans lequel on a introduit de l'alcool : 

Ø 1.... et à Augy nous avions dû faute de mieux consommer une bière alcoolisée qui devait par la suite avoir sur le système nerveux de Z. (lequel ne supporte l'alcool sous aucune forme) des effets désastreux.

CHARLES DU BOS, Journal,  septembre 1923, page 327. 

Ø 2. Elle [cette vigne] donne un vin noir, âpre, alcoolisé, qui sert pour le coupage et qui est d'un bon rapport.

HENRI BOSCO, Le Mas Théotime,  1945, page 101. 

Remarque : Alcoolisé concurrence fortement alcoolique. On dit plutôt boisson alcoolisée que boisson alcoolique. 

B.—  Rare.  [En parlant d'un être] 

1. À qui on a fait absorber de l'alcool : 

Ø 3. Un animal alcoolisé supporte la strichnine.

CLAUDE BERNARD, Principes de médecine expérimentale,  1878, page 234. 

2. Alcoolique; intoxiqué par l'alcool : 

Ø 4. De cet être à l'apparence abrutie, alcoolisée, sort de temps en temps un mot fin, une délicate remarque...

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  août 1892, page 291. 

—  En emploi comme substantif : 

Ø 5. Retrouvé ce soir, chez Daudet, Sivry, le musicien, que j'avais rencontré autrefois chez Burty... le blanc de l'oeil brillant d'un alcoolisé, avec quelque chose de fou dans l'allure...

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  septembre 1888, page 827. 

Remarque : Emploi attesté également dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ) qui cite deux exemples de la même période.2 exemples de la même période. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 18. 

Forme dérivée du verbe \"alcooliser\"

 alcooliser

ALCOOLISER, verbe transitif.  

A.—  CHIMIE.  Mettre de l'alcool dans un autre liquide : 

Ø 1. On remédie au graissage [du papier] de deux façons : on peut alcooliser légèrement l'eau du mouillage (...) [ou se servir] d'une eau de mouillage très légèrement aiguisée avec un acide végétal.

R. CHELET, Manuel de lithographie,  1933, page 39. 

B.—  Familier. S'alcooliser..  S'enivrer, s'intoxiquer par l'alcool : 

Ø 2. Elle se dédommageait sur la boisson, et but tant d'eau-de-vie qu'elle acheva promptement de s'alcooliser.

GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, 1880, page 82. 

—  Au figuré : 

Ø 3.... nous en avons trop vu de ces intellectuels adorant l'art, avec un grand A, et qui, quand il ne leur suffit plus de s'alcooliser avec du Zola, se font des piqûres de Verlaine.

MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 956. 

Remarque : 1. Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter) signale alcooliser quelqu'un « rendre quelqu'un alcoolique », emploi qualifié de néologisme. 2. Sous l'ancienne graphie alcoholiser, Abbé Claude-Marie Gattel (Nouveau dictionnaire portatif de la langue française, 1797) enregistre le sens suivant :  \" Terme de chimie. Réduire en poudre impalpable. \"; sens encore attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 et DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ ). Confer alcoolisation et alcool. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3.